Défibrillateur cardiaque : pourquoi son déploiement est essentiel ?

Défibrillateur Cardiaque
Un décret autorise la mise en place dans des lieux publics de défibrillateurs semi-automatiques. Ces appareils permettent de faire « repartir le cœur ». Explications sur son rôle.

Le défibrillateur, une aide précieuse

Aéroport, 10 heures, un homme s'écroule. Il ne respire plus. Son pouls a cessé d'être perçu, il est victime d'un infarctus. Des témoins donnent l'alerte. Le personnel médical se précipite, une valise à la main.

Vite ouverte, l'appareil qui en est extrait commande : "Branchez les électrodes". Deux pastilles sont posées sur la poitrine de la victime. L'analyse du rythme cardiaque commence. 15 secondes après, la machine conseille "Choc recommandé", puis : "Appareil en charge. Ne touchez pas au patient !"

Délivrer un choc électrique

Le responsable de l'équipe appuie sur le bouton jaune. Le choc est délivré. Sous son effet, le rythme cardiaque reprend. Sauvé ! Scénario catastrophe d'une mort subite "récupérée" in extremis grâce à la rapidité des secours et à l'action d'un défibrillateur semi-automatique. Des appareils dont l'usage par des non-médecins est désormais autorisé par la loi.

« C'est une victoire », lance le Dr Jannière (Samu de Paris). Pourquoi ? Parce que 75 % des morts subites, d'origine cardiaque, sont provoqués par un trouble du rythme grave : une fibrillation ventriculaire. Les fibres du cœur se contractent de façon si anarchique qu'elles ne font plus battre le cœur de façon efficace.

« À ce stade, un choc électrique transmis par un défibrillateur peut encore resynchroniser les fibres. Et faire repartir le cœur », explique le Dr Jannière. Sinon, avant un maximum de 15 minutes, le cerveau est altéré par manque d'oxygène et le cœur s'arrête. « Chaque minute compte, insiste le Dr Petit : un retard d'une minute diminue la chance de survie de 7 à 10 % ». D'où l'intérêt de multiplier le nombre des défibrillateurs.

Cette stratégie a prouvé son efficacité à l'étranger avec, il faut le dire, une bonne éducation de la population. Ainsi, à Seattle (USA), à Mayence (Allemagne), on réanime 30 à 40 % des victimes de fibrillation ventriculaire. Alors qu'en France où les défibrillateurs sont rares et uniquement destinés aux médecins, le grand délai d'intervention aboutit au taux de survie catastrophique de 9 %.

Aujourd'hui, un décret permet enfin à de nombreux non-médecins d'utiliser ces appareils. Il s'agit des pompiers, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et ambulanciers. Et ce, même sans la présence d'un médecin mais à condition qu'ils aient suivi une formation préalable.

C'est sans risque, selon le Dr Jannière. Ni pour les victimes, puisque ces défibrillateurs ne délivrent un choc qu'après en avoir vérifié la nécessité sur le tracé cardiaque. Ni pour les témoins, puisque le choc est déclenché par un opérateur après conseil de les éloigner. Reste à savoir où trouver ces appareils.

Désormais, il y en aura dans les camions de pompiers, les infirmeries des entreprises, les aéroports... « Mais cela n'a de sens que si en parallèle, l'alerte et les gestes de réanimation sont effectués instantanément. » Hélas, un Français sur cinq ne connaît pas le 15 ! Quant aux gestes de réanimation cardio-pulmonaire, quelle ignorance aussi ! Ajouter à cela une idée reçue très ancrée : "Surtout, ne rien faire". Or rien n'est pire que de ne rien faire face à une personne qui ne respire pas !

À retenir

  • Devant un patient inconscient, la première urgence est de prendre son pouls et de s'assurer qu'il respire.
  • Si besoin, le massage cardiaque doit être entrepris par quelqu'un qui l'a appris.

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