Dans la rue, dans l'autobus, nous croisons des centaines de gens mais nous ne connaissons personne : le sourire se fait rare. Finalement, l'attitude la plus fréquente c'est d'avoir le visage fermé, dur, bref de « faire la tête ». Pourquoi ce repli sur soi ? La personne qui sourit est louche : ne va-t-elle pas nous demander de l'argent, du temps ? Au mieux, sourire spontanément face à un inconnu peut certes être signe de bienveillance, mais sera plus souvent considéré comme de la naïveté.
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« Je suis de votre côté »
Pourtant, rien de plus naturel que le sourire : loin de n'être qu'un geste social "appris" par l'éducation, c'est une mimique qui naît spontanément, au moment où l'on ressent une émotion agréable : surprise, bonne humeur, ou amusement. Les spécialistes du sourire (comme les mamans) ont constaté que le bébé souriait même quand il vous aime bien, sans vous connaître. Les aveugles de naissance, qui ne reproduisent aucune mimique puisqu'ils n'en ont jamais vu, sourient lorsqu'ils ressentent ce type d'émotion.
Sourire, comme toute expression du visage, est un message d'ouverture et de bienveillance que l'on envoie aux autres. Pour les poètes, c'est "une fenêtre sur l'âme". C'est la base de la communication humaine, on se salue, on se sourit, on se reconnaît comme êtres humains. Du moins lorsqu'il s'agit d'un vrai sourire, celui où les yeux sourient aussi.
Le sourire est-parfois une forme de "bonjour". On ne peut évidemment pas toujours produire du vrai, mais le "faux" sourire, sourire de convenance, reste un signal social acceptable. Destiné à abaisser l'anxiété naturelle, voire l'agressivité, qui règne lors d'une rencontre afin de savoir si "l'autre" est ami ou ennemi, le sourire signifie : "Je suis de votre côté, je ne vous veux pas de mal"
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Ma lutte contre la timidité
Mais le sourire peut même s'imposer comme une sorte de "devoir social" dans certaines familles, on doit toujours se montrer souriant, avoir "l'air heureux", même lorsque l'on est au 36e dessous ; c'est d'une politesse excessive, mais cette règle confirme sans le savoir l'importance du "feedback facial", la corrélation qui existe entre la coordination des muscles faciaux et sa conséquence sur l'état psychique : nos expressions induisent effectivement un ressenti. En yoga, on conseille de laisser planer un sourire sur son visage, cela aide à avoir un état intérieur apaisé et positif. Ce léger sourire permet de mieux contrôler son humeur.
Le propre du sourire, c'est que ça marche, même s'il est commercial, même au guichet. Il ne faut surtout pas sous-estimer le pouvoir de l'innocence un sourire frais et ingénu, face à un faux sourire, c'est désarçonnant. On dit bien un sourire désarmant...
De l'avis de tous, sourire rend la vie plus facile. C'est aussi une thérapie « Mon sourire est ma lutte constante contre ma timidité maladive ». Malgré toutes les incertitudes, malgré toutes les calamités, certains restent convaincus que l'on se doit de sourire.
Parce qu'on a plus d'aisance, poursuit-elle, moins de pauvreté, on se soigne mieux, on a tout de même des raisons de sourire ! La souffrance même n'empêche pas le sourire, car la joie d'exister se situe dans les couches profondes de notre être.
On a bien besoin de retrouver le sens du léger, il nous faut sortir de notre enfermement et oser montrer qu'on a un instant (Ou des heures) de bien-être, de petite ou grand on sait qu'on a un joli sourire ; cela influe sur l'envie de plaire, de s'extérioriser, Mais n'attendons pas d'avoir des dents parfaitement régulières ou d'un blanc éclatant : le vrai sourire est aussi dans les yeux.
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