Faut-il avoir peur des vaccins ? 

Peur Vaccin
Ils sauvent des milliers de vies chaque année. Mais certaines polémiques ont jeté le trouble, surtout durant ces périodes « sombres », liées entre autres, au coronavirus. Les réponses aux questions que vous vous posez.

Je dois me faire vacciner, mais j'ai peur des effets secondaires.

Dans moins de 0,5 % des cas, les vaccins, comme tout autre médicament, peuvent s'accompagner d'effets secondaires le plus souvent bénins. Ils peuvent être locaux (douleur ou rougeur au point d'injection) ou généraux (diarrhées, légère fièvre...).

Lorsqu'il s'agit d'un vaccin dit vivant, par exemple celui contre rougeole- oreillons-rubéole, le patient peut parfois reproduire les symptômes très atténués de l'une des trois maladies que ce vaccin prévient. Il peut ainsi contracter une mini-rougeole, sans s'exposer aux complications de la maladie naturelle.

Les effets secondaires graves sont rarissimes et concernent presque exclusivement des réactions allergiques (choc anaphylactique). Au sujet des risques de mort subite du nourrisson, de sclérose en plaques ou encore d'autisme, aucun lien n’a été établi avec la vaccination. Ces rumeurs de lien de causalité entre ces pathologies et les vaccins concernent d'ailleurs des maladies inexpliquées ou inexplicables, ce qui favorise la 'croyance" dans ce type d'information non prouvée scientifiquement.

Vaccins
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Pourquoi vacciner mon enfant contre des maladies bénignes qui renforcent son immunité naturelle ?

Non, les maladies de l'enfance ne rendent pas plus "costauds" ! Il faut en finir avec ce cliché qui associe maladies infantiles et passage initiatique à l'âge adulte. Par ailleurs, ces maladies infantiles sont loin d'être anodines. « Prenons l'exemple des oreillons, dit le Dr Quentin Marchal. 20 à 30 % des hommes contractant les oreillons après avoir passé la puberté ont une atteinte testiculaire. Quant à la rougeole, c'est une maladie le plus souvent bénigne, mais pas toujours. La mortalité de la rougeole est de deux cas sur 1 000. Elle peut être responsable d'infections respiratoires, de méningites et même d'encéphalites dans un cas sur 100 000 avec des séquelles graves, voire mortelles. »

Les vaccins contre les maladies de l'enfance sont donc très utiles. Pourtant, la couverture vaccinale stagne à environ 84 %, alors qu'elle devrait atteindre 95 %, selon l'Organisation mondiale de la santé, pour faire disparaître ces maladies.

Vaccin Enfant
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Un vaccin qui protège contre plusieurs maladies risque-t-il de surcharger mon système immunitaire ?

Pour le Dr Marchal, « c'est une vision très naïve d'un point de vue scientifique ! Notre peau, notre intestin, notre bouche contiennent des milliards de bactéries et de virus. On ne mange pas stérile, on ne vit pas stérile... » Nous sommes en permanence en contact avec des agents pathogènes, et notre système immunitaire n'en est pas pour autant surstimulé.

Je vais me faire vacciner contre l'hépatite B. Y a-t-il un risque de sclérose en plaques ?

Cette question est légitime. D'une part, les autorités ont affirmé l'absence de lien de causalité. Aucune étude n'a permis de démontrer la responsabilité de ce vaccin dans la survenue d'une sclérose en plaques (SEP).

Mais, d'autre part, devant l'impossibilité de réfuter toute relation de cause à effet, un risque faible ne peut être totalement exclu. Au bénéfice du doute, des indemnisations aux victimes pour aléa thérapeutique ont donc été attribuées.

Le Dr Marchal tient à souligner, pour éviter les confusions, qu'une décision du tribunal est faite pour tenter de rendre justice à un individu que l'on juge lésé par un tiers. Elle ne peut servir d'argument scientifique.

Certains vaccins contiennent de l'aluminium. Est-ce dangereux pour ma santé ?

L'aluminium est un adjuvant utilisé dans de nombreux vaccins (hépatites B et A, tétanos, polio, diphtérie et coqueluche) pour stimuler la réponse immunitaire. On l'a soupçonné d'être à l'origine des myofasciites à macrophages, maladie qui se manifeste par des douleurs musculaires et une intense fatigue. On a en effet observé au niveau du site d'injection du vaccin, chez les personnes atteintes de myofasciite à macrophages, une persistance d'aluminium. Mais, d'après des études, cette lésion inflammatoire locale ne permet pas de conclure à la survenue de cette maladie.

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