Audition : pourquoi il ne faut pas écouter la musique trop fort ?

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Écouter de la musique beaucoup trop fort peut entraîner une surdité. Premiers concernés : les jeunes.

Une baisse auditive significative chez les jeunes

Selon une enquête Ipsos réalisée en 2021 auprès de 2 109 personnes, 6 % des 15-19 ans et 9 % des 20-24 ans souffrent d'une baisse auditive. La faute aux discothèques, concerts et écouteurs ?

Entre 0 et 60 décibels (dB), le niveau d'une conversation normale, l'oreille ne craint rien ; au-delà de 85 dB, nos précieuses cellules ciliées risquent l'altération. Situées dans la cochlée (petit organe dans l'oreille interne), leur action consiste à amplifier les vibrations des sons et à les transformer en message nerveux compris par le cerveau. Que se passe-t-il en cas de bruit trop fort ? Ces cils risquent de casser. Car l'effet des décibels est cumulatif : la répétition des agressions sonores détruit les cellules ciliées de manière irréversible. Et plus encore quand les sons sont aigus.

Les traumatismes sonores sont liés à la fois à l'intensité de la musique et à sa répétition. Cela peut avoir des conséquences à plus ou moins long terme : la sensation d'oreille bouchée, puis, plus sournoisement, les acouphènes (bourdonnements, sifflements...) survenant plusieurs années après l'exposition et, enfin, la surdité.

Une sensation d'oreilles bouchées

À la sortie d'une discothèque ou d'un concert, la sensation d'oreilles bouchées traduit une fatigue auditive. La perte d'audition est le plus souvent momentanée. Il faut alors respecter un temps de récupération plus ou moins long selon la durée d'exposition : pas moins de trente- six heures après quelques heures de musique à très forte intensité. Mais un vrai traumatisme sonore aigu peut survenir avec des acouphènes et des douleurs au bruit. C'est une urgence : il faut consulter un médecin O.R.L.

Le traitement consiste à oxygéner les cellules sensorielles en administrant des corticoïdes et des substances vasoactives.

Au-delà de 72 heures, et si le traitement s'avère insuffisant, l'hospitalisation s'impose pour associer corticothérapie, substances vasoactives en perfusion et autres vasodilatateurs puissants.

Plus insidieuses sont les expositions régulières et prolongées aux fortes musiques. Elles concernent davantage les habitués des discothèques et des concerts ou les personnes qui utilisent un casque ou des écouteurs très régulièrement.

Avec, comme résultat, un vieillissement prématuré de l'oreille. Or, les traitements ne sont pas toujours efficaces, car les lésions risquent d'être irréversibles.

On peut ainsi souffrir d'acouphènes résiduels, susceptibles d'agir sur le moral et au pire d'entraîner une dépression, et d'une surdité due à l'âge beaucoup plus précoce, débutant vers 35-40 ans plutôt qu'à la soixantaine.

Des signes d'alerte

La prévention est le seul traitement efficace contre les lésions cochléaires. L'information sur les méfaits des sources sonores trop intenses doit passer surtout auprès des jeunes. Il suffit de respecter des règles simples : utiliser des bouchons d'oreille, s'éloigner des sources du bruit (enceintes), éviter d'écouter de la musique trop fort. Et réagir dès les premiers signaux d'alarme : difficultés à comprendre les conversations en milieu bruyant ou au téléphone, impression d'oreilles bouchées et autres bourdonnements.

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