Prendre rendez-vous pour accoucher est chose courante dans certaines maternités ! S'assurer de la présence de son époux ou s'organiser pour faire garder les aînés peut motiver les futures mamans. Certaines souhaitent aussi être accouchées par leur obstétricien ou être sûres de bénéficier de la péridurale.
La décision de déclencher un accouchement est justifiée à partir du moment où la poursuite de la grossesse constitue un risque pour la mère ou l'enfant : rupture prématurée de la poche des eaux, diabète gestationnel mal équilibré, hypertension artérielle, problème cardiaque, incompatibilité sanguine, cancer du sein, maladie pulmonaire, grossesse gémellaire, terme dépassé...
Si le bébé est trop gros...
Si le bébé est trop gros (plus de 4 kilos) et que le terme est proche, un déclenchement peut être proposé pour éviter une césarienne. Mais le col de l'utérus doit être mature, prêt pour la dilatation, et le bébé doit bien se présenter, la tête en bas.
« Comme j'attendais un bébé de plus de 4 kilos, la sage-femme m'a proposé d'accoucher quinze jours avant terme, raconte Tania. Au départ, j'étais enthousiaste, jusqu'à ce qu'elle m'annonce, après une série d'examens pas très agréables, que mon col n'était pas assez dilaté. J'ai dû revenir à l'hôpital, ma valise sous le bras, tous les deux jours pour être examinée. Finalement, comme rien ne bougeait, mon accouchement a été déclenché à J + 5, et mon bébé est né à J +7 ! »
Attention à la surmédicalisation
Un accouchement déclenché est souvent plus long, donc plus fatigant pour la mère et le bébé, et il peut finir par une césarienne. Les contractions sont aussi plus intenses, et la maman peut se retrouver en état d'hypotension.
Autre inconvénient : l'hypermédicalisation. La future maman se retrouve "branchée de partout" au monitoring, au tensiomètre... Et à la péridurale (très conseillée dans le cas d'un déclenchement) s'ajoute la perfusion d'hormones. Les mouvements sont donc limités, et on doit rester allongée du début à la fin.
Mieux vaut oublier les séances de préparation à l'accouchement qui laissent le choix de la position ou qui conseillent de bouger, voire de se lever en salle de travail. Le recours à des instruments (spatules, forceps...) est aussi plus fréquent.
« Je me souviens d'un accouchement déclenché pour convenance personnelle à 38 semaines, et d'un bébé qui a passé deux jours en réanimation à cause d'une immaturité pulmonaire », dit Eva, infirmière puéricultrice en réanimation.
Avant de prendre sa décision, il faut se rappeler qu'il est toujours préférable qu'un enfant naisse quand il se sent prêt.
Comment ça se passe ?
Si le col de l’utérus n'est pas mature, on applique un gel de prostaglandine. Cette première étape peut être longue (de quelques heures à 48 heures). Ensuite, après la pose d'un cathéter dans une veine du bras, on injecte toutes les 45 minutes environ des ocytocines (hormones qui entraînent des contractions). Lorsque les contractions sont régulières, la péridurale peut être posée. L'équipe surveille à la fois le rythme cardiaque du bébé et le rythme des contractions utérines grâce au monitoring. La tension est aussi prise régulièrement.
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