Nos gestes parlent : que révèlent-ils ?

Nos Gestes Parlent
Ils expriment nos émotions, même les plus secrètes. Un guide pour vous amuser à analyser les vôtres… et ceux des autres.

Nos gestes trahissent nos pensées et nos émotions

Même si pendant notre enfance, nos parents, nos professeurs nous ont répété "Ne parle pas avec tes mains", "Ne montre pas du doigt"... nous ne pouvons pas faire autrement que de joindre le geste à la parole. C'est ce qui nous rend vivant et nous aide à penser, à nous concentrer. Faire des gestes, c'est libératoire pour le corps, mais également pour l'esprit.

Une expérience menée à l'université de Louvain (Belgique) tend à renforcer cette idée : un groupe de personnes avait à résoudre des problèmes, avec interdiction de remuer. Un autre devait trouver les solutions aux mêmes problèmes, mais avec la possibilité de bouger.

Résultat : les personnes entravées dans leurs gestes ont mis deux fois plus de temps à trouver les solutions que les autres.

Tout le monde aime être accueilli par un sourire et par des bras grands ouverts. Pour le sourire, pensez à bien respirer pour être "vrai". Une respiration abdominale profonde vous aidera à avoir des gestes positifs : larges, ouverts à l'autre, utilisant les deux bras et les deux mains, et remontant vers le haut. Si vos gestes sont ronds, ils témoigneront de la douceur.

Chacun a besoin de sa bulle de protection

Vous êtes intimidé ? Ne croisez ni les bras ni les doigts. Cela reviendrait à dresser une barrière entre vous et votre interlocuteur. Ne croisez pas non plus les jambes ni les chevilles : vos pieds ont besoin d'être bien en appui sur le sol.

Admirez ce qui vous entoure en ouvrant vos bras et vos mains, mais respectez la distance souhaitée par votre interlocuteur. S'il recule, même légèrement, attention ! Ne vous rapprochez pas de lui. Tout le monde a besoin d'une bulle de protection.

Celle-ci diffère selon les pays : très importante aux Etats-Unis, mais très petite au Japon où l'espace est rare et où la population se laisse "comprimer" dans le métro sans broncher. En France, notre "espace vital" correspond à un bras tendu. La zone "sociale" est donc le résultat de deux bras tendus.

Les signes de la confiance

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La poignée de main est sincère et le regard franc. Une simplicité des gestes qui inspire confiance. Mais observez encore votre interlocuteur pour confirmer cette impression d'authenticité.

  • Au téléphone, il parle en penchant la tête vers la gauche (dessin 1). La partie gauche du corps serait le siège de la féminité chez tous les humains. Si c'est une habitude, il s'agit d'une personne sensible et disponible, qui privilégie ses émotions plutôt que le réalisme des faits. Elle devrait d'ailleurs avoir les traits plus détendus que son interlocuteur, la tête penchée à droite.
  • Il ébouriffe les cheveux d'un enfant. Il peut aussi se le permettre avec un adulte, marquant ainsi son amitié, son degré de complicité.
  • Elle porte son sac à l'épaule gauche qui, encore une fois, dépend de l'hémisphère gauche du cerveau. Cette personne est plus concernée par les engagements familiaux que par sa carrière (dessin 2).
  • Elle cligne des paupières comme pour vous approuver. Quel œil utilise- t-elle spontanément ? À gauche, l'identification à l'image maternelle affectueuse est très marquée. A droite, l'image paternelle indique un esprit plus calculateur (dessin 3).
  • Son rire explosif est dirigé vers le ciel. Aucune hypocrisie chez elle (dessin 4).

Comment se rendre sympathique ?

Incliner la tête du côté gauche rend plus doux, plus attirant sur un plan affectif ou amical, Il est alors tout à fait admis que l'on ait la joue ou le menton appuyés sur la main. Observez si l'axe du visage de votre partenaire a suivi le vôtre, signe que votre partenaire vous "suit" aussi bien mentalement que physiquement. Naturellement, on recommence à bouger en reprenant la parole. Rester figé, la tête dans la main, correspond à une attitude de peu d'intérêt pour l'interlocuteur.

Votre interlocuteur est-il détendu ?

