Comment se réconcilier avec son corps après une mastectomie ?

femme avec cicatrices de mastectomie
Dans cet article, nous abordons la question de la réconciliation avec son corps après une mastectomie, une chirurgie souvent difficile émotionnellement et physiquement

Dans quels cas pratique-t-on une mastectomie ?

Elle est réservée aux patientes ayant des cancers multifocaux, des tumeurs de plus de 3 cm de diamètre et des cancers intracanalaires diffus (touchant les canaux conducteurs de lait).

On tente toujours de privilégier les traitements conservateurs du sein. Toutefois, le nombre de mastectomies augmente. Cette opération étant censée mettre la patiente à l'abri des récidives.

L'opération de la mastectomie est-elle bien supportée ?

Un curage des ganglions axillaires associé peut provoquer une gêne transitoire à la mobilisation du bras, et des troubles sensitifs sur la face interne du bras durant plusieurs mois. Une kinésithérapie précoce permet de lutter contre le raidissement de l'épaule.

Quand peut-on reconstruire le sein ?

Le bon moment se situe 6 mois après la fin d'une radiothérapie. Sans ce traitement complémentaire, la reconstruction peut être faite 2 mois après la mastectomie.

Une reconstruction mammaire peut être immédiate (les 2 opérations simultanément) si un traitement complémentaire n'est pas prévu et si les conditions locales le permettent.

Comment ?

Trois possibilités.

  1. La plus simple consiste à placer une prothèse remplie de sérum physiologique derrière le muscle grand pectoral.La paroi thoracique doit cependant être souple.
  2. Sinon, la reconstruction nécessite l'apport de tissu. On prélève alors un lambeau musculocutané dans le dos. Il sera associé ou non à une prothèse, selon le volume de l'autre sein.
  3. Enfin, on peut prélever un lambeau musculocutané dans le muscle grand droit de l'abdomen.

Une intervention suffit-elle ?

Non. 2 ou 3 mois sont nécessaires pour que le sein reconstruit prenne sa position définitive, Il faudra donc, ensuite, symétriser l'autre sein. Simultanément, on pratiquera la reconstruction de l'aréole et du mamelon, soit par un tatouage sous anesthésie locale, soit par une greffe de peau totale prélevée sur la face interne de la cuisse.

Placer une prothèse derrière un muscle nécessite de le décoller, La douleur peut durer plusieurs semaines mais elle est toujours soulagée.

À qui se confier ?

  • À un psychologue : Les psycho-oncologues sont là pour écouter et soutenir les femmes à toutes les étapes de la maladie. Il ne faut pas hésiter à demander un entretien. Hélas, les psychologues ne sont pas encore assez nombreux dans les hôpitaux et les cliniques.
  • À un conjoint ou à un (e) ami (e) : Les femmes ont besoin d'exprimer leurs angoisses. Mais elles ont peur d'être mal comprises ou craignent d'effrayer l'autre. Parfois, elles ont l'impression d'être étouffées par la sollicitude de leurs proches ou, au contraire, les trouvent trop distants. L'idéal serait que les femmes puissent être entendues par un membre de leur entourage proche, susceptible de les aider. Mais toute la difficulté pour cet entourage consiste à comprendre qu'elles ont besoin de parler sans censure.
  • Aux associations de malades : La plus connue, la Ligue nationale contre le cancer, a mis en place des groupes de parole animés par des psychologues. Ils se réunissent une fois par mois, Chacun peut y exprimer ce qu'il n'ose dire ni à sa famille ni à son médecin. Un bon moyen pour libérer ses émotions et les partager d'autres malades. Des réunions sont organisées avec les conjoints afin qu'ils expriment leurs propres difficultés. Il existe aussi des séances mères-enfants au cours desquelles les mamans, aidées par un professionnel, parlent avec leur enfant de ce qui leur arrive.

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