Le taux de césariennes augmente. Il est en France de 25%, contre un peu plus de 10 % il y a 20 ans. La césarienne est obligatoire dans certaines circonstances. Si le fœtus se présente mal, en position oblique ou en transverse, si le placenta est inséré sur le col, ou si le bassin est trop petit par rapport au fœtus.
Elle est presque systématique si l'enfant est de petit poids, fragile, grand prématuré, ou s'il y a des obstacles de type fibromes, kystes ovariens, ou mutilations sexuelles. Les grossesses gémellaires ou la présentation par le siège sont une indication fréquente.
Les motifs de l'augmentation
Une césarienne peut être décidée en cours de travail. Ces cas sont en augmentation depuis la fin des années 1970, quand on a commencé à enregistrer le rythme cardiaque du bébé pendant l'accouchement, car les modifications du rythme peuvent être parfois signes d'un danger. D'autres raisons expliquent l'augmentation des césariennes programmées. L'âge des femmes qui accouchent augmente, et avec lui, le risque de complications. La césarienne programmée (aux heures ouvrables des maternités) permet une meilleure organisation des soins. Et les médecins savent que cet acte leur est rarement reproché.
Les progrès de la réanimation néonatale offrent aussi une vraie chance de survie à des bébés autrefois condamnés (par leur faible poids ou leur prématurité). La césarienne, qui évite de faire subir à un bébé fragile l'épreuve de l'accouchement, est alors privilégiée.
Enfin, il y a eu évolution des mœurs de la communauté médicale. Il y a quelques années, les femmes qui avaient subi de gros dégâts périnéaux lors d'un premier accouchement étaient souvent prises en charge tard, quand elles ne souhaitaient plus avoir d'enfants. Les réparations chirurgicales sont aujourd'hui effectuées plus tôt et lors d'une nouvelle grossesse, la césarienne est privilégiée pour ne pas compromettre ce résultat.
Des idées fausses sur les avantages
Les demandes de césarienne de convenance (sans raison médicale claire) sont plus fréquentes, mais restent finalement marginales. Des femmes ont peur que l'accouchement naturel soit plus douloureux et plus dangereux pour elles et pour le bébé et qu'il entraîne davantage de complications (incontinences, prolapsus ou chute d'organe...). Le traumatisme obstétrique est un facteur de risque d'incontinence et de prolapsus, mais il existe un effet grossesse qui est très sous-estimé. La césarienne ne protège donc pas de toutes les complications par la suite.
L'aspect "programmé" de la césarienne est parfois perçu favorablement : il permet de connaître à l'avance la date de l'accouchement et facilite l'organisation familiale. Mais ces données sont trompeuses. Une césarienne non justifiée augmente les risques pour le bébé (la détresse respiratoire est plus fréquente), et pour la mère, surtout au cours des grossesses suivantes où l'existence d'une cicatrice sur l'utérus peut engendrer des complications : anomalie d'insertion du placenta...
La douleur est absente au moment de la césarienne, mais elle est bien plus importante dans les jours suivants qu'après un accouchement normal (même en cas d'épisiotomie ou de déchirure). La mère est alors moins à même de s'occuper comme elle le souhaiterait de son enfant.
Vouloir vivre pleinement la naissance de son bébé au cours d'un accouchement par les voies naturelles est une demande souvent formulée par les futures mamans. Ce qui reste le meilleur argument pour éviter, quand c'est possible, la césarienne.
Peut-on demander une césarienne ?
Si l'on souhaite une césarienne, il faut en discuter avec son médecin. La peur de complications, des mauvaises expériences (personnelles ou dans l'entourage), ne sont pas, médicalement, des motifs suffisants pour procéder à cet acte chirurgical, mais il est important d'en parler. Le plus important est de pouvoir vivre la fin de la grossesse en toute sérénité.
À lire aussi :