Alimentation du nourrisson : quels besoins nutritionnels pour bébé ?

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Développer le goût de bébé ne signifie pas le nourrir comme un adulte. Il faut répondre à ses besoins spécifiques pour le préserver, plus tard de certaines maladies.

Bébé reconnait très vite les aliments

Dès quatre mois, le fœtus a déjà des papilles gustatives. Par l'intermédiaire du liquide amniotique, il ressent le goût des aliments mangés par sa mère. Et, à la naissance, le nouveau-né distingue le sucré (c'est sa saveur préférée), le salé, l'acide et l'amer. Il fait la différence entre le lait maternel et le lait 1 er âge. Il est drôlement calé ! Ce n'est pas une raison pour griller les étapes.

Les parents ne laissent pas toujours le temps au bébé d'être un bébé. Ils souhaitent que leur enfant soit en avance dans tous les domaines, même celui de l'alimentation.

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Effectivement, les frites sont introduites dans l'alimentation des petits dès l'âge de dix à douze mois et consommées par 50 % des moins de trois ans. Tout comme la charcuterie et les sodas qui se retrouvent aux menus des petits dès treize mois. Des aberrations alimentaires qui conduisent plus de la moitié des treize/dix-huit mois à manger la même chose que les adultes, ce qui entraîne des répercussions sur la santé du petit enfant.

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Jusqu’à l’âge de trois ans, un demi-litre de lait, de préférence de croissance ou entier, est nécessaire au tout-petit. © istock

Le Dr Romain, pédiatre, en constate tous les jours dans son cabinet : « Il y a des excès en sel, en protéines, en sucres rapides, et des carences en fer. »

Les bonnes portions pour l’alimentation nourrisson

La diversification alimentaire doit être progressive et adaptée au nourrisson car, avant l'âge de trois ans, il aura quadruplé son poids de naissance et doublé sa taille. Malheureusement, une étude montre que les habitudes de consommation des bébés sont souvent figées dès l'âge de treize mois.

Or, elles influencent leur santé dès l'enfance l'athérosclérose, l'hypertension artérielle et l'hypercholestérolémie pouvant être retrouvées dès l'âge de trois ans ! Or l'obésité infantile prédispose à celle de l'adulte.

Entre un an et trois ans, l'enfant doit consommer chaque jour :

Des protéines (viande, poisson, Œuf)

25 à 35 g. A savoir : un œuf correspond à 50 g de viande ou de poisson. Entre un an et deux ans, n'en donner que la moitié. Les petits de dix-neuf à vingt-quatre mois consommeraient 3,5 fois plus de protéines que nécessaire et ceux de vingt-cinq à trente-six mois, 4,5 fois.

Des lipides

30 à 40 grammes. L'enfant en a besoin notamment pour sa croissance cérébrale. Il faut préférer les matières grasses végétales crues (huiles de colza, d'olive, de soja...) à raison d'une cuillerée à soupe par jour, et un peu de beurre.

Des glucides

125 à 165 grammes. Les féculents doivent être présents chaque repas jusqu'à l'âge de deux ans, puis une fois par jour. Pâtes et riz sont introduits à partir de huit mois, le pain à un an et de préférence blanc.

Des produits laitiers

500 ml par jour. Il y a le lait, de préférence de croissance, pour le fer (il en contient 25 fois plus que le lait de vache), les acides gras (notamment les Oméga 3 et 6 nécessaires au bon fonctionnement des cellules du cerveau), la vitamine D qu'il apporte. Il entraîne un petit surplus financier de seulement 7,5 € par mois.

En cas de non utilisation de lait de croissance, il est recommandé de donner du lait entier pour avoir suffisamment de lipides. Enfin, sachez qu'un biberon équivaut à 250 ml, tout comme deux yaourts ou 300 g de fromage blanc.

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Des fruits et légumes

Leur consommation est moyenne, voire médiocre. Tous les fruits peuvent être dégustés cuits, mixés, puis en petits morceaux, à l'exception des fruits secs, mais également des Oléagineux. Même chose pour les légumes, sauf les secs non mixés à éviter avant dix-huit mois.

Une boisson

Seule l'eau est indispensable au bébé. Elle est à consommer sans modération. Bébé doit parfois goûter un nouvel aliment sept à dix fois avant de le trouver à son goût.

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Créer son répertoire alimentaire du nourrisson

La reconnaissance des quatre saveurs dès la naissance ne constitue pas le goût alimentaire. Ce dernier se sophistique à travers l'expérience des repas.

Les parents ont là un rôle primordial. Ils doivent habituer leur enfant à ne manger ni trop salé ni trop sucré, à faire quatre vrais repas par jour. C’est également avant l’âge de deux ans qu'un maximum d'aliments différents doivent être proposés, Plus âgé, l'enfant devient réticent face à l'inconnu.

Pour faire apprécier un nouveau mets à son bambin, il faut mettre en éveil tous ses sens, lui faire sentir l'aliment, lui parler de sa forme, de sa couleur, de sa texture en bouche et pourquoi pas du bruit qu'il fait quand on le mange ça craque ça fond...

L'initiation à de nouveaux goûts n'est pas toujours simple. Il faut parfois proposer un nouvel aliment sept à dix fois pour qu'il accepte. Et le présenter, accompagné autre que l'enfant connait.

L'ambiance du repas n'est pas neutre non plus. Il doit être pris dans le plaisir, le partage, sans anxiété de la part des parents face à l'alimentation.

Or, dès dix-huit mois, les repas se compliquent parfois. Si le petit déjeuner est toujours bien accepté, déjeuner et dîner posent plus de problèmes. L'enfant tourne la tête, recrache, repousse son assiette se tortille sur sa chaise haute... Certaines mères baissent les bras et ne donnent plus que des mets qu'il aime, ou agrémentent ses petits plats de ketchup, de mayonnaise...

Ce compromis, s'il est compréhensible n'est pas souhaitable. La période d'un an et demi à trois ans est une charnière dans l'acquisition de bonnes habitudes alimentaires.

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© istock

Vers deux-trois ans : bébé a peur des aliments inconnus

Cette période de rejet alimentaire fait partie du développement normal de tout enfant. Dès deux ans environ, 75 % des enfants deviennent sélectifs dans leur alimentation (cette peur de goûter de nouveaux aliments porte principalement sur les fruits et les légumes). Cette phase s'étend jusqu'à cinq ans, parfois plus longtemps,

Face à cette attitude, les parents ne doivent pas s'inquiéter. Manger doit rester un plaisir. Il est inutile de se fâcher, d'obliger l'enfant à finir son assiette, de le priver de dessert. Ces comportements risquent plutôt de le bloquer et de provoquer une aversion pour l'alimentation, Lui montrer l'exemple, rivaliser d'imagination dans la présentation, la cuisson de ces aliments qu'il rejette est le mieux. Il faut lui laisser le temps de construire ses préférences alimentaires, tout en veillant à lui donner un bon équilibre nutritionnel.

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