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  • C'est un dominant : il est campé sur ses jambes écartées, pieds ouverts. Il gonfle le torse et vous regarde de haut (dessin 5). Une posture très masculine, même si de plus en plus de femmes de pouvoir en adoptent quelques aspects.
  • Il est vraiment coincé : le dos voûté, la tête rentrée ou inclinée, il a du mal à se redresser (et donc à respirer). Ses épaules tombent en avant et il garde coudes et bras contre le corps, pieds en dedans (dessin 6).
  • Elle a très envie de participer et le montre : elle avance la tête et le cou, penche le buste vers l'avant, allonge les bras vers les autres et garde les mains ouvertes. Elle a même un pied en avant (dessin 7).
  • Le contact passe mal : la tête et le haut du corps restent en arrière, les bras sont croisés en barrière et votre interlocuteur vous regarde de côté (dessin 8)...

Que faire contre le trac ?

Les gestes qui vont vers soi indiquent un malaise et même un stress lorsqu'il s'agit de gestes "de museau" (main cachant partiellement la bouche), parce qu'ils interviennent entre le menton et le nez. L'enfant mal à l'aise parce qu'il a fait une bêtise a un doigt dans la bouche ou sur la lèvre. On agit ainsi pour reprendre confiance en soi, on peut même se donner la main.

Les hommes se touchent fréquemment le menton. Contre le trac, la timidité, mimez la bonne santé. Faites des gestes hauts, extravertis, qui cherchent à aller vers les autres.

Dans le cas d'une intervention en public, ne gardez pas vos mains contre vous, changez votre feuille ou votre micro de main, faites quelques pas. Des gestes précis du doigt ou de la main souligneront votre message. Si vous parlez sans faire de gestes, on vous croira, mais si vous faites parler votre corps, on vous croira beaucoup plus : la confiance vient de ce que l'on voit.

Repérer le stress du mensonge

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Il n'y a pas de gestes de mensonge à proprement parler, mais des gestuelles qui vous mettront en alerte si vous vous méfiez déjà. Il peut s'agir de mécanismes de défense devant le stress ou de besoin de se mettre en valeur. Ce sont les gestes qui se répètent, des refrains gestuels systématiques qui doivent attirer votre attention.  Il faut aussi prêter attention au décalage entre les gestes et le discours.

  • Les doigts se croisent devant la bouche, coudes en appui, ou les deux index se collent en travers des lèvres (dessin 10). Attention si vous négociez. En revanche, assorti d'un regard à la dérobée, il peut s'agir d'une envie de flirt ou tout simplement, chez un ami, d'une intention de tirer profit de vos bonnes dispositions.
  • Votre interlocuteur se cache une main ou les mains, synonymes de notre créativité, en dessous du bureau (dessin 11). Il a des choses à cacher ou n'a pas envie d'agir.
  • Il téléphone, la main libre dans la poche (dessin 12). Qu'a-t-il à cacher ?
  • Le regard fuit quand il vous parle (dessin 13). La lèvre supérieure se raidit. Méfiance.

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  • Il joint les pulpes de doigts les unes contre les autres et agite ses mains dans votre direction (dessin 14). Un geste que font souvent les hommes politiques.
  • Les doigts s'entrecroisent en herse et les pouces s'écartent (dessin 15) : faites attention...
  • Il se lisse les commissures des lèvres, du pouce et de l'index du haut vers le bas, le geste du manipulateur. Il n'a vraiment pas la conscience nette et vous évalue.
  • D'un air nonchalant, ses bras se lèvent en extension au-dessus de la tête. Un gros menteur, mais un excellent vendeur (dessin 16).
  • Il a posé son menton dans l'ouverture de son poignet avant de vous répondre : pas très franc du collier. Il a posé son menton entre le pouce et l'index : il ne vous écoute pas, il est tout à son objection (dessin 17).
  • Dans un endroit clos, votre interlocuteur allume son briquet en protégeant machinalement la flamme de sa main libre. Attention, séducteur !
  • Il glisse souvent la main dans l'échancrure de sa chemise contre sa poitrine. Perplexité, affabulation ou invitation sexuelle, cela dépend du contexte.

L'ambition

La personne met son menton entre ses deux mains réunies, avec les deux index qui pointent vers le haut, en antennes en quelque sorte. On mesure ainsi le niveau d'ambition par rapport à la mesure de la bouche. Si les index sont plus petits que la bouche, son ambition est moins importante que ce qu'elle en dit (dessin 19).

La déprime

On peut avoir des moments de déprime dans la journée sans être dépressif. On prend des attitudes où la tête est en appui sur la main, sur le poing, grâce à un coude ou les deux. Les coudes sont des remontants, ils permettent de supporter une tête trop pleine de soucis (dessin 20).

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