Constipation : les conseils pour en finir

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Une personne sur cinq en souffre. Pour éviter qu’elle ne s’installe, suivez nos conseils pour améliorer votre alimentation et votre hygiène de vie.

Sur dix patients qui consultent pour constipation, neuf sont des femmes, tous âges confondus.

Chez les hommes, ce sont en majorité les plus de quatre-vingts ans qui consultent pour ce motif. Plusieurs explications sont avancées, mais on ne connaît pas exactement les causes de ces constipations, pour la plupart fonctionnelles. On évoque un dysfonctionnement physiologique dû en parte à une absence de réflexe d'aller à la selle "Manque de temps", disent les femmes.

Pour rééduquer ce réflexe, il faut s'obliger à aller aux toilettes au moment où on en a envie. Et, quand la constipation est importante, il faut essayer de relancer la mécanique en faisant fonctionner ses sphyncters rectaux qui peuvent être bloqués.

Le stress, fréquemment évoqué, n'est pas en revanche la cause directe de la constipation. II n'est qu'un facteur aggravant parmi d'autres.

Êtes-vous vraiment constipé ?

Avoir moins de trois selles par semaine serait une preuve de constipation. Mais ce n'est pas suffisant. Les médecins estiment aujourd'hui qu'elle commence en réalité lorsqu’il y a une gêne, des difficultés ou des douleurs lors de l'émission des selles et que cela retentit sur la vie sociale de la personne. Donc pas d'affolement si vous entrez dans le cadre de la première définition. Sachez aussi que certains médicaments constipent temporairement : les psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques) et les antalgiques.

Quand consulter ?

Dans plus de neuf cas sur dix, elle est d'origine fonctionnelle, c'est-à-dire sans cause organique. Cependant, si vous avez plus de 45 ans, que la constipation est d'apparition récente et s'accompagne d'un amaigrissement, il faut consulter.

Mais également si vous avez du sang dans les selles, que vous êtes très fatigué ou s'il existe des antécédents de polypes ou de cancers de l'intestin dans votre famille.

Vous êtes ballonné

La moitié des constipations s'accompagne de ballonnements, gaz, douleurs : le côlon se contracte plus fon et plus souvent, provoquant une sorte de dilatation. Il s'agirait en fait d'une hypersensibilité à la fermentation des gaz et non pas forcément d'une intolérance à certains aliments ni même de résultat d'une surproduction de gaz !

Dix ans que cela dure...

La plupart des femmes concernées en souffrent depuis plus de dix ans. Plusieurs explications sont possibles. D'abord, elles ont sans doute laissé la constipation s'installer. Ensuite, elles n'ont pas choisi le bon traitement. Ces deux facteurs associés à une succession de régimes alimentaires et de laxatifs peuvent entraîner une constipation sévère et rebelle.

Selon les médecins, une cause psychologique n'est pas non plus exclue. Elle serait même, selon eux, à l'origine d'un grand nombre de résistances aux traitements : éducation, traumatismes dans l'enfance, voire abus sexuels.

Commencez par l'alimentation

Le premier traitement est hygiéno-diététique. Un bon fonctionnement du transit demande une alimentation équilibrée. II convient donc de manger de tout en quantité modérée, de privilégier les fibres (25 g par jour), les fruits et légumes et de boire de l'eau en quantité suffisante.

Il faut également avoir une activité régulière : du sport, mais aussi simplement 30 minutes de marche par jour.

Si malgré ces conseils élémentaires, la constipation ne s'arrange pas, consultez un médecin.

En cas de constipation sévère, c'est plus compliqué. Les micro-lavements et les suppositoires à base de paraffine sont efficaces lorsqu'il existe un trouble de l'exonération ("ça ne sort pas"). Ils soulagent ponctuellement, mais ne traitent pas.

Dans certains cas particuliers, notamment lorsqu'il y a une incontinence urinaire, la rééducation périnéale peut s'avérer utile sur la constipation.

II faut néanmoins garder à l'esprit que les traitements ne peuvent pas soulager tous les symptômes et accepter de vivre avec quelques petits inconforts.

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Quelles sortes de fibres consommer ?

Les fibres ont un effet variable selon les personnes. On les trouve dans le pain et les céréales complètes, les légumes verts, les fruits secs, la farine de son... Si vous n'êtes pas un grand consommateur, augmentez leur quantité progressivement pour éviter des fermentations intestinales trop importantes. Si, malgré tout, vous ne les supportez pas, préférez des "artifices" de fibres : les mucilages proposés sous forme de comprimés. Ceux-ci ont, en outre, l'avantage d'être peu caloriques par rapport aux fibres alimentaires.

Quand prendre un laxatif ?

On peut y avoir recours quand la constipation est récente (une fois la cause organique éliminée) et de manière ponctuelle. Choisissez des laxatifs non irritants pour l'intestin : des mucilages, ou des produits à base d'huile de paraffine (en vente libre) ou de PEG (laxatifs osmotiques).

Que penser des produits dits "naturels" ?

N'abusez pas des compléments alimentaires à base de plantes : certaines sont aussi irritantes pour l'intestin que les laxatifs chimiques (bourdaine, séné, rhubarbe...). Elles peuvent aussi créer à la longue des carences, notamment en sodium et potassium (risque de crampes).

Préférez plutôt des spécialités à base de fibres. Eventuellement, faites une petite cure de magnésium : sous forme de poudre, vendu en sachets (en pharmacies), ou présent dans certaines eaux minérales, il facilite les échanges d'eau, donc l'expulsion des selles.

Dans tous les cas, ne persévérez pas si le produit ne vous fait rien ou aggrave les symptômes et parlez-en à votre médecin.

Existe-t-il un risque de complications ?

Les plus fréquentes (côlon irritable) résultent de traitements agressifs ou inadaptés. En dehors de ces manifestations d'inconfort, il existe aussi un risque d'hémorroïdes. D'ailleurs, le traitement de ces dernières est aussi celui de la constipation. Mais, en aucun cas, celle-ci n'entraîne d'occlusion ou d'intoxication, même quand elle est sévère.

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