Polémique autour de ses bienfaits
Selon certains chercheurs, le lait devrait être banni de notre alimentation. Destiné au petit veau, et non aux humains, il aurait des effets désastreux pour notre santé, et serait responsable de multiples maux, de la fatigue chronique jusqu’aux infections à répétition, en passant par les migraines, les rhumatismes, voire la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Une position que la plupart des nutritionnistes ne partagent pas du tout.
Pas question, certes, de faire du lait un aliment complet « miracle », mais pas de panique non plus… jusqu'à preuve du contraire, le lait nous veut plutôt du bien !
Le lait stérilisé UHT est-il très différent d'un lait pasteurisé ?
Le lait UHT est stérilisé à Ultra Haute Température (140 °C), pendant 2 secondes, une durée suffisante pour que tous les germes soient détruits. Il peut ainsi être stocké à température ambiante, pendant plusieurs semaines, en moyenne 90 jours.
Attention : après ouverture, il doit être mis au réfrigérateur et consommé dans les deux ou trois jours maximum.
Le lait pasteurisé est chauffé à 75 °C pendant 15 à 20 secondes. L'objectif de la pasteurisation est de détruire tout micro-organisme dangereux pour la santé, mais la flore non pathogène peut encore évoluer. C'est pourquoi le lait pasteurisé doit impérativement être placé au réfrigérateur, où il peut se conserver dix à quinze jours : bien respecter la date limite inscrite sur le conditionnement. thermiques
Les traitements actuels, très performants, permettent de préserver au mieux les qualités nutritionnelles du lait, en particulier les teneurs en vitamines. Ces deux types de laits sont donc très comparables sur le plan nutritionnel.
A savoir : Aucune crainte à avoir en ce qui concerne la présence de conservateur : la législation les interdit tous dans le lait. Le seul "traitement" autorisé pour sa conservation est l'utilisation de la chaleur (pasteurisation ou stérilisation).
Le lait entier n'est-il pas trop gras ?
Selon la réglementation, le lait entier renferme 36 g de matières grasses par litre, ce qui correspond à 3,6 % de lipides : une teneur plutôt raisonnable ! Mais aujourd'hui, c'est le lait demi-écrémé (à 15,5 g de matières grasses par litre, soit 1,55 % de lipides) qui est majoritairement choisi. Il représente plus de 80 % du lait commercialisé en France. un bon compromis, qui permet de limiter l'apport global des graisses, tout en profitant des bénéfices des matières grasses laitières. Très digestes, celles-ci sont constituées aux 2/3 par des lipides saturés, et pour près de 1/3 par des mono-insaturés.
Quoi qu'il en soit, les personnes qui veulent (ou doivent) limiter strictement l'apport des lipides peuvent, bien entendu, choisir le lait écrémé qui ne contient que 0,3 % de lipides au maximum... c'est-à-dire quasiment pas !
A savoir : C'est dans les graisses lactiques que sont présentes les vitamines liposolubles du lait, en particulier la vitamine A antioxydante. On y trouve aussi, en plus d'une petite quantité d'acide linoléique, un acide gras très particulier, l'acide linoléique conjugué ou CLA, qui serait protecteur vis-à-vis des maladies cardiovasculaires.
Son calcium est-il vraiment utile pour l'adulte ?
Avec une teneur de 120 mg aux 100 ml, le lait est une source de calcium très bien assimilé. Il est l'aliment essentiel du nourrisson et du jeune enfant. Mais quand la croissance est terminée, l'organisme a encore besoin de calcium pour l'entretien de son capital osseux. En effet, les os se renouvellent en permanence, et on refait son squelette 4 à 5 fois durant sa vie ! Avec un verre de 200 ml de lait, un adulte couvre déjà plus de 1/4 de son besoin calcique, estimé à 900 mg par jour.
A savoir : Le rôle du calcium du lait dans la prévention du cancer du côlon et dans les mécanismes de régulation du poids suscite actuellement un grand intérêt chez les chercheurs. L'écrémage du lait n'a pas d'incidence sur sa teneur en calcium.
Quelles sont ses autres qualités nutritionnelles ?
