Les réflexes archaïques du nouveau-né
A la naissance, un bébé est doté de réflexes dits archaïques ou primaires, soit des mouvements automatiques et souvent involontaires qui peuvent être observés chez les nouveau-nés et déclenchés par des stimuli sensoriels bien spécifiques. Ces réflexes sont acquis pendant la grossesse et sont présents dès la naissance du bébé. Ils durent plusieurs mois (jusqu'au 5e au maximum). Ils permettent au bébé de s'adapter à son nouvel environnement et permettent aussi une bonne construction neurologique, un développement moteur, émotionnel et cognitif du bébé et de l'adulte. On compte 7 réflexes primaires :
- le grasping reflex : le bébé referme sa main autour de votre doigt et s'y agrippe,
- la succion : le bébé naît en sachant déjà téter et avaler, ce qui lui est essentiel pour s'alimenter,
- la marche automatique : en mettant bébé debout, tout en le maintenant sous les bras, une fois ses pieds au contact d'une surface, il va faire des petits pas,
- le réflexe des points cardinaux : lorsque l'on chatouille l'une des joues du nourrisson, il tourne automatiquement sa tête du même côté,
- le réflexe d'allongement croisé : lorsque l'on chatouille le pied du nouveau-né, il allonge l'autre jambe de manière automatique, comme s'il voulait se débarrasser de ce qui le dérange,
- le réflexe tonique asymétrique du cou : lorsque le nourrisson est allongé sur le dos et qu'il a la tête tournée d'un côté, son bras et sa jambes se tendent du côté où la tête est tournée. L'autre bras et l'autre jambe restent pliés,
- et donc le fameux réflexe de Moro.
Les réflexes archaïques sont testés à la maternité, juste après la naissance et cela continue pendant les premières semaines de vie du nourrisson. Cela permet de s'assurer que le bébé est en bonne santé. Ils se mettent en place au cours de la trentième semaine de grossesse et perdurent après la naissance. Ils sont historiquement prévus pour permettre au bébé d'apprendre à se débrouiller seul après sa naissance et à s'adapter au nouvel environnement qui l'entoure.
Le réflexe de Moro, c'est quoi ?
Il s'agit donc de l'un de ces réflexes primaires qui doivent être testés à la maternité par le pédiatre ou l'équipe soignante. Pour le vérifier correctement, le pédiatre place ses doigts dans les mains du nourrisson, allongé sur le dos, puis il le soulève légèrement avant de le lâcher. Normalement, une fois relâché, le bébé écarte les membres et les referment puis il se met à pleurer. Le test est aujourd'hui fait partiellement, pour ne pas que les pleurs du bébé soient déclenchés. Parfois, ce test est reproduit à la sortie de la maternité, entre 7 et 15 jours après la naissance et peut même être réalisé lors de l'examen pédiatrique du premier mois. Ce n'est ni douloureux ni traumatisant pour le bébé.
Comment est-ce qu'il se manifeste ?
Le réflexe de Moro continue de se manifester lorsque le bébé est confronté à une situation inconfortable comme un bruit fort, une mauvaise position ou un mouvement trop brutal pour lui. Ce réflexe peut être décrit par une ouverture soudaine des jambes et des bras mais aussi des doigts puis par leur retour à la normale, serrés le long du corps. Il est parfois possible que des cris ou des pleurs se manifestent en parallèle car c'est là le seul vrai moyen de communication du nourrisson à cet âge-là.
Que signifie une présence ou une absence de réflexe de Moro ?
Le réflexe de Moro est un phénomène qui doit, comme les autres réflexes, perdurer jusqu'au 5e mois du nourrisson. Après, il disparaît peu à peu pour laisser place à un réflexe qui durera alors toute la vie du bébé : le sursaut. C'est un réflexe essentiel durant les premiers mois de la vie du bébé car cela prouve que tout va bien et que son cerveau se développe normalement.
Si ce réflexe est absent (c'est assez rare), alors le pédiatre peut envisager de réaliser des examens plus approfondis pour savoir si le tonus du bébé est faible ou bien si des problèmes neurologiques pourraient être à l'origine de l'absence de ce réflexe.
De même, si le réflexe perdure au-delà des 5 mois du bébé, ce n'est pas normal. Le médecin pourra alors prescrire des examens pour déceler un éventuel retard de développement ou des problèmes neurologiques chez le bébé, avec plus ou moins de gravité.
Dans la grande majorité des cas, le réflexe de Moro disparaît vers les 3 mois du nourrisson.
Que faire si le réflexe de Moro empêche le bébé de dormir ?
Lorsqu'il dort, il n'est pas rare que le bébé se réveille à cause de ce fameux réflexe de Moro et des mouvements involontaires qui l'accompagnent. S'ensuivent des cris et des pleurs qui peuvent être difficiles à gérer aussi bien pour le bébé que pour ses parents. Il existe une solution toute simple pour apaiser bébé et lui éviter ainsi d'être réveillé par des mouvements involontaires : l'emmaillotage. C'est une méthode de plus en plus préconisée par les professionnels de la petite enfance. Ce n'est pourtant pas une pratique moderne car elle existe depuis la nuit des temps ! Ces dernières années, elle est redevenue tendance et permet même de calmer les bébés car cela aide à les faire se sentir en sécurité tout en les enveloppant dans une sensation de douceur qui leur fait du bien.
En somme, le réflexe de Moro fait parties des nombreuses compétences acquises par le bébé dès la naissance, et même in utero, pour lui permettre de s'adapter à sa nouvelle vie, à son nouvel environnement et qui l'aideront donc à se développer. Il convient aux parents d'aider le bébé à améliorer ses compétences en l'accompagnant tout au long de sa vie pour lui permettre de grandir et d'évoluer à son propre rythme.
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