La prothèse esthétique
Son rôle est purement visuel. Il s'agit d'une main (voire d'un bras) en résine, recouverte d'un gant en silicone ou en PVC dont l'aspect est proche de la peau.
« Ma prothèse est légère et personne ne voit que je la porte, c'est formidable, je fais tout avec, de mes lacets à la vaisselle en passant par la conduite automobile ! » confie Sabine, 30 ans. Seul inconvénient : la fragilité du gant en silicone qu'il faut changer régulièrement ».
L'enjeu des progrès actuels ? Donner encore plus de réalisme à ces prothèses.
Grâce à la souplesse du silicone, les nouvelles prothèses sont confectionnées « sur mesure" : à partir d'un moule standard, le prothésiste reproduit la carnation, la forme des veines et des ongles de la personne.
Les prothèses mécaniques
Destinées d'abord aux personnes privées de coude, ces prothèses sont commandées par l'utilisateur sans l'intervention de la main contro-latérale. Avec quatre doigts formant un seul bloc moteur et le pouce relié par un câble à l'épaule, elle fonctionne comme une pince : on peut attraper toutes sortes de choses en serrant le pouce contre les autres doigts.
Cet équipement est lourd - plusieurs kilos - et pas très maniable. De ce fait, on l'utilise de moins en moins.
Les prothèses myoélectriques
Commercialisées depuis une vingtaine d'années, elles fonctionnent grâce aux contractions musculaires contrôlées de la personne. Des électrodes placées sur la peau, au niveau du moignon, enregistrent ces contractions et transmettent le signal à un petit moteur intégré à la main. Après un entraînement de plusieurs semaines - astreignant mais indispensable- on peut utiliser la main à la fois en pince et avec une rotation du poignet : de quoi jardiner, fermer un robinet, faire du vélo, conduire, mais aussi écrire, se maquiller.
« J'apprécie cette prothèse sauf qu'on perd avec la sensibilité du moignon et du coup, les gestes se font de façon un peu mécanique », explique Sabine.
Grâce à la miniaturisation des composants électriques et des batteries, ainsi qu'à l'apport de l'électronique, ces prothèses vont bientôt s'alléger, gagner en autonomie et en "naturel" au niveau de la préhension.
Le bras bionique
Aux Etats-Unis, deux opérations ont déjà été réalisées pour greffer un bras bionique aux terminaisons nerveuses d'un ancien bras. Il fonctionne en recevant des signaux issus du cerveau et transmis par des électrodes. Un an d'apprentissage est nécessaire pour apprendre à contrôler sa prothèse par la pensée... comme tout un chacun. Cette performance tient à l'emploi de nouveaux matériaux résistants, légers, flexibles et bien acceptés par l'organisme, des batteries ultralégères, des dizaines de capteurs et de puces capables de détecter les signaux neuronaux. Encore expérimental, le bras bionique ne sera pas généralisé avant une bonne décennie.
D'autant que l'intervention chirurgicale restera assez lourde.