Les cauchemars sont fréquents entre un an et six ans. Ils représentent 10 % du temps de sommeil. La plupart passent inaperçus car ils ne réveillent pas l'enfant. Seuls les plus impressionnants le font crier et appeler ses parents à la rescousse ! Les cauchemars se produisent en fin de nuit, dans la phase de sommeil paradoxal, celle des rêves.
Ses mauvais rêves parlent de ses journées
Le quotidien d'un enfant est fait de moments heureux et de frustrations. Le cauchemar lui permet de mettre en scène ses doutes, ses peurs, ses révoltes, ses frustrations. La période de rêve est le moment privilégié où se règlent les tensions familiales, où l'enfant cherche à définir son rôle, à trouver sa place dans la fratrie, face à ses parents. Ses cauchemars expriment sa jalousie pour son frère ou sa sœur, son inquiétude de s'être perdu dans le jardin, son obligation d'obéir à la maîtresse...
Les cauchemars sont nécessaires. Malgré leurs inconvénients apparents, ils témoignent d'une organisation progressive de la pensée de l'enfant.
L'angoisse de la séparation
Vers neuf mois, la prise de conscience par le tout-petit de la séparation d'avec sa mère entraîne sa peur de la perdre, d'être abandonné. Ressasser ses angoisses dans les cauchemars l'aide à comprendre ce qui se passe. Ces répétitions lui apprennent à maîtriser la peur de la séparation pour s'en affranchir. Il faut rentrer dans la crise pour pouvoir la dépasser.
Entre deux et quatre ans, les cauchemars sont liés à la peur d'être dévoré par le méchant loup. Pour dépasser ses angoisses, l'enfant, par le travail du rêve, les déplace. Il introduit dans son rêve des animaux féroces dont il a peur, mais qui ne font pas partie de son quotidien. Le cauchemar a une fonction d'évacuation des traumatismes diurnes.
Se rendormir calmement
Juste après un cauchemar, l'enfant a si peur qu'il a un grand besoin d'être écouté afin de pouvoir raconter ce qui l'a terrorisé et pour s'en débarrasser, d'être rassuré en étant pris dans les bras, câliné. Pour l'apaiser, faites-lui raconter son mauvais rêve, mettez des mots sur ses peurs, raccompagnez-le dans sa chambre et soulevez les rideaux, regardez ensemble sous le lit pour vérifier qu'il n'y a rien. Au besoin, pour l'aider à se rendormir, laissez une veilleuse dans sa chambre.
A trois ans, il ne distingue pas le rêve de la réalité, ces gestes, accomplis ensemble, le persuaderont que les mauvaises fées se sont envolées. Il pourra se rendormir calmement. Si votre enfant a plus de quatre ans, raisonnez-le : « Je comprends que cette sorcière t'ait fait peur, mais tu sais, un rêve, ce n'est pas pour de vrai, quand tu te réveilles, c'est fini, c'est un petit film qui s'arrête dans ta tête, et la sorcière est partie ! »
Chaque soir, il est important de bien respecter un rituel du coucher : une histoire que l'on raconte, une chanson que l'on chante, le doudou que l'on installe sur l'oreiller près de lui, etc. Cette habitude aide l'enfant à s'abandonner sereinement au sommeil.
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