L’acné n'est malheureusement pas réservée aux adolescents…
En effet, selon des études épidémiologiques récentes, environ 20 % des femmes de 25 ans à 35 ans y sont confrontées. L'acné existe également chez l'homme, mais sa fréquence est plus difficile à déterminer : il consulte moins et les boutons sont surtout localisés dans le dos, ce qui se révèle moins gênant.
Les femmes, elles, sont touchées au visage et plus particulièrement sur le menton et les maxillaires,
Hormones, stress et cosméto sont en cause
Les causes de l'acné de l'adulte ne sont pas encore connues. Mais trois hypothèses sont soulevées...
- Dans la peau, des récepteurs seraient hypersensibles à certaines hormones, les androgènes. Mais sans qu'il y ait une anomalie du taux d'androgènes dans le sang.
- L'emploi abusif de cosmétiques, que ce soit les soins ou le maquillage. S'ils sont mal adaptés, trop couvrants et comédogènes, ils empêchent la peau de respirer, les pores se bouchent, ce qui favorise l'apparition des boutons.
- Le stress est également incriminé. Même si ce n'est pas prouvé scientifiquement, les femmes sont nombreuses à le constater.
- La nourriture aussi favoriserait l'acné : voir ici.
Une incertitude : on ne peut pas prévoir qui aura de l'acné. Certaines n'en ont jamais eu auparavant. D'autres ont rencontré le problème à l'adolescence, puis ont fait une pause à la vingtaine avant de rechuter. Tout au plus sait-on qu’une peau à tendance grasse est naturellement plus exposée qu'une peau sèche ou normale.
À chaque type d'acné son traitement
Il existe plusieurs formes d'acné. Qu'elle soit légère ou sévère, mieux vaut ne pas essayer de s'auto-soigner, car seuls des traitements adaptés, prescrits par le médecin, peuvent en venir à bout.
Premier stade
Ce premier stade de l'acné se manifeste sous la forme de points noirs et de microkystes.
Quel traitement ?
On utilise des rétinoïdes topiques en crème pendant trois à six mois. On démarre progressivement, à raison d'une application par semaine, afin que la peau s'habitue Si elle réagit bien, on peut augmenter le rythme. Comme les rétinoïdes dessèchent et irritent le derme, il faut adopter une bonne crème hydratante. Le dermatologue peut aussi vous proposer un nettoyage de peau, à effectuer une quinzaine de jours après le début du traitement. A l'aide d'une petite aiguille, il ouvre les microkystes et les points noirs pour en retirer le sébum. C'est assez désagréable.
Au sortir du cabinet, la peau est un peu rouge, mais 24 heures suffisent pour cicatriser. Selon l'importance des lésions, on peut renouveler l'opération plusieurs fois.
A savoir : ce nettoyage coûte de 46 € à 80 € selon les praticiens. II n'est pas remboursé, mais vous pouvez toutefois faire une demande d'entente préalable auprès de la Sécurité sociale.
Problèmes inflammatoires
A ce stade, des lésions inflammatoires apparaissent. Elles correspondent alors à la surinfection des microkystes et des points noirs.
Quel traitement ?
On fait à nouveau appel aux rétinoïdes topiques en crème. Une fois par jour, sur les lésions, le médecin peut prescrire, en association, un peroxyde de benzoyle ou, sur une courte durée, un antibiotique local sous forme de lotion ou de gel. Si l'acné persiste, le médecin peut vous prescrire un antibiotique oral (cycline) pendant trois à six mois.
Boutons et points noirs
Les lésions inflammatoires du second stade se surinfectent : les microkystes et les points noirs laissent la place aux boutons rouges et aux pustules.
Quel traitement ?
Tout d'abord, un antibiotique oral, ainsi que des rétinoïdes topiques que l'on peut, là encore, associer au peroxyde de benzoyle. Si le traitement ne donne pas de résultat, on "sort l'artillerie lourde", c'est-à-dire les rétinoïdes oraux. Plus connus sous leur nom commercial, "Roaccutane", ils sont extrêmement efficaces.
Revers de la médaille : les deux premiers mois de traitement sont difficiles, car il peut y avoir une recrudescence des boutons. En outre, les effets secondaires sont nombreux. Dans 100 % des cas, ils entraînent une sécheresse de la peau et des lèvres. Il est également fréquent que cette sécheresse s'étende aux yeux et aux muqueuses vaginales et nasales, d'où quelques saignements de nez.
Rassurez-vous : une bonne crème hydratante, des larmes artificielles et un traitement gynécologique local vous aideront à aller jusqu'au bout du traitement, dont la durée varie de six mois à un an.
Dernière précaution : il faut absolument ne pas être enceinte avant, pendant ou dans le mois qui suit l'arrêt de traitement car, alors, le risque de malformation sur le foetus est élevé.
Les bonnes habitudes beauté
- Utilisez des produits de beauté adaptés, car cela peut améliorer le problème de façon significative. Ils doivent respecter le pH, être doux, non comédogènes et non allergisants.
- Il est prouvé que l'utilisation d'un nettoyant sans savon diminue les lésions inflammatoires de l'acné utilisez donc, matin et soir, un pain dermatologique surgras ou un gel moussant spécifique peau grasse.
- Évitez le duo lait/tonique pendant la durée du traitement.
- N'utilisez pas de lotion désinfectante sur vos boutons.
- Restez vigilante face aux changements de climat, car le froid et le soleil sont agressifs pour la peau. Appliquez une crème solaire spécifique peau acnéique, même en ville. L'hiver, optez pour une hydratation haute performance.
- Ne percez pas vos boutons. Même si ça vous démange. Ils peuvent s'infecter et laisser des cicatrices indélébiles.
- Quand vous sentez un bouton poindre, utilisez un stick ou une crème "stop bouton".
- Évitez de changer et de multiplier les soins et produits de maquillage.
- En dehors du nettoyage de peau chez le dermatologue, limitez les soins cosmétiques : pas de gommage ou de masque qui risquent d'agresser la peau brutalement et d'induire une production réactionnelle de sébum.
Certaines pilules favorisent l'acné
Les progestatifs contenus dans les pilules stimulent la glande sébacée. Résultat : cela peut favoriser l'apparition de l'acné.
C'est pourquoi le dermatologue doit toujours vous interroger sur votre contraception orale. S'il la suspecte de révéler l'acné, il vous proposera d'opter pour une pilule de la troisième génération. Ce type de pilule contient en effet un œstrogène et un progestatif qui est peu androgénique. Il arrive ainsi que le simple fait de changer de pilule suffise à régler le problème.
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