Prendre l’avion : Vol sans risque pour les jambes

ambe de femme de passager dans le siège arrière dans les compagnies aériennes
Une longue immobilisation peut favoriser la survenue d’une phlébite. Pire d’une embolie pulmonaire. Un risque minime certes, mais à considérer.

Les longs vols favorisent les troubles circulatoires

Destination La Réunion, Taïwan, Les Antilles... Le rêve. Mais attention, les vols long- courriers réservent parfois de mauvaises surprises. En particulier des troubles circulatoires, qui peuvent aller de simples lourdeurs dans les jambes ou de gonflements des chevilles, jusqu'à une phlébite avec, complication plus dramatique, une embolie pulmonaire.

L'étude menée avec le Dr Guy Gaillard sur les malaises graves survenus en avion ces dix dernières années, a confirmé le risque d'embolie pulmonaire

Il s'agit d'une pathologie grave, parfois mortelle, provoquée par une cas- cade d'événements pathologiques.

Tout commence quand le sang se met à moins bien circuler dans une veine. Un caillot se forme, bouche la veine (phlébite), augmente de volume, se décroche en partie et migre jusqu'aux poumons. Là, il obture une artère pulmonaire : c'est l'embolie pulmonaire.

Dans la plupart des cas, la phlébite passe inaperçue. La douleur ressentie au niveau du mollet est mise sur le dos de l'inconfort. Mais au lever, parfois sur la passerelle, débute un malaise, avec des essoufflements, une tachycardie... un trouble à traiter en urgence.

En bus aussi

Rien à craindre si l'on va à Londres, à Nice ou à Marrakech. Les destinations proches ne sont pas concernées. « Le risque de phlébite et d'embolie pulmonaire apparaît à partir de 6 heures d'immobilisation et devient maximal pour les vols de 10 à 12 heures, précise le Dr Clerel. Mais les très longs trajets en bus sont tout aussi dangereux. »

Si tous les voyages qui exigent une longue immobilisation peuvent favoriser l'émergence de troubles veineux, l'avion conjugue en plus de nombreux facteurs de risques.

Le dessèchement de l'air facilite la déshydratation. L'exiguïté des places entraîne une immobilité prolongée, d'où stase et œdème. Enfin, contrairement au car, il n'y a pas d'arrêt promenade toutes les 2 heures.

« Certes, le risque d'embolie pulmonaire n'est pas très élevé, mais il existe et mérite que l'on s'en préoccupe, affirme le Dr Clerel. Il faut se préparer à un long vol ou à un grand voyage en car. »

Stratégie préventive

Premier conseil : éviter la déshydratation. Si on ne boit pas assez, on va augmenter la viscosité sanguine, c'est-à-dire une concentration des globules et des plaquettes qui va favoriser la constitution d'une phlébite. « Il faut boire un litre toutes les 5 heures », précise le Dr Clerel.

Cette solution, idéale sur le plan de la santé, n'est pas toujours facile à mettre en œuvre. Si on boit beaucoup, on va beaucoup aux toilettes, on dérange ses voisins... Tant pis, sacrifiez un peu de confort et buvez.

Ensuite, il faut éviter l'alcool. Il majore le ralentissement des globules rouges et des plaquettes favorable à la phlébite.

Enfin, il faut bouger. Marchez dans l'allée et faites une petite gymnastique sur place. Contractez vos muscles. Faites les marionnettes et des flexions avec vos pieds... L'objectif étant de faire circuler le sang.

A signaler une mesure simple, mais efficace : le port de collant de contention force 1 pour ceux qui n'ont aucun problème de veines.

Ajouter à cela d'autres précautions si l'on est particulièrement menacé par la phlébite. Il s'agit plus souvent de femmes qui ont de mauvaises veines, qui souffrent de grosses jambes ou qui ont déjà eu des phlébites. Là, il faut passer à la vitesse supérieure. Une contention force 2 est recommandée, une consultation médicale s'avère aussi nécessaire pour prescrire des phlébotoniques, voire, en cas de problèmes majeurs, des héparines de bas poids moléculaires, prises avant le vol.

Attention : embolie tardive

Dans le cas le plus typique, l'embolie pulmonaire survient au lever, à la fin du voyage. Il arrive cependant qu'elle soit retardée. « Tout malade qui présente un malaise dans les 2 à 3 jours après son arrivée doit faire l'objet d'une consultation pour rechercher une baisse de tension, une tachycardie, une baisse de la saturation en oxygène très évocatrices d'une embolie pulmonaire », prévient le Dr Clere.

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