Tout le monde connaît des "coups de barre" à certains moments de la journée, particulièrement en début d'après-midi. Rassurez-vous, "piquer du nez" après le déjeuner est parfaitement normal. "C’est physiologique", assurent les médecins. En revanche, si vous ressentez d'irrésistibles envies de dormir plusieurs fois par jour, vous devriez consulter un spécialiste.
Si l'on en croit un sondage, le problème de la "somnolence diurne excessive" est assez fréquent. Ainsi, sept Français sur dix somnoleraient dès le réveil et dans la journée. Parmi eux, 27 % se disent gênés par ce phénomène. Plus grave, 6 % des automobilistes avouent somnoler au volant, et un tiers d'entre eux reconnaissent qu'ils ne prennent pas la peine de s'arrêter...
De fait, la somnolence, considérée par certains experts comme un véritable problème de santé publique, serait responsable de 30 % des accidents sur autoroute. Il est probable qu'elle est également à l'origine de nombreux accidents du travail, mais on manque de données pour l’affirmer.
Une gêne dans la vie quotidienne
Vos périodes de somnolence sont-elles normales ou pathologiques ? un test rapide permet de donner un début de réponse. Une somnolence qui gêne les activités de la vie quotidienne devrait vous alerter.
Dans un premier temps, un médecin généraliste évaluera la situation. Si nécessaire, il vous orientera vers un centre spécialisé dans les pathologies du sommeil.
Loin d'être un symptôme anodin, la somnolence cache, dans certains cas, un mal plus profond. Il est important de distinguer ce qui relève du manque de sommeil de la véritable pathologie, pour pouvoir agir en conséquence.
Attention au manque de sommeil !
Les premiers concernés sont ceux qui travaillent de nuit ou à horaires variables. Pour l’organisme, ce sont des conditions de vie contre-nature. Chez ces personnes, l'horloge interne est sérieusement perturbée. Certaines personnes s'adaptent tant bien que mal, mais d’autres sont contraintes de changer de poste. Avec toutes les difficultés de reclassement qu'on imagine.
En dehors de ces conditions de travail particulières, on peut manquer de sommeil à force de cumuler les mauvaises nuits perturbées par les ronflements du conjoint, la douleur, et beaucoup d'autres causes encore.
Que faire ?
Il n'est pas facile de rattraper les heures de sommeil perdues, mais la sieste semble être une bonne solution. Quelques minutes par jour suffisent à recharger les batteries. Encore faut-il pouvoir s’endormir n'importe où, n'importe quand.
L'expérience des skippers dans les grandes courses à la voile nous démontre qu'on peut apprendre à faire la sieste.
Ces sportifs gèrent remarquablement leurs cycles de sommeil, ces phases d'endormissement qui durent de 1h30 à 2 heures et ils savent repérer les signes (bâillements...) qui les incitent à aller se coucher. Mais, au lieu de faire une nuit complète, ils dorment un seul cycle à la fois. Voire vingt minutes seulement. Avec l'expérience, ils ont appris à dormir peu mais bien, ce qui leur permet de rester vigilants et performants.
En dehors de leur talent de marins, ces skippers n'ont rien d’exceptionnel. Tout le monde peut s'offrir une pause relaxante de 15 à 20 minutes et en tirer profit. Le plus difficile, est de déconnecter très vite, de faire abstraction de l'environnement, du bruit et du stress. Mais, avec un certain apprentissage, on arrive à faire la sieste au bureau ou dans les transports en commun.
Il peut s'agir d'une vraie maladie
Dans certains cas, la somnolence est le symptôme d’une maladie comme la narcolepsie (endormissements involontaires, pertes brutales de tonus musculaire...) ou l'hypersomnie idiopathique (très grande difficulté à émerger du sommeil...).
Les envies de dormir intempestives peuvent aussi révéler un syndrome d’apnée du sommeil. Ce trouble respiratoire touche 5 % de la population française. Pendant la nuit, les phases d'apnée (sans respiration) s'enchaînent et fragmentent le sommeil qui, du coup, n'est plus du tout réparateur.
De même, le "syndrome des jambes sans repos", anomalie du système nerveux qui provoque des mouvements incontrôlés des membres inférieurs au cours de la nuit, gêne beaucoup le sommeil. Pas étonnant que les patients aient tendance à s'assoupir pendant la journée.
Que faire ?
Des traitements efficaces permettent de soigner ces maladies grâce à la « pression positive continue », les patients atteints de syndrome d'apnée du sommeil dorment normalement. Pendant la nuit, ils inhalent, par l'intermédiaire d’un masque, un air propulsé à une pression suffisante pour maintenir les voies respiratoires ouvertes. Un traitement contraignant, mais salutaire...
Le syndrome des jambes sans repos se soigne avec des médicaments utilisés habituellement dans la maladie de Parkinson (agonistes dopaminergiques).
Pour la narcolepsie et l'hypersomnie idiopathique, on fait appel au modafinil, une molécule psychostimulante. Dans chaque cas, des solutions existent et permettent aux patients de se reposer correctement. Finie la somnolence !
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