Autotest VIH : on a testé pour vous !

Autotest VIH
Depuis plus de 8 ans, il est possible de réaliser un test de dépistage du VIH chez soi grâce à un autotest vendu en pharmacie, sans ordonnance. Comment ça marche ? Quel effet cela fait-il de se dépister soi-même ? J’ai testé l’autotest…

En théorie, comment ça marche ?

A l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA, nous avions décidé de faire un article sur ce nouveau dispositif et je me suis proposée spontanément – ça tombait bien, il fallait que je fasse le test par acquis de bonne conscience plus que par crainte. Je me rends donc dans ma pharmacie habituelle, demande du paracétamol, quelques huiles essentielles pour affronter le premier rhume hivernal et, l’air de rien, ma voix baisse légèrement pour demander l’autotest. Je ne me sens plus tout à fait à mon aise.

Pourtant la pharmacienne est souriante et reste très sympathique avec moi. Je me ressaisis et lui pose de nombreuses questions, auxquelles elle répond prestement pour m’apporter un maximum d’informations. On sent que le sujet est sérieux, mais elle a la délicatesse de garder un ton décontracté.

J’apprends donc que ce test est fiable mais qu’il ne remplace pas un examen sanguin en laboratoire, surtout si j’ai eu un rapport à risque dans les 3 derniers mois. Ah ces fameux 3 mois ! La phase dite de séroconversion.

Définition : La séroconversion est la période nécessaire à l’apparition des anticorps en quantité suffisante afin qu’on puisse les détecter.

Bref, je résume, si je n’ai pas eu de rapport à risque dans les 3 derniers mois et que mon autotest est négatif, je peux en conclure raisonnablement que je suis séronégative. Ok. Évidemment, s’il y a eu un risque dans cette période ou si le test est positif, il faut que je contacte un médecin et que j’aille confirmer le résultat en laboratoire. Je hoche de la tête. J’ai eu mon compte d’informations. Je paie – comptez entre 25 et 30 € tout de même – et rentre chez moi.

Seule avec mon test

Lorsque que j’ouvre la boîte, je découvre qu’elle comprend :

  • une lingette désinfectante,
  • une compresse,
  • une espèce de mini gobelet en plastique qui servira de support
  • un sachet dans lequel je trouve l’autotest,
  • une dosette de diluant (qui permettra l’analyse du sang),
  • un autopiqueur,
  • un pansement.

Sans oublier la notice d’utilisation qui est en réalité un papier au format A3 plié en deux. Tout y est indiqué : comment utiliser le kit – texte + photos – mais aussi comment lire les résultats, et on ne peut pas passer à côté du numéro de Sida Info Service.

Je sors tout mon attirail et décide d’appeler une amie à qui je demande de me tenir compagnie pendant les 15 minutes interminables qu’il faudra attendre avant de lire les résultats. La manipulation ne prend qu’une petite minute. Elle est extrêmement simple et bien expliquée.

C’est également indolore : il suffit de se piquer le bout d’un doigt à l’aide de l’autopiqueur et de récolter une goutte de sang. L’autopiqueur est d’ailleurs très ingénieux : son aiguille est rétractable et il est doté d’un capuchon ce qui réduit j’imagine les risques de contamination si jamais vous oubliez de le rapporter à la pharmacie afin qu’il soit jeté comme les déchets médicaux. Ensuite, on attend 15 minutes avant de lire les résultats : une bande, votre autotest est négatif, deux, il est positif.

Le quart d’heure d’attente est très long et l’angoisse a vite fait de monter (surtout quand, comme moi, on est du genre angoissé pour un oui ou pour un non). Être au moins au téléphone avec un(e) ami(e) est certainement quelque chose que je conseillerai vivement. La possibilité de se dépister aussi facilement est une très bonne chose, mais j’ignore comment on réagit à un résultat positif lorsqu’on est seul(e) chez soi…

En France, environ 30 000 personnes sont porteuses du VIH sans le savoir. Connaître sa sérologie est une nécessité de toute première importance pour commencer au plus vite les traitements et éviter de transmettre le virus. Donc, n’attendez plus, et autotestez-vous ! Ah oui, j’oubliais, ne vous inquiétez pas, je suis séronégative !

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