Urticaire : que faire ?

Urticaire
Des petits boutons qui ressemblent à des piqûres d’ortie et qui grattent : c’est de l’urticaire. Voici des traitements adaptés à chaque cas.

En trouver la cause

Brusquement, des plaques rouges, plus ou moins nombreuses, apparaissent et entraînent de fortes démangeaisons. A tel point que l'on a parfois envie de se gratter "jusqu'au sang". C'est une poussée d'urticaire.

Certaines de ces papules disparaissent... pour refaire surface sur un autre endroit du corps. Puis, tout revient dans l'ordre en quelques heures. Une forme particulière d'urticaire peut se manifester par un gonflement au niveau des paupières, des lèvres ou de la gorge.

Bénin et sans séquelles la plupart du temps, ce problème de peau fréquent peut cependant devenir gênant quand, dans une minorité de cas, les lésions se répètent plusieurs fois par semaine. Au-delà de six semaines, il s'agit alors d'urticaire chronique qui s'installe pendant trois à cinq ans en moyenne. Modification de l'aspect physique, démangeaisons non-stop... difficile dans ces conditions de pouvoir mener une vie normale.

Bien sûr, il existe un moyen radical pour en finir avec l'urticaire : éliminer le responsable. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire... En effet, l'urticaire résulte parfois d'une réaction allergique, mais il faut savoir que les causes sont innombrables.

Elles sont en général reconnaissables en cas de crise isolée car elle survient peu de temps après le contact. Au banc des principaux accusés figurent les aliments, les infections surtout virales, des médicaments dont l'aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et certains antibiotiques, les piqûres d'hyménoptères (abeilles ou guêpes) ou le contact avec les méduses.

Mais on peut aussi se retrouver couvert de plaques après avoir appliqué une pommade sur la peau ou parce que l'on porte une ceinture trop serrée. Le corps, aussi, peut réagir à sa propre transpiration, à la chaleur ou encore au froid.

On comprend pourquoi l'urticaire devient permanente : impossible d'évincer les responsables. Dans la plupart des urticaires chroniques, dermatologues et allergologues ne font pas appel à des examens de laboratoire approfondis car, dans 60 à 70 % des cas, le bilan ne retrouve rien. Pas étonnant quand on sait que le stress ou l'anxiété peuvent provoquer des poussées.

Pour autant, la consultation chez un spécialiste va permettre de déceler une éventuelle cause déclenchante. Très souvent, le spécialiste fait remplir un carnet alimentaire pour savoir si la poussée d'urticaire est liée à un aliment particulier.

Une nouvelle génération de médicaments

Si la médecine n'a toujours pas percé le mystère des poussées d'urticaire, elle peut cependant faire disparaître les symptômes. Crise aiguë ou poussée chronique, le traitement de référence correspond aux antihistaminiques de seconde génération : des antihistaminiques qui, contrairement aux premiers médicaments mis sur le marché (type Polaramine), ne font pas dormir.

Ils empêchent uniquement la libération d'histamine responsable de l'éruption. Obtenus sur prescription médicale, ils se prennent quinze jours consécutifs pour diminuer les fortes poussées d'urticaire aiguë.

En revanche, le traitement en cas d'urticaire chronique doit être prolongé au moins deux mois, à l'issue desquels le médecin fait le point. Si tout va bien, le médicament est poursuivi tous les jours pendant des mois, voire des années. Il n'y a pas d'effets secondaires particuliers à craindre. Puis le traitement est arrêté progressivement (un jour sur deux et un jour sur trois) en surveillant qu'aucun œdème ou plaque ne revienne. En cas d'échec, l'antihistaminique est remplacé par un autre, ou associé à un médicament plus ancien qui sera pris de préférence le soir afin de pouvoir passer des nuits tranquilles.

Nos conseils "anti-gratouille"

  • En complément du traitement par voie orale, il faut éliminer les facteurs pouvant aggraver l'urticaire chronique. La marche à suivre : ne consommer les aliments libérateurs d'histamine qu'en petite quantité et éviter, en automédication, les médicaments comme l'aspirine et les AINS.
  • Solution de secours express (mais aussi économique !), le  talc et son pouvoir adoucissant permet d'atténuer les démangeaisons sans risquer de déclencher une autre allergie.
  • Ne pensez pas qu'une pommade calmante ou antihistaminique (celle que l'on emploie pour soulager les piqûres de moustique) soit plus efficace. Au contraire, les actifs de la formule risquent de déclencher une autre allergie et donc d'amplifier les démangeaisons.
  • Même les crèmes à base de corticoïdes sont déconseillées parce qu'il faut en appliquer sur une grande surface. Les actifs passent plus facilement dans le sang, avec un problème d'accoutumance à ne pas négliger. De plus, elles sont souvent peu efficaces.
  • Se relaxer souvent : le simple fait de se gratter met les nerfs à vif et peut même entretenir I urticaire ! Musique douce, yoga, sophrologie ou repos allongé en fermant les yeux... tous les moyens sont bons pour dompter le stress.
Démangeaisons
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Les cas d'urgence

Il faut appeler systématiquement un médecin quand les lèvres et la gorge se mettent à picoter et à augmenter de volume. Toute la muqueuse au niveau de la gorge peut gonfler jusqu'à l'étouffement : c'est l'œdème de Quincke, qui peut même être mortel. Une injection de cortisone, voire d'adrénaline, est nécessaire pour calmer la réaction allergique. Ce type d'urticaire est souvent dû aux piqûres d'abeille ou de guêpe, et après un premier accident, mieux vaut se déplacer avec un kit d'adrénaline auto-injectable (sur prescription).

Attention aux fausses allergies alimentaires !

Survenant après l'ingestion d'aliments, elles se manifestent par une véritable urticaire. Mais, contrairement aux vraies allergies, leur mécanisme ne fait pas intervenir des anticorps et ne se produit pas à la moindre trace d'aliment responsable. Leur caractéristique ? Elles sont "dose-dépendantes", la réaction augmentant avec la quantité ingérée.

C'est par exemple le syndrome de l'allergie aux fraises, qui n'apparaît que si on en mange beaucoup. La pseudo-allergie est en fait liée à la consommation d'aliments libérant des substances comme l'histamine et la tyramine. Ces dernières ont la particularité d'activer les cellules incriminées dans l'urticaire (les mastocytes).

Voici les aliments les plus souvent en cause, à ne pas associer lors d'un repas si l'on souffre d'urticaire chronique :

  • Les aliments riches en histamine : les fromages fermentés type roquefort, la choucroute, le saucisson, les boissons fermentées (bière...), les aliments fumés, les conserves de poisson (thon, sardines.,.), les crustacés et le vin.
  • Les aliments provoquant la libération d'histamine : les fraises, les tomates, le blanc d'œuf et les crustacés.
  • Les aliments riches en tyramine : fromages, chocolat et hareng saur.

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