L’aliment de base de la terre est le compost, c'est-à-dire des matières végétales, et éventuellement animales, décomposées, qui vont enrichir l'humus du sol.
Au cours de sa décomposition, les éléments qui le constituent perdent leur structure et se fondent ensemble. Un compost est mûr lorsqu'on ne reconnaît plus les éléments de départ : paille du fumier, tige des mauvaises herbes, etc.
Un bon compost doit être homogène, granuleux, brun foncé à noir, et lorsqu'on le serre dans la main, il doit former une masse ferme sans être compact (pas comme une boule de pétanque).
Le compost, mode d'emploi
On croit souvent qu'il faut l'enfouir le plus profondément possible. Il n'en est rien : c'est la couche superficielle du sol qui est la plus active, et c'est à ce niveau que les plantes s'alimentent.
C'est même une erreur d'enfouir des matières organiques (fumier, déchets végétaux, etc.) lorsqu'elles ne sont pas bien décomposées car cela entraîne le développement de vers parasites qui vont s'attaquer non seulement aux débris végétaux... mais aussi aux racines des végétaux cultivés. Vers blancs du hanneton, taupin (ver "fil de fer") et autres parasites du sol s'attaqueront aux racines de vos carottes ou de vos radis.
Le compost s'épand à la pelle ou à la main (avec des gants en plastique) avec un seau pour les petites quantités.
Si vous épandez du compost, répandez-le puis incorporez-le aux premiers centimètres de terre d'un coup de griffe ou par un passage superficiel du motoculteur. Si vous épandez du fumier, laissez-le se décomposer en surface (on appelle cela du « compostage de surface ») pendant quelques semaines, puis incorporez-le en surface comme le compost.
Dans un petit jardin, vous profiterez du fait qu'il est vide en hiver pour apporter le compost.
Mais il faut adapter les quantités à la nature de votre sol et aux cultures. En effet, certains légumes n'aiment guère que l'on apporte une fumure trop riche juste avant de les installer. C'est le cas des bulbes (ail, oignon, échalote) pour lesquels une fumure forte peut entraîner le développement de pourritures.
C'est aussi le cas des légumineuses (pois, fèves, haricots) une fumure riche en azote stimule le développement du feuillage au détriment de la floraison, et donc des gousses et des graines.
Plantes gourmandes
Si vous épandez du compost sur l'ensemble du jardin, apportez des doses moyennes (20 kg pour 10 m2) et complétez avant de semer ou de planter pour les plantes les plus gourmandes. On peut séparer les plantes en 3 catégories :
- Les plus frugales se contenteront de cet apport de base. Il s'agit des plantes aromatiques vivaces de garrigue, des légumes bulbes et des légumineuses, des choux de Bruxelles, des fleurs et plantes décoratives.
- Les raisonnables ont un appétit légèrement supérieur. On pourra compléter leur alimentation avec un peu d'engrais organique complet ou de compost au moment du semis ou de la plantation. C'est le cas des aromates exigeants (estragon, basilic et annuels), de la plupart des légumes feuilles et racines, des arbustes à petits fruits.
- Certaines plantes sont très gourmandes et nécessitent un apport conséquent de compost ou d'engrais organiques au moment de leur mise en place : choux pommés et choux-fleurs, poireaux, fraisiers, pommes de terre, to mates, courges et concombres, aubergines, melons, poivrons.
À savoir : Certains jardiniers préconisent des doses élevées de compost pour les légumes feuilles, en particulier pour les épinards. Cela donnera peut-être des récoltes plus importantes, mais risque aussi d'augmenter le taux de nitrates dans les légumes.