Spinologie : que savoir sur cette technique bien être

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Selon ses praticiens, elle soulage certaines douleurs, du mal de dos à la tendinite, en traitant les problèmes de mobilité articulaire. La spinologie, introduite en France dans les années 70, est une méthode originale pour traiter et prévenir les problèmes de mobilité articulaire qui sont à l’origine de nombreuses souffrances. Cette discipline est appliquée par un petit nombre de praticiens (surtout des kinésithérapeutes).

Les lumbagos, douleurs de dos, tendinites, douleurs cervicales, sciatalgie et autres douleurs articulaires, sans lésion objective, sont de bonnes indications pour cette méthode, différente dans son approche de l'ostéopathie et de la chiropractie dont elle est pourtant issue.

Il y a une cinquantaine d'années, les créateurs de la spinologie, H. Gillet et M. Liekens, soutenaient une idée, révolutionnaire à l'époque, et qui, encore aujourd'hui, n'est pas admise par tout le monde : le plus important pour un bon fonctionnement de la mécanique d'ensemble du squelette n'est pas la position d'un os par rapport à un autre os mais leur mobilité l'un vis-à-vis de l'autre.

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La spinologie : une approche dynamique du corps

Comme le dit Arnaud Martin, un des pionniers en France, « dans notre formation cartésienne, il faut que tout soit bien droit. Or, le corps n'est pas une armoire normande, et je préfère un dos "tordu" qui bouge bien plutôt qu'un dos droit qui ne bouge pas et n'a, par conséquent, plus de possibilité d'adaptation. L'essentiel, c'est la mobilité ! »

Dans une articulation, la mobilité est plus importante que la position des os. Prenons le cas, fréquemment rencontré, du « bassin en torsion », antérieur d'un côté et postérieur de l'autre. Contrairement à l'ostéopathie qui va chercher à corriger cette position "anormale", la spinologie dira : « Si le bassin est mobile, si tous les ligaments du bassin sont mobiles, inutile de corriger sa position puisque celle-ci est le résultat d'une adaptation. Qu'importe qu'il soit un peu "tordu" si l'ensemble fonctionne mieux comme cela ».

Le raisonnement en spinologie procède ainsi d'une perception plus globale et dynamique de l'équilibre du corps humain. Pour Arnaud Martin et ses collègues, « le corps humain et son système locomoteur sont comme une cathédrale gothique. Les voûtes ont des forces et des contreforces et tout tient debout, même si l'on constate parfois telle ou telle inclinaison pouvant, à première vue, paraître anormale ».

La spinologie vise donc à rechercher tout ce qui, en s'opposant à la mobilité, entrave le bon fonctionnement de la mécanique articulaire. La recherche se fait au niveau des ligaments et des muscles du "squelette fibreux" qui enveloppe le "squelette osseux". C'est là que siègent les "fixations", des spasmes tissulaires dont certains, les plus profonds et les mieux cachés, sont capables de supprimer totalement la mobilité d'une articulation. Elles se manifestent surtout au niveau des vertèbres, mais aussi au niveau des articulations périphériques.

Or, un seul élément, une vertèbre par exemple, perturbé dans sa mobilité oblige tout l'ensemble articulaire à s'adapter à cette modification, ce qui peut expliquer de nombreuses souffrances.

Prenons l'exemple d'une douleur du genou. Selon la spinologie, lorsqu'il n'y a aucun signe objectif, aucune lésion décelée à la radio, cette douleur peut avoir pour origine soit une fixation au niveau vertébral, dans 80 % des cas, soit plus rarement une fixation au niveau du pied qui empêche la bonne adaptation de celui-ci au sol. Le genou se chargeant dans ce cas de cette adaptation pour laquelle il n'est pas conçu, il finit par souffrir. À quoi servirait-il, dans un cas comme dans l'autre, de traiter le genou douloureux alors que le problème a son origine au niveau des vertèbres ou du pied ?

En spinologie, on agit sur le "squelette fibreux"

Comme son nom l’indique, le « squelette fibreux » est une sorte d'armature fibreuse enveloppant et maintenant les os et les articulations du squelette osseux. Qu'il s'agisse de petits muscles entre deux articulations, de ligaments, de tendons, d'aponévroses, tous ces tissus fibreux sont riches en terminaisons nerveuses qui gèrent les postures et l'équilibre du corps.