Il fournit aussi des protéines de haute valeur nutritionnelle, riches en acides aminés essentiels (en moyenne 32 g par litre) et un large éventail de vitamines, notamment du groupe B (surtout B2 et B 12) et la vitamine A. D'autres vitamines (C, D, E, K...) sont aussi présentes, mais à l'état de traces seulement.
Un grand verre (ou un bol) de lait de 250 ml représente 10 à 15 % des apports protéiques conseillés chaque jour, 30 % des apports conseillés en vitamine B2, 20 % en vitamine B 12, et 10 à 15 % en vitamine A pour le lait entier (7 % pour le lait demi-écrémé).
A savoir : Le lait peut être additionné de vitamines, selon deux modalités :
- un lait « à teneur garantie en vitamines » est additionné d'une petite quantité de vitamines, afin de lui redonner ses teneurs d'origine.
- un lait "enrichi en vitamines" est supplémenté en une ou plusieurs vitamines, pour aider à mieux couvrir les besoins spécifiques de certains groupes de consommateurs.
Pourquoi ajoute-t-on de la vitamine D ?
Les enquêtes alimentaires récentes montrent que 80 % de la population aurait des apports alimentaires insuffisants en vitamine D, qui aide à fixer le calcium sur les os. C'est d'autant plus préoccupant que cela touche surtout les seniors, les adolescents, et les jeunes femmes qui suivent un régime pour la ligne.
C'est pourquoi l'enrichissement du lait en vitamine D (0,75 ug/ 100 ml) a été approuvé par le Conseil supérieur d'Hygiène publique, l'Académie nationale de médecine et l'Agence française de sécurité sanitaire. Un enrichissement d'autant plus logique que le lait est lui-même un vecteur privilégié de calcium !
A savoir : Cet enrichissement devrait aider à atteindre l'un des objectifs du PNNS (Plan National Nutrition santé) réduire de 25 % le nombre des sujets ayant un déficit en vitamine D.
Parmi les produits intéressants, le lait demi-écrémé enrichi aux oméga 3, des acides gras bénéfiques pour la santé cardio-vasculaire, qui ne sont pas toujours apportes en quantité suffisante pat l'alimentation habituelle (on trouve ces omégas 3 dans les poissons gras et certaines huiles végétales ; colza, noix…).
Pourquoi certains sont-ils additionnés de magnésium, de zinc, de fer ?
Ce type d'enrichissement est destiné aux besoins des sportifs, seniors, femmes enceintes, ados...
A savoir : Le lait étant un aliment "de base", il est logique de l'utiliser pour renforcer, au quotidien, des apports nutritionnels bien ciblés. On considère que la portion journalière de lait habituellement consommée est de 250 ml, soit un bol.
Intolérance ou allergie : Ne pas confondre !
Beaucoup de personnes se disent allergiques au lait de vache, parce qu'elles le digèrent mal. En réalité, il s'agit d'une intolérance au lactose du lait. En cause : un déficit en lactase, une enzyme intestinale qui scinde en deux la molécule de lactose pour permettre son assimilation. Il en résulte des troubles digestifs (ballonnements, gêne ou crampe intestinale...). Lorsque l'insuffisance en lactase existe, il est en général possible de consommer du lait en petite quantité — une petite tasse, dans le cadre d'un repas ou intégré dans un plat — ou du lait à teneur réduite en lactose. Si cela occasionne malgré tout des troubles, on le remplace par des produits laitiers pauvres en lactose, comme des fromages à pâte ferme ou des yaourts.
Bien différente est l'allergie au lait. Il s'agit d'une vraie allergie aux protéines du lait de vache. Elle peut se traduire par de très nombreux symptômes (urticaire, eczéma, rhinite, asthme, diarrhées, vomissements...). Elle impose la suppression totale du lait et de tous les aliments qui en renferment. Cette allergie touche 2 à 3 % des nourrissons et des enfants jusqu'à 2 ans, et elle a tendance à disparaître avec l'âge. Il faut savoir que les enfants allergiques aux protéines du lait de vache sont souvent allergiques à d'autres protéines (du lait de chèvre, du soja, du bœuf, de certaines céréales...).
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