Chirurgie de la vessie du nouveau !

Médecin méconnaissable soignant surligné rouge vessie et reins
Des chercheurs ont réussi une prouesse : produire en laboratoire des parois de vessie. Une équipe de chercheurs suisses s’apprête à produire en laboratoire des parois de vessie et des muqueuses d’urètre.

Directement sur les bébés

On pourra les utiliser pour traiter les enfants atteints de malformations congénitales ou pour reconstruire la vessie de patients ayant subi l'exérèse de tumeurs.

Chez certains bébés de sexe masculin qui naissent avec un urètre trop court, l'orifice urinaire ne s'ouvre pas au bout du pénis mais le long de l'organe, voire à sa base. Dans d'autres cas, la vessie connaît des anomalies. Il arrive que l'urine s'écoule à l'extérieur. Tous ces cas nécessitent des prouesses de reconstruction chirurgicale mais les chirurgiens ne disposent pas de greffons tout à fait satisfaisants.

Chez l'adulte, après avoir enlevé certaines tumeurs, on doit reconstituer de toutes pièces la vessie. En général, on le fait à partir de lambeaux de la paroi intestinale. Cette solution ne donne cependant pas entière satisfaction. La vessie ainsi reconstruite n'est pas complètement imperméable, laissant passer des substances toxiques. De plus, des calculs viennent parfois perturber la miction. L'idéal serait de disposer de véritables parois de vessies préparées sur mesure.

A Lausanne, en Suisse, les chercheurs de l'École Polytechnique Fédérale, du Centre Hospitalier Universitaire et de l'Université, ont réussi à reproduire en laboratoire ces futurs greffons.

Dans un premier temps, il s'agit seulement d'améliorer la technique actuelle. On utilise toujours la paroi intestinale, mais on double celle-ci, à l'intérieur, d'une vraie muqueuse de vessie "cultivée" à partir d'un minuscule fragment prélevé sur la vessie du patient par endoscopie. On devrait ainsi éviter les problèmes de perméabilité évoqués plus haut lors des réparations de vessie ou d'urètre.

Les premiers essais cliniques chez des malades sont pour bientôt

Si l'on peut s'attendre à un vrai progrès pour les patients, les chercheurs suisses ne veulent pas en rester là puisqu'ils espèrent fabriquer, d'ici quelques années, des parois complètes de vessie, muscles compris. Pour cela, ils doivent prélever des cellules sur la vessie du patient. Elles sont ensuite disposées respectivement sur les deux faces d'un tissu synthétique, qu'elles vont tapisser en se multipliant.

Au bout de deux ou trois semaines, on obtient une paroi mi-naturelle mi-synthétique, qui peut être greffée sur la vessie "à réparer". La nature reprend alors le dessus. Des capillaires sanguins envahissent le greffon dont les deux couches de cellules s'épaississent. Le tissu synthétique est peu à peu dégradé, la vessie est réparée.

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