Imaginons que l'on retire le "squelette fibreux", aussitôt le squelette osseux s'effondrerait ! En spinologie, c'est sur le "squelette fibreux", et non osseux, qu'intervient le praticien. Toute action spécifique et locale à son niveau retentira sur la posture d'ensemble du corps.

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Une petite impulsion qui soulage

Le praticien n'intervient pas à l'endroit de la souffrance, mais ailleurs, le plus souvent au niveau du dos. Comme dans le cas de cette jeune femme de 30 ans qui avait une douleur d'épaule soignée depuis des mois sans résultat. La libération d'une fixation sur la D6 (6e vertèbre dorsale) a fait disparaître totalement cette douleur en une seule séance.

Une séance de spinologie comprend un examen destiné à rechercher les fixations, une impulsion manuelle pour libérer ces dernières, une vérification de l'effet produit.

La recherche des fixations, qui est l'une des originalités de la spinologie, se déroule selon un protocole immuable connu sous l'appellation de « routine Gillet ». Il s'agit d'un examen manuel systématique de la mobilité de tous les interlignes articulaires vertébraux, de la base du crâne jusqu'au coccyx, pour mettre en évidence les petits muscles ou ligaments "verrouillés"

Dans une colonne vertébrale, tout est en interrelation. Il y a des zones réflexes, notamment la - colonne cervicale - la nuque - qui répondent à des fixations tissulaires du dos ou du bassin en perdant de la mobilité. Une fixation étant repérée - « après des années d'expérience, on a l'impression de palper un mur de briques », souligne Arnaud Martin - reste à la "libérer", ce qui demande beaucoup de soin.

En spinologie, on parle "d'ajustement". Il ne s'agit en aucun cas d'une manipulation vertébrale, on ne force pas l'articulation, mais on agit sur la fibre musculaire.

Le patient étant allongé sur le ventre, le praticien exerce au niveau de la fixation une légère pression avec la paume de la main pour mettre en tension le tissu, puis une petite impulsion visant à "briser" le spasme et à redonner élasticité et mobilité à l'articulation. Une vérification immédiate permet de constater que le blocage articulaire a disparu.

Prévenir les lumbagos ou les torticolis grâce à la spinologie

Il est fréquent que des effets généraux découlent du traitement. De fait, des problèmes digestifs ou respiratoires se trouveraient améliorés à la suite d'une séance. Arnaud Martin cite aussi cet enfant de 7 ans percuté par l'arrière sur un toboggan et qui, outre un mal de dos persistant, était devenu très apathique. Il a suffi de libérer une "fixation" sur la D11 (11 e vertèbre dorsale) pour que, dès le lendemain, celui-ci retrouve tout son tonus.

La spinologie obtient également d'excellents résultats dans certains maux de tête, après libération d'une ou deux fixations dans le dos. Maintenir un dos en bon état de mobilité est aussi la meilleure façon de prévenir des blocages de type lumbago ou torticolis, des irritations de type sciatalgie, ou encore des détériorations des disques vertébraux.

La spinologie y parvient, à condition qu'elle soit pratiquée avec toute la rigueur et la minutie qu'exige son application.

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Faire "sauter" le verrou musculaire

Une vertèbre ne peut pas se "déplacer", hormis dans le cas particulier d'un choc violent, entraînant une véritable luxation vertébrale, très grave, qui est du domaine de la traumatologie et nécessite des soins dans un service spécialisé. En réalité, l'apparence "tordue" ou "de travers" de la personne qui, suite à un effort, vient, comme elle le dit, de se "démettre" une vertèbre, n'a rien à voir avec un déplacement de celle-ci. Il n'y a rien à remettre en place !

Pour la spinologie, il s'agit juste de soulager la contracture douloureuse de gros muscles suite à une irritation provoquée par une sorte de "verrou" musculaire. La spinologie, qui n'est pas une technique de manipulation vertébrale, elle est censée régler le problème en retrouvant et libérant, par une impulsion réflexe, le "verrou" musculaire responsable.

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