L'ingestion du gluten : des conséquences parfois lourdes
Chez des personnes génétiquement prédisposées, l'ingestion du gluten entraîne une atrophie de la muqueuse de l'intestin grêle, à l'origine d'un syndrome de mal-absorption. Auparavant, nous pouvions seulement identifier les formes cliniquement évidentes. Mais, aujourd'hui, grâce aux tests sanguins sensibles et spécifiques, on a découvert de nombreuses formes peu symptomatiques ou atypiques. Ceci en fait l'une des maladies digestives les plus fréquentes, mais souvent non diagnostiquées.
Pourquoi peut-elle se déclarer tard ?
Longtemps perçue comme une maladie de l'enfance, on s'est aperçu que, dans 80 % des cas, elle n'était dépistée qu'à l'âge adulte, 20 % des cas étant même diagnostiqués seulement après 60 ans. Les raisons d'une déclaration tardive ne sont pas réellement connues.
On pense que, chez certains, elle peut rester en latence pendant l'enfance et qu'à l'occasion d'une grossesse, d'une infection intestinale virale, d'un choc opératoire ou d'un stress, elle peut s'aggraver et devenir symptomatique.
Quels sont les signes d'alerte ?
Ils sont variés. Les plus fréquents sont des troubles fonctionnels intestinaux (diarrhée et constipation, ballonnements, douleurs abdominales...), un amaigrissement, une fatigue, une anémie, une déminéralisation osseuse, une ostéoporose... Cette affection peut être associée à d'autres maladies, comme la thyroïdite ou le diabète insulino-dépendant. Des signes atypiques - crampes musculaires, stomatite aphteuse, irrégularités menstruelles, fausses couches à répétition - peuvent aussi y faire penser.
Comment la diagnostiquer ?
La sensibilité des nouveaux tests sérologiques permet de dépister la maladie et de prescrire à bon escient une biopsie de l'intestin grêle, indispensable au diagnostic.
Que faire en cas de doute sur un produit ?
Les étiquettes des produits doivent être bien lues. Une directive européenne impose d'étiqueter systématiquement la présence de gluten. C'est un progrès, mais le problème de la contamination subsiste toujours. Malgré cet étiquetage, au moindre doute, il ne faut pas hésiter à contacter les services consommateurs, à consulter une diététicienne.
Doit-on immédiatement commencer un régime ?
Si on pense souffrir d'une maladie cœliaque, on ne doit pas commencer immédiatement un régime sans gluten. Si le régime est engagé sans que le diagnostic soit posé, on peut fausser les résultats permettant au médecin de les interpréter. Consultez d'abord votre médecin.
Même asymptomatique, le principal risque est la constitution silencieuse d'une déminéralisation osseuse. On observe aussi des carences en vitamines et en fer.
Et il existe un faible risque de développer certaines tumeurs de l'intestin grêle. C'est votre médecin qui décidera ou non si un régime doit être entrepris.
Intolérance au gluten : Éviter les pièges
- Attention au gluten masqué dans l'enrobage de certains médicaments. Demandez à votre pharmacien et à votre médecin de vérifier les excipients, Par exemple, le Doliprane en comprimé en contient. Prenez toutes les précautions avec les médicaments génériques.
- Il peut être présent dans tout alcool, provenant de colorants caramel parfois ajoutés. Attention aux alcools de couleur brune et aux alcools de fruits Ceux distillés sont autorisés (attention, les étiquettes des alcools-crèmes doivent être étudiées au cas par cas, marque par marque).
- Prudence avec les vinaigres d'alcool, déconseillés si on ne connaît pas la matière première. Mais aucun problème avec le vinaigre de vin et le balsamique.
- Évitez les traces de gluten en cuisine : quand vous faites un gâteau, ne saupoudrez pas le moule avec de la farine, Ne réutilisez pas, sans le relaver, un couteau qui a coupé un produit contenant du gluten. Ne prenez pas la même passoire pour égoutter des pâtes sans gluten et des pâtes avec gluten. Soyez prudent avec les sauces qui peuvent être épaissies avec de la farine.
- Triez les paquets de lentilles, car des grains de blé peuvent être présents.
