Une grossesse heureuse malgré une sclérose en plaques

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Deux tiers des personnes atteintes de sclérose en plaques, une maladie chronique du système nerveux central, sont des femmes. Cette maladie survient habituellement entre 20 et 25 ans, à l’âge où la question d’une éventuelle grossesse se pose. Mais la maladie est imprévisible. Très variable d’un patient à l’autre, elle se manifeste par des périodes actives (poussées) entrecoupées de pauses (rémissions).

Grossesse et sclérose en plaque :  tout est possible

Pour les personnes qui en souffrent, l'éventualité d'une maternité est souvent source d'inquiétude et de multiples questions. D'autant que le discours médical a longtemps été opposé à l'idée d'une grossesse. Aujourd'hui, la communauté scientifique est d'accord pour admettre que devenir mère quand on est atteinte d'une SEP est possible.

Et même quand on est enceinte, on est moins malade. Une étude menée par le Pr Christian Confavreux, neurologue au CHU de Lyon, montre que la fréquence des poussées (périodes où la maladie ressurgit) diminue spectaculairement lors du troisième trimestre de la grossesse, avec une réduction de 70 % en moyenne.

Cependant, avant de projeter l'idée d'un bébé, deux recommand on est en rémission, dans l'idéal après un an sans poussée. Ensuite, il est nécessaire d'interrompre son traitement (souvent à base d'interféron) avant la conception. Cet arrêt doit avoir lieu en accord avec le neurologue.

La décision doit donc être réfléchie et programmée pour que la grossesse se déroule le plus harmonieusement possible. C'est également avec le médecin que la patiente verra quand reprendre son traitement. De préférence, cela se fera après avoir récupéré, au rythme de chaque femme.

Il faut savoir que les poussées peuvent en revanche augmenter dans les trois mois qui suivent l'accouchement. Le suivi est donc fondamental pour limiter au maximum cet effet aggravant. Depuis peu, des essais sont en cours pour prévenir les crises survenant après l'accouchement. Un espoir concret pour les futures mères.

Évidemment, la décision d'une grossesse est plus difficile à prendre pour une femme atteinte d'une SEP. La patiente va devoir envisager son handicap éventuel. Elle peut en discuter avec le médecin, mais aussi avec d'autres patientes. En dernier lieu, la décision reste celle du couple.

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Enceinte avec une sclérose en plaque : questions / réponses

La grossesse va aggraver ma maladie

FAUX. Le fait d’avoir des enfants n'est en aucun cas un facteur d’aggravation.

Il n'y a pas de risque pour mon enfant

VRAI. Toutes les études ont démontré que les enfants nés de femmes atteintes de SEP n’ont pas plus de problèmes de santé que les autres. Et cette maladie n’est ni contagieuse ni transmissible.

Je ne pourrai pas accoucher normalement

FAUX. L’accouchement par voie naturelle est courant. Il n'y a pas plus de césarienne que chez les autres femmes. Et il n'y a aucune contre-indication à la péridurale.

Je ne pourrai pas allaiter mon enfant

FAUX. L'allaitement n’aggrave ni la maladie ni le handicap. Mais il faut absolument que le traitement ait été interrompu avant la conception, toujours avec l’accord de son médecin.

Les traitements de la maladie entraînent un risque de baisse de la fécondité

FAUX. Mais les effets des traitements ne sont pas tous connus. Il est donc recommandé de prendre une contraception si l’on a pas fait le choix d’une grossesse.

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