En France, chaque année, 700 enfants naissent handicapés à la suite d'une infection de leur mère par le cytomégalovirus (CMV) pendant la grossesse. C’est la cause la plus fréquente de malformations congénitales.
Ce virus reste mal connu, pourtant quelques règles d’hygiène simples pourraient éviter tous ces drames. C'est pourquoi une campagne, tente aujourd’hui de remédier à la situation. En faisant le point sur le virus... et les parades pour l'éviter.
Cytomégalovirus : qu’est-ce que c’est ?
Le cytomégalovirus est un petit cousin du virus de l'herpès ou de la varicelle. Fragile, il ne peut survivre en dehors du corps humain et.se transmet par la salive, les larmes, les urines, les selles, les sécrétions vaginales, le sperme, le sang... Il persiste longtemps dans l'organisme et se réactive parfois, à la faveur d’un affaiblissement psychologique ou physique.
Quels risques pour le bébé ?
Chez les adultes dont le système immunitaire fonctionne bien, l'infection par le CMV ne provoque en général aucun symptôme et induit la synthèse d'anticorps protecteurs. Mais une femme enceinte qui est infectée peut transmettre le virus à son bébé. Et celui-ci risque d'avoir des séquelles plus ou moins graves.
Si une femme a contracté l’infection avant d’être enceinte, le fœtus bénéficie des anticorps maternels. Et même dans les rares cas où le virus se réactive pendant la grossesse, le risque que le fœtus soit contaminé est minime (de 0,2 % à 2 %). Mais si une femme non immunisée s'infecte pendant la grossesse, le fœtus est contaminé à son tour dans 35 à 50 % des cas.
En France, 750 000 enfants naissent en moyenne par an. Parmi eux, 7 500 à 15 000 (1 à 2 %) sont infectés, mais seul un sur dix souffrira de séquelles. Certaines minimes, d'autres très graves : surdité mono ou bilatérale, retard mental, retard de croissance le plus souvent, mais aussi polyhandicaps, voire atteinte mortelle du fœtus.
Au total, chaque année, 700 enfants souffrent d'une malformation et 100 meurent à cause du cytomégalovirus.
Tant qu'il n'y aura pas de vaccin, il n'existe qu'un moyen de lutter : la prévention chez les femmes à risque, qui ne sont pas immunisées contre le CMV. En France, la moitié des femmes en âge d'avoir des enfants n'ont pas été infectées par le virus. D'où les recommandations du Groupe français CMV : établir le statut sérologique des femmes enceintes au début de leur grossesse. Et répéter le test ultérieurement pour déceler une éventuelle primo-infection. Il suffit d'une simple prise de sang pour détecter les anticorps contre le virus et repérer les femmes non protégées.
Suivre des règles d'hygiène
Il faut savoir que le risque est majoré chez les mères et chez celles qui côtoient des enfants : à l'hôpital dans des services de pédiatrie, à l'école maternelle, dans les crèches. En effet, les jeunes enfants sont les principaux vecteurs de la maladie.
En l'absence d'anticorps contre le CMV, le médecin va donc expliquer les règles d'hygiène à observer vis-à-vis des jeunes enfants pour éviter l'infection. Le lavage des mains après chaque change est recommandé.
À éviter : le mélange des affaires de toilette avec celles des petits et, bien sûr, le partage de la cuillère. Les bisous sur la bouche du bébé sont interdits. Et attention aux larmes et aux petits nez qui coulent...
Si le test est positif et montre que la future maman s'est infectée pendant la grossesse, l'échographie, qui peut dépister les malformations, et l'amniocentèse sont à prévoir pour savoir si le fœtus a été ou non infecté. Ensuite, une surveillance de l'enfant est indispensable jus- qu'à sa sixième année afin de détecter l'éventuelle survenue d'un trouble auditif.
À lire aussi :
- Douleurs ligamentaires pendant la grossesse : comment les soulager ?
- Toxoplasmose ou rubéole : La surveillance commence avant la grossesse
- Toxoplasmose : comment se prémunir de cette maladie chez la femme enceinte ?
- Grossesse et côlon irritable : que faire ?
- Alimentation et grossesse : tout savoir
- Une grossesse heureuse malgré une sclérose en plaques