Ces traumatismes qui peuvent être très sérieux
Depuis qu'elle est tombée de cheval, se cognant fortement la tête, Lola a tendance à tout oublier : sa dernière réunion, les coups de fil qu'elle vient de passer... Ses collègues de travail ne la reconnaissent plus. Elle, d'habitude si efficace... Pourtant, le médecin qui l'a examinée aux urgences l'avait totalement rassurée sur son état de santé.
Près de 100 000 personnes sont victimes chaque année d'un traumatisme crânien, un chiffre qui ne cesse d'augmenter car les accidents de sport (équitation, vélo, ski...), de la circulation ou du travail sont de plus en plus fréquents.
Heureusement, dans la plupart des cas, la victime s'en sort avec une grosse frayeur. Ces patients, que les médecins considèrent comme des "traumatisés crâniens légers", n'ont pas de problème physique grave et leurs examens neurologiques (scanners, IRM...) ne montrent rien d'anormal. Après une courte période d'observation à l'hôpital, ils sont autorisés à rentrer chez eux.
Des séquelles gênantes
Apparemment tout va bien. Mais 25 à 30 % d'entre eux vont développer des séquelles très gênantes dans la vie quotidienne. Banals en apparence, ces symptômes ne sont pas immédiatement mis en rapport avec l'accident. Comment imaginer que des pertes de mémoire, une irritabilité, des problèmes affectifs aient un rapport avec une chute de cheval ? Pourtant, ces troubles sont le signe de minuscules lésions cérébrales.
Longtemps, ces patients n'ont pas été pris au sérieux car leurs examens neurologiques étaient normaux. Aujourd'hui, on sait grâce à l'imagerie par IRM fonctionnelle que ces personnes souffrent de contusions infimes situées dans la région cérébrale de l'hippocampe.
Commencer rapidement une rééducation
Pour les victimes, la reconnaissance de ces séquelles est très importante. Après expertise de l'assureur, elles vont pouvoir être indemnisées. Mais, surtout, elles seront confiées à des professionnels spécialisés. Plus vite ces personnes seront prises en charge, moins le syndrome post-commotionnel risque de s'installer, et le retour à une vie normale pourra se faire rapidement.
Les patients sont suivis soit dans un centre de rééducation fonctionnelle, soit à l'hôpital en neurologie. Ceux qui souffrent de troubles du comportement, de la personnalité ou du caractère (nervosité, manque d'initiative...) seront orientés vers une psychothérapie ; ceux qui présentent des problèmes cognitifs (troubles de la mémoire immédiate, de la concentration...) seront confiés à un psychologue spécialisé en neuropsychologie.
Malheureusement, les structures de prise en charge sont peu nombreuses, celles qui existent étant réservées aux cas les plus graves. Du coup, les "traumatisés crâniens légers" errent d'une consultation à l'autre avant de frapper à la bonne porte.
Les gens sont mal informés. Lorsque des troubles apparaissent, ils s'affolent et ne savent pas à qui s'adresser. Il est très important de les rassurer, de faire diminuer leur angoisse et de commencer une rééducation le plus tôt possible. Une expérience pilote est menée en Ile-de-France pour tenter d'améliorer cette situation. Un groupe de réflexion sur le traumatisme crânien, a mis au point un carnet de suivi. Donné aux patients dès qu'ils quittent les urgences, il contient des informations susceptibles de les aider dans leur parcours.
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