Lorsque le cancer touche l'intérieur de la bouche, la langue, le larynx, le pharynx ou la partie supérieure de l'œsophage, une prise en charge diététique s'impose. En effet, la tumeur, mais aussi les lésions générées par la radiothérapie ou la chirurgie, entraînent souvent de grandes difficultés pour manger.
Les troubles peuvent être divers : difficultés à mastiquer ou à déglutir, manque de salive, impossibilité à avaler à cause de la douleur. Plus la gêne est grande, plus le patient risque de refuser la nourriture, d'autant que la chimiothérapie entraîne une baisse ou une perte de l'appétit.

Quelles carences, quels risques ?
Un manque de protéines est le risque le plus à craindre, la viande et le poisson étant les premiers aliments écartés.
Les conséquences de cette dénutrition sont loin d'être anodines. Elles touchent l'immunité. La fatigue, la perte musculaire, les risques infectieux et les problèmes de cicatrisation sont augmentés.
En outre, cela peut avoir des répercussions sur le traitement anti-cancer (radiothérapie et chimiothérapie), avec des résultats moins bons ou remis en cause.
Les situations de fragilité nutritionnelle sont accentuées par d'éventuels problèmes antérieurs, par exemple chez les patients dont la consommation excessive d'alcool s'accompagne d'une carence protidique et d'une déficience en vitamine B, ainsi que chez les fumeurs présentant une baisse d'antioxydants.
Agir avant le traitement
Le suivi nutritionnel est particulièrement efficace lorsqu'il intervient dès le diagnostic, avant tout traitement ou chirurgie. Il améliore alors la qualité de vie des patients, mais certainement aussi leurs chances de guérison.
Il doit être adapté au cas par cas et surtout relever d'une démarche éducative. Le médecin peut ainsi apprendre au patient à conserver les protéines dans son alimentation (viandade de morue...), mais aussi à utiliser des compléments protéinés.
L'alimentation par perfusion ou par sonde nasale est parfois envisagée lors de certains traitements pour prévenir la dénutrition.

Faut-il continuer le suivi diététique après le traitement ?
Oui, pour récupérer toutes ses forces et éventuellement bénéficier d'un apport complémentaire en vitamines, Un accompagnement visant à supprimer complètement alcool et tabac est primordial.
Chez le dentiste
Avant tout traitement, il est nécessaire de prévoir un examen des dents afin de prévenir tout foyer infectieux. Une application quotidienne de fluor est recommandée en cas de radiothérapie pour éviter les caries.
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