Ostéopathie crânienne : une technique anti-tensions

Ostéopathie Cranienne
Dans le crâne siègent toutes les commandes du corps, et toutes les tensions. C’est ce qui rend l’ostéopathie crânienne si intéressante… et si agréable.

Les mains d'un ostéopathe sur le crâne : une sensation de bien-être

En vous palpant le crâne, les mains d'un ostéopathe procurent une sensation de bien-être et de détente immédiate. Certaines personnes se sentent tellement bien qu'elles s'endorment sur la table d'examen, oubliant un instant les douleurs qui les ont amenées à consulter.

L'ostéopathie s'intéresse au corps dans son ensemble. Les praticiens de cette médecine manuelle recourent à différentes techniques, l'une d'entre elles étant l'ostéopathie crânienne.

Celle-ci s'intéresse aux dysfonctionnements de notre boîte crânienne. L'ostéopathe regarde, en effet, notre squelette comme un savant assemblage d'os et de membranes reliés entre eux, dans lequel tout s'articule et s'emboîte harmonieusement. La colonne vertébrale s'appuie sur le sacrum, l'os du bassin, et supporte la tête. Chaque élément de cet édifice est relié aux autres par de subtils rouages qui, s'ils se grippent, vont compromettre l'équilibre général et retentir sur notre état de santé. Tout se passe comme si le corps était une marionnette. Lorsqu'on tire un fil, la structure se déforme.

Le travail de l'ostéopathe consiste à repérer "là où ça coince" ce qui demande du temps et de l'expérience.

Les vétérans de l'ostéopathie disaient passer trois-quarts d'heure à chercher la lésion, et cinq minutes à la traiter.

Le praticien palpe le crâne en douceur

Une fois que les dysfonctionnements sont identifiés, l'ostéopathe les corrige par de douces manipulations. Rien de violent :

« On a trop tendance à considérer l'ostéopathe comme un homme avec de gros bras qui fait craquer les vertèbres. Ce n'est pas du tout cela. L’ostéopathie, c'est l'art de la main intelligente qui respecte le corps », explique Mario Digeot, auteur de plusieurs ouvrages sur cette médecine manuelle.

La main exercée de l'ostéopathe s'attarde longuement sur le crâne, considéré comme un élément stratégique de notre corps. De là partent toutes les commandes. Bien à l'abri dans la boîte crânienne, le cerveau envoie ses ordres par l'intermédiaire de douze nerfs fondamentaux. Si l'un d'entre eux est légèrement irrité ou comprimé, la commande "perdra de son efficacité".

L'architecture de notre crâne, composé de 29 os emboîtés les uns dans les autres, est une véritable merveille. Rien n'est figé, tout est mobile. Les sutures qui relient chaque os comme un élément d'un puzzle restent malléables tout au long de la vie.

Elles peuvent, par exemple, bouger de quelques microns à la suite d'un choc. L'ostéopathie considère qu'après un traumatisme, l'harmonie naturelle du squelette est rompue.

En cherchant à compenser ce déséquilibre, le corps va créer de nouvelles tensions, sources de douleurs et de mal-être. En palpant votre crâne, le praticien recherche ces infimes changements qui le renseignent sur votre état de santé. Certains appellent cela "faire de l'écoute".

Les bébés sont particulièrement exposés à ces subtils déséquilibres car leur crâne est extrêmement malléable. À la naissance, les os ne sont pas encore soudés, les fontanelles sont ouvertes et mettront plusieurs mois à se refermer.

L'accouchement met cette fragile structure à rude épreuve. « La tête doit passer au travers des détroits durs et inextensibles du bassin de la maman. Les os du bébé, déjà compressés au cours du dernier mois de grossesse, vont s'adapter tant bien que mal ».

L'utilisation de forceps ou de ventouses ne peut qu'accentuer les déformations de la boîte crânienne.

On pourrait penser que les enfants nés par césarienne échappent à ces désagréments. Il n'en est rien. Pendant qu'on prépare l'intervention, la tête du bébé est comprimée sur le bassin de la maman par les contractions utérines.

Dans son dernier livre, Raymond Solano cite une étude portant sur 1 250 nouveau-nés, réalisée par Viola Frymann, un médecin américain. Selon cette enquête, 10 % des bébés subissent un traumatisme sévère qui peut déformer leur crâne de manière visible. Certains enfants viennent au monde avec une tête en pain de sucre !

En revanche, la grande majorité d'entre eux souffrent à la naissance de micro-traumatismes, mais sans symptômes immédiats apparents. L'idéal serait qu'un ostéopathe intervienne dès les premières heures de vie pour effacer leur trace. « Le corps est une mémoire », rappelle Pierre Hammond.

L'ostéopathie ne prétend pas concurrencer la médecine traditionnelle. Elle se veut complémentaire. A tous les âges de la vie, l'ostéopathie soulage les troubles fonctionnels (perturbation de l'appareil digestif, respiratoire, de la colonne vertébrale, etc.). En revanche, elle ne peut rien faire pour soigner les maladies organiques graves qui demandent une prise en charge médicale classique.

L'ostéopathie crânienne ne traite pas tout

Le crâne d'un adulte est beaucoup moins malléable que celui d'un bébé.

La visite chez l’ostéopathe reste néanmoins bénéfique pour les troubles de la sphère ORL qui sont en relation avec les os de la face (sinusites, rhinites...). Un travail sur l'os temporal permet d'améliorer les problèmes de vertiges (syndrome de Ménière). Les migraines apparues à la suite d'un choc peuvent aussi être traitées (après s'être assuré qu'il ne s'agit pas d'une urgence), ainsi que les insomnies et les déprimes légères.

« Les fatigues physiques et cérébrales peuvent être soulagées par un drainage veineux et par le relâchement des tensions au niveau crânien et sur certaines zones du corps. La personne se sent mieux dans son corps et apte à gérer son énergie et ses émotions. Mais il est évident que, dans les cas plus difficiles, l'ostéopathe recommandera un accompagnement psychologique », explique Raymond Solano.

Enfants : les bonnes indications

Pendant leur petite enfance, les bébés dont le crâne a été comprimé lors de l'accouchement auraient tendance à être agités et sujets aux troubles digestifs. L'ostéopathie crânienne peut leur « donner du confort », selon l'expression de Raymond Solano.

Quelques manipulations suffisent, par exemple, à régler un problème de régurgitation en libérant les tensions des nerfs crâniens impliqués dans la déglutition et la succion.

En agissant sur l’os de l'oreille, en complément d'un traitement médical, on peut soulager les otites, les rhinites et les sinusites à répétition.

L'ostéopathe peut intervenir également aux côtés de l'ophtalmologiste sur certains dysfonctionnements de l'œil en améliorant les strabismes et l'hypermétropie. La mâchoire peut aussi être corrigée précocement ce qui évitera, dans certains cas, le port d'un appareil dentaire.

Si l'enfant a fait une chute et que, pour les médecins, il n'existe aucune lésion particulière, une visite chez l'ostéopathe permettra de vérifier en quelques minutes si tout va bien. « Une chute n'est jamais anodine pour la colonne vertébrale et pour la tête. L’onde de choc se répercute par les membranes du corps. Il peut y avoir des conséquences non visibles à la radio mais qui se développent à bas bruit. Je conseille donc aux mamans de montrer leur enfant à un ostéopathe dès qu'elles s’inquiètent ; c'est-à-dire dès qu'elles se disent : il aurait pu se faire très mal. »

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