Utilisés depuis une quarantaine d'années en dermatologie, les lasers permettent de traiter avec rapidité, précision et, généralement, sans suites lourdes. Le principe : une lumière qui, selon sa longueur d'onde, réagit en fonction de tel ou tel constituant de la peau (hémoglobine ou pigment, par exemple). II existe de nombreux lasers, chacun étant spécifique d'une seule longueur d'onde et donc d'une indication précise (sauf pour quelques-uns dont les paramètres sont réglables). Pour certaines indications, ils se révèlent très efficaces.
Pour d'autres, le succès est moins flagrant. Le point sur les principaux types de lasers et les résultats que l'on peut en attendre.
Pour les problèmes vasculaires
Leur cible principale : l'hémoglobine (de coloration rouge) contenue dans les vaisseaux. Ces lasers sont utilisés pour traiter l'angiome plan, la couperose, les radiodermites et certains types de varicosités des jambes.
Couperose et rosacée
Pour la couperose, le taux de réussite est de près de 80 %. On peut la traiter quand elle est récente ou même installée depuis vingt ans.
Deux sortes de lasers sont principalement employés :
- Les RTP et les lasers à colorant pulsés.
- Les KTP coagulent le sang, faisant se rétracter les vaisseaux. Cela provoque juste une légère rougeur (éventuellement un œdème et, plus rarement, des petites croûtes).
L'inconvénient : Il existe un risque de brûlures. Le réglage doit donc être léger, ce qui multiplie le nombre de séances. Les lasers à colorant pulsés agissent en dissolvant la paroi des vaisseaux. Les suites sont un peu plus marquées avec un aspect d'ecchymose qui peut gêner la vie sociale huit à dix jours.
L'avantage : Le laser à colorant pulsé est plus efficace sur les rougeurs diffuses et demande moins de séances. Une petite couperose réclame une séance, une couperose moyenne deux... et jusqu'à sept pour les plus prononcées. Y a-t-il des récidives ? Oui. Car le laser ne traite pas la fragilité capillaire, il en fait simplement disparaître les manifestations. Si l'on ne suit aucun traitement préventif, la couperose réapparaît cinq à six ans plus tard. Une nouvelle séance est alors recommandée.
Tache de vin
Avec le laser, c'est dans 70 % des cas que l'angiome plan, appelé communément "tache de vin", régresse complètement ou subsiste sous l'apparence d'un léger voile rosé.
Grâce à la bonne tolérance du laser à colorant pulsé, le traitement peut démarrer dès l'âge d'un mois. Sa durée moyenne étant de trois ans, à raison d'une séance tous les trois mois, cela permet de traiter l'angiome avant que l'enfant ne soit scolarisé.
Les séances ont lieu au cabinet du dermatologue, sauf lorsque les surfaces sont très importantes et/ou situées près de l'œil. Le traitement est alors effectué sous anesthésie générale, en clinique.
Autres cas : les angiomes tubéreux (formant des saillies avec surface irrégulière) ne sont pas traités (sauf exception), car ils régressent seuls dans la majorité des cas.
La seule urgence est l'angiome fraise au niveau des langes : il s'ulcère facilement et devient douloureux pour le bébé. une ou deux séances de laser le cicatrisent totalement.
Varicosités
On traite assez bien les varicosités fines, superficielles et rouges avec le laser. Pour optimiser les chances de résultat sur celles qui sont plus dilatées, il convient d'associer le laser avec la sclérose à l'aiguille.
Notre conseil : Commencez par faire établir un bilan par un phlébologue ou angiologue. Lui seul pourra définir le traitement qui vous convient. D'autant plus que, si le problème variqueux est profond, il ne sert à rien de traiter seulement la surface.
À noter : des taches pigmentées de couleur beige apparaissent dans 20 % des cas. Elles durent quelques mois, puis finissent par partir.
Les lasers dépigmentants
Utilisés depuis une dizaine d'années, ces lasers ont pour cible la mélanine et l'encre noire des tatouages leur longueur d'onde pénètre dans le derme superficiel pour absorber et brûler le pigment.
Tatouage
Le laser dépigmentant a fait ses preuves sur les tatouages classiques à l'encre de Chine, au charbon ou encore "Maori" comme ceux à la mode aujourd'hui.
Pour les effacer deux à cinq séances de cinq à vingt minutes suffisent, en fonction de la profondeur et de la qualité du pigment. Lorsque le tatouage est coloré, l'efficacité du laser est variable.
Taches brunes
Visage, décolleté, avant-bras, mains, tibias, cou : les taches brunes liées au soleil (ou à la combinaison U.V./parfum) partent assez bien au laser. En fonction de l'âge et du nombre de taches, on effectue une à cinq séances. Souvent, les taches reviennent : une séance par an suffit alors pour faire disparaître les petites nouvelles
Attention : Le laser ne doit surtout pas être utilisé pour traiter le masque de grossesse. Non seulement il ne l'améliore pas, mais il risque même de l'aggraver.
L'épilation
Alexandrite, Diode, Nd .Yag et Ruby... les lasers épilatoires ont fait leurs preuves : ils permettent d'enlever 80 % à 90 % des poils foncés de façon permanente. Absorbée par la mélanine, colorant qui donne sa couleur au poil, la lumière détruit la racine du poil. Les changements de paramètres sur les lasers permettent désormais de traiter les peaux métisses, voire foncées. Revers de la médaille : les réglages, plus doux, augmentent de 30 % le nombre de séances. En revanche, il n'y a toujours rien à l'horizon pour les poils blonds ou roux (sauf châtain roux).
