Angine de poitrine : il faut agir en urgence !

Angine De Poitrine
Aujourd’hui traitée dès son diagnostic, l’angine de poitrine (maladie des artères nourricières du cœur) ne devrait plus dégénérer en infarctus, complication la plus grave. La prise en charge d’un syndrome douloureux thoracique doit être rapide, voire urgente.

Comment la reconnaître ?

Le symptôme le plus courant est une gêne ou douleur thoracique qui peut durer plusieurs minutes, provoquant une sensation « de serrement » à hauteur de poitrine et/ou de la mâchoire inférieure et/ou du bras.

Souvent décrite comme une compression thoracique (la poitrine semble prise dans un étau), la douleur survient le plus souvent à l'effort (marche, course à pied, énervement...) et s'arrête avec lui. Elle est plus rare au repos.

Aussi, la douleur est atypique et apparait parfois par des signes digestifs pouvant faire penser à une indigestion.

Pourquoi ça fait mal ?

Le cœur est une pompe alimentée par des vaisseaux nourriciers : les artères coronaires droite et gauche. Certains facteurs de risque, comme l'hypertension, le tabac, un taux de cholestérol élevé, un âge avancé, une hérédité familiale... sont parfois à l'origine d'un dépôt graisseux (ou plaque d'athérome) qui peut se former "silencieusement" à l'intérieur des artères du cœur et les rétrécir.

Lors d'un effort, le débit sanguin et le besoin en oxygène augmentent.

Si une artère coronaire est rétrécie, le sang passe mal et le manque d'oxygène au niveau du tissu cardiaque déclenche une douleur cardiaque transitoire, assimilable à une crampe. Au début, si le dépôt graisseux est modéré, le rétrécissement est léger et la douleur se manifeste uniquement pendant les efforts c'est la crise d'angine de poitrine.

Avec le temps, l'artère peut se boucher progressivement, voire complètement. La douleur qui peut survenir alors, y compris au repos, traduit la privation totale d'oxygène dans une partie du muscle cardiaque. C'est l'infarctus du myocarde.

Que faire ?

Toute douleur thoracique impose une consultation en urgence chez son médecin traitant, puis chez un cardiologue.

Au moment de la crise douloureuse, un vasodilatateur (la trinitrine) d'action rapide est à prendre sous la langue. Efficace en une à deux minutes, il a une durée d'action de dix minutes. Ce médicament peut soulager les symptômes assez rapidement, puisqu’il accroit le calibre des artères et rend donc plus facile le débit coronaire. C'est également un très bon test diagnostique puisque si la douleur n'est pas ou peu soulagée, c'est qu'il existe alors déjà un état plus grave d'infarctus. Il se prend en comprimés à croquer et à garder sous la langue, ou par pulvérisation (spray).

Une prise en charge rapide est ensuite nécessaire. Des examens complémentaires doivent être effectués dans une structure médicale disposant du matériel cardiologique approprié.

La tension artérielle est prise au repos, à l'effort, couché et debout, à la recherche d'une hypertension artérielle (chiffres supérieurs à 14/9 au cours de plusieurs mesures). Un électrocardiogramme (ou ECG) de repos est effectué et des examens sanguins sont prescrits à la recherche d'une élévation du taux de cholestérol, de la glycémie...

Une épreuve d'effort est réalisée pour valider ou non le diagnostic. Elle consiste à pratiquer, sous la surveillance d'un cardiologue, un électrocardiogramme lors d'efforts de plus en plus importants (sur un vélo ou sur un tapis roulant) pour déclencher une éventuelle douleur. Le tracé peut montrer une perturbation à l'effort ou lors de la récupération. En cas d'épreuve d'effort positive (douleur et modifications de I'ECG), une radiographie des artères coronaires, ou coronarographie, peut être demandée pour visualiser un éventuel rétrécissement.

Douleur Poitrine
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Comment la soigner ?

Les moyens thérapeutiques sont très efficaces, à condition d'agir vite. L'idéal est une prise en charge conjointe du généraliste et du cardiologue. un patient bien suivi ne devrait pas faire de crise. Par prudence, on lui conseille d'avoir de la trinitrine avec lui.

De façon permanente

  • L'efficacité de l'aspirine est prouvée en prévention car cet antiagrégant plaquettaire empêche la formation de caillots. Sauf contre-indication à ce médicament, une dose quotidienne d'aspirine nourrisson est prescrite à vie, de 75 mg à 250 mg par jour.
  • La trinitrine d'action prolongée est souvent donnée en complément.
  • Des bêtabloquants (sauf en cas d'asthme) peuvent également être préconisés. En ralentissant la fréquence cardiaque, ils diminuent les besoins en oxygène.
  • Des vasodilatateurs (les inhibiteurs calciques) sont parfois associés ou donnés en alternance avec les bêtabloquants.

Qui sont les plus touchés ?

D'une façon générale, les hommes à partir de 40 ans qui ont des facteurs de risque, et les femmes aux alentours de 50 ans. Si ces dernières sont censées être protégées des maladies cardiovasculaires par leurs hormones, elles ne le sont plus si elles adoptent un mode de vie (tabac, stress...) proche de celui des hommes.

A noter qu'aujourd'hui un infarctus peut se déclarer très tôt (à 20 ou 30 ans) si l'on est sédentaire, fumeur précoce et que l'on a une alimentation déséquilibrée.

En prévention

Seuls une modification de l'hygiène de vie et/ou un traitement peuvent enrayer le processus et prévenir un accident cardiaque. Pour cela, il faut changer de comportement et adopter une bonne hygiène de vie : pratiquer un sport adapté, manger sainement et équilibré (pas trop calorique, des sucres à absorption lente, éviter les graisses, consommer des fruits et des légumes). Chacun des facteurs de risque doit être pris en charge : arrêt du tabac, surveillance du poids, traitement du diabète, hypocholestérolémiants si nécessaire.

Angine poitrine, vous êtes à risques si :

  • Vous fumez, vous êtes sédentaire, hypertendu, obèse, diabétique, stressé ; vous avez un taux de cholestérol sanguin élevé, des antécédents familiaux cardiaques, etc.
  • Sans prise en charge, l'association de plusieurs de ces facteurs de risque cardiovasculaire est une véritable "petite bombe à retardement", qui peut exploser à tout moment.

Attention, le risque existe aussi en cas de taux limite de plusieurs paramètres (glycémie, cholestérol, tension artérielle, poids...) sans vraie maladie déclarée.

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