Le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) : qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) se caractérise par des arrêts de la respiration quand on dort. Le plus souvent, ces pauses sont dues à une étroitesse particulière du pharynx qui s'oppose au passage de l'air. Soit du fait de l'importance de la langue, du voile du palais ou des amygdales, soit parce que la mâchoire est trop petite.
Quand on est éveillé, on compense, car les muscles dilatateurs du pharynx sont très actifs. Quand on dort, ils se relâchent et les structures qu'ils supportent (voile du palais, langue) ont tendance à s'affaisser.
Résultat : la gorge se referme partiellement. C'est ainsi que se créent des vibrations qui sont perçues comme des ronflements.
Au fur et à mesure que l'on avance dans le sommeil, le tonus des muscles diminue encore et l'on peut aboutir à une apnée. Parfois, ces pauses respiratoires durent plus de dix secondes et se reproduisent plus de dix fois par heure.
Certaines personnes font ainsi près de cent apnées en l'espace d'une heure de sommeil ! On peut ne pas en être conscient ou avoir la sensation d'étouffer. La qualité du sommeil est, bien sûr, perturbée et l'on se réveille épuisé.
Certains facteurs favorisent les apnées du sommeil
Le SAOS est deux fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Quant au pic de fréquence de la maladie, il se situe entre 50 et 60 ans, l'âge où l'on a tendance à prendre du poids tandis que les tissus perdent de leur élasticité. Le fait de dormir sur le dos peut aussi favoriser le SAOS.
Tout comme la consommation d'alcool, d'anxiolytiques, de somnifères (notamment de benzodiazépines) ... autant de substances qui diminuent l'activité des muscles dilatateurs, accroissent l'étroitesse du rhino-phalynx et renforcent l'action du sommeil.
Les personnes qui souffrent de SAOS se réveillent de multiples fois pendant la nuit. Souvent, sur plusieurs mois, voire des années. Elles se lèvent de plus en plus fatiguées et angoissées à l'idée de la journée qui les attend. Certaines savent qu'elles vont s'endormir devant leur ordinateur, en réunion, au cinéma.
D'autres ont frôlé de peu l'accident de voiture pour avoir brûlé un feu rouge ou avoir freiné tardivement, et ce par manque de vigilance.
Une étude espagnole récente montre ainsi que le risque d'avoir un accident de la route est multiplié par sept chez un patient apnéique et par onze si cette personne a pris de l'alcool.
Nombre de spécialistes pensent aussi que les apnées du sommeil pourraient avoir des conséquences sur l'augmentation de la tension artérielle et les maladies cardiovasculaires. Du moins chez des personnes prédisposées.
Pour mettre en place le traitement, le témoignage des proches est très précieux pour les médecins spécialisés.
Ils sont les seuls à pouvoir décrire les ronflements et les pauses respiratoires observés chez leur conjoint.
Enregistrer son sommeil
A partir de là, un enregistrement du sommeil (pratiqué à la maison ou dans un laboratoire du sommeil) permet de poser le diagnostic de SAOS.
Les appareils à utiliser chez soi suffisent à diagnostiquer les arrêts respiratoires. Ceux dont disposent les laboratoires du sommeil permettent, en plus, à partir d'électrodes posées en différents endroits du corps, de rechercher tous les troubles responsables d'une somnolence diurne excessive. Une bonne nouvelle : ces examens sont pris en charge par la Sécurité sociale.
Outre les unités de sommeil situées dans des services d'exploration neuro- logique hospitaliers, plusieurs unités ont ouvert leurs portes dans des services de pneumologie. Renseignez- vous auprès de votre généraliste, d'un ORL, d'un pneumologue ou d'un neurologue.
À lire aussi :