Autre bastion qui oppose un peu de résistance à cette technique : le duvet très fin. On en vient à bout mais, là nombre élevé de séances. Comme tous aussi, avec un les traitements laser, l'épilation est assez onéreuse (de 50 à 130€ pour les aisselles et le maillot, de 250 à 310 € pour les jambes et aux alentours de 60 € pour la lèvre supérieure).
Notre conseil : Avec une séance par an, vous mettrez environ cinq ans à en venir à bout, cela vaut le coup (d'un point de vue financier, une épilation laser des jambes revient entre deux et trois ans d'entretien mensuel à la cire chez une esthéticienne).
Trois techniques contre le psoriasis
Excimer et lampe U.V.B. focalisée (de type BCIear)
Ils utilisent tous deux la technique des U.V.B., reconnue depuis longtemps pour aider à améliorer le psoriasis (plaques rouges et squames). Si leur efficacité est comparable à celle de la puvathérapie (une amélioration dans deux tiers des cas et un taux de récidive identique), ils ont deux avantages sur cette dernière : en traitant une zone délimitée, ils respectent la peau saine alentour et permettent d'envoyer une dose d'U.V.B. plus importante sur la partie lésée, ce qui réduit le nombre de séances.
Le laser à colorant pulsé
Une étude récente, conduite par un dermatologue français, montre que cette technique pourrait se révéler particulièrement intéressante pour traiter les petites plaques très chroniques, situées sur les coudes, les genoux et le bas du dos. En effet, au cours de cette étude, chez beaucoup de patients, les symptômes se sont estompés. Mais, souvent, le psoriasis revient. On attend les résultats d'autres travaux.
Les lasers esthétique
Ici, deux techniques très différentes pour des résultats qui le sont également : le relissage, méthode "dure" et efficace, et le remodelage et le photo-rajeunissement, plus doux.
Le relissage
Le laser dit de "resurfaçage" a une action de dermabrasion : il enlève l'épiderme de la partie superficielle du derme, laissant un aspect comparable à une brûlure au second degré.
On aboutit ainsi à une formation de collagène (constituant de tissu conjonctif) nouveau. Efficace ? Oui ! La peau est visiblement moins ridée et plus éclatante.
Les suites sont très lourdes. Les croûtes et les suintements de lymphe obligent à se cacher pendant dix jours. Ensuite, la peau est rose vif pendant trois mois, interdisant de s'exposer au soleil : écran total obligatoire, toutes les deux heures, dès que l'on met le nez dehors.
Le laser de relissage est parfaitement (et seulement) indiqué pour une peau très plissée par le soleil.
Remodelage et photo-rapunissement
En chauffant les fibroblastes (cellules du tissu conjonctif), le laser de remodelage et la lampe de photo-rajeunissement stimulent la synthèse du collagène en douceur : les ridules superficielles dues à un excès de soleil s'estompent, les pores dilatés se resserrent, et la peau prend un coup d'éclat. En sortant de la séance, on est légèrement rosée. Au bout d'une semaine, on a meilleure mine. Et c'est seulement six mois après que l'effet tonicité se déclenche, avec une peau plus lisse et plus claire (à raison d'au moins trois séances à un mois et demi d'intervalle).
Bilan : le résultat est joli, mais il est un peu long à venir, il reste léger et, surtout, il coûte cher. Pour l'entretien : une séance tous les ans ou tous les deux ans.
Pour qui ? Les femmes de 45 à 50 ans, mais aussi pour celles qui ont moins de 40 ans, afin de prévenir le développement des rides. A noter, l'avantage de la lumière intense pulsée sur le laser de remodelage : le médecin a la possibilité d'agir aussi sur les lentigos solaires (taches brunes) et l'érythrose au cours de la même séance.
Ce qu’il faut savoir avant
- Le laser doit être manipulé par un professionnel. Mal réglé et mal utilisé, il expose en effet à des risques de brûlures.
- Le plus souvent, les suites du laser sont légères et ne causent pas de gêne en société. Sauf pour le laser de resurfaçage (voir Les lasers esthétiques).
- Douloureux ? Non. Mais ça picote et, à la longue, ça finit par être un peu désagréable. Si vous êtes très douillette, demandez à votre médecin qu'il vous prescrive une crème anesthésiante.
- Évitez d'avoir la peau bronzée avant la séance et, pour certains traitements, ne vous exposez pas au soleil dans le mois qui suit. Il est d'ailleurs préférable de réaliser le traitement en hiver.
- Le coût de la séance reste cher : entre 100 et 180 € le quart d'heure, en fonction du laser et du praticien. Il faut donc bien mesurer le rapport bénéfice/prix avant de se lancer dans un traitement.
- La durée moyenne d'une séance : de quelques secondes à 15 minutes. Et davantage si la zone traitée est étendue.
- Espacement minimum entre les séances un mois et demi à deux mois.
- Il ne convient pas aux femmes enceintes et aux personnes sous traitement photo-sensibilisant (certains antibiotiques, anti-dépresseurs, des médicaments pour le cœur...).
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