Cleptomanie : une vraie maladie

Un homme qui vole dans un supermarché
Trouble encore mal connu, il est souvent le symptôme d’autres problèmes psychiques que l’on peut traiter. Les cleptomane ressentent un besoin irrépressible de s’emparer d’objets qui ne leur appartiennent pas, victimes de sentiments qui les déchirent, entre plaisir de voler et culpabilité d’être passés à l’acte.

Qu'est-ce qui différencie un cleptomane d'un voleur ?

Certes, la cleptomanie est un vol, mais elle n'obéit pas à l'appât du gain. Le cleptomane ne vole pas pour posséder, mais par plaisir. Il s'agit d'un trouble du comportement, qui répond à des critères précis.

Le cleptomane vole des objets dont il n'a aucune utilité et qui, souvent, n'ont pas de valeur. Contrairement au voleur qui cherche à ne pas se faire prendre et qui généralement prépare son vol, le cleptomane éprouve du plaisir dans la prise de risque et agit de manière impulsive.

Les objets dérobés ne sont pas la finalité. Ils sont stockés ou jetés, certains cleptomanes les restituant même à leur propriétaire. C'est bien le passage à l'acte qui importe.

Quelles sont les causes ?

On connaît mal les origines de la cleptomanie. Une des hypothèses avancées serait une sexualité absente ou insatisfaisante.

Le plaisir de voler chez les cleptomanes serait proche de celui de l'orgasme et représenterait un substitut de satisfaction sexuelle. D'autres hypothèses évoquent la possibilité de troubles dans l'enfance, liés au sentiment d'avoir été négligé ou abandonné.

Sans en connaître totalement les causes, certaines études ont mis en évidence le fait que la plupart des cleptomanes ont des problèmes dépressifs. En outre, certains d'entre eux souffriraient parallèlement à la cleptomanie d'accès de boulimie.

Peut-on se soigner ?

Il est rare qu'un cleptomane vienne consulter de lui-même, sauf quand il est arrêté... Il lui est difficile d'admettre et d'avouer qu'il souffre. Mais il est important de savoir que la cleptomanie est le plus souvent le symptôme d'un autre problème psychique.

Ce trouble impulsif s'inscrit par exemple dans des états anxieux ou dépressifs, qui pourraient être traités. Pour être aidés, certains cleptomanes se mettent d'ailleurs en situation de se faire prendre. En remontant vers l'origine de ce problème psychique, on peut traiter l'élément déclenchant de ces accès cleptomanes, qui peuvent alors disparaître.

Y’a-t-il un profil type de cleptomane ?

Il n'y a pas de chiffres sur le nombre de cleptomanes, car ils avouent difficilement ce comportement impulsif. Certains spécialistes estiment que 0,5 à 1 % de la population serait concerné et que le profil le plus fréquent serait une femme de 35 ans, qui aurait commencé dès l'âge de 20 ans.

Comment traiter la cleptomanie ?

Trop de cleptomanes ne se considèrent pas comme malades et refusent de consulter. Leur état justifie pourtant l'un ou l'autre de ces traitements :

  • Psychothérapie comportementale
  • Psychothérapie d'inspiration analytique.
  • Si c'est réellement nécessaire, prise d'antidépresseurs sous surveillance médicale, avec fluoxétine ou clomipramine.

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