L'absence ou le retard de règles ne sont pas toujours le signe d'une grossesse. Divers phénomènes peuvent entrer en ligne de compte et en être la cause : retard pubertaire, choc émotionnel, maladie, anomalie congénitale, etc. C'est pourquoi mieux vaut connaître les événements qui, à chaque âge de la vie, sont susceptibles de modifier le phénomène physiologique naturel du cycle.
Rappelons qu'un cycle ovarien standard dure, en principe, vingt-huit jours. Mais nombre de cycles s'étalent entre vingt-six et trente-deux jours. Parfois même, on observe des cycles longs de plus de trente-cinq jours ou des cycles courts de moins de vingt-six jours.
Il existe aussi des cycles irréguliers qui semblent ne respecter aucun rythme précis : les règles apparaissent deux ou trois fois par an ou, au contraire, deux fois par mois.
Autant dire que les troubles des règles sont relativement fréquents. Malgré tout, ils nécessitent une certaine vigilance.
À quel âge les premières règles doivent-elles apparaître ?
En Occident, elles surviennent autour de douze ans et demi. Mais les règles peuvent être plus précoces ou plus tardives sans que cela implique une quelconque pathologie. Tout dépend de facteurs familiaux, héréditaires, raciaux ou nutritionnels.
À partir de quand parle-t-on de retard pubertaire ?
Au-delà de quatorze-quinze ans, il faut consulter. Des dosages hormonaux permettent d'établir s'il s'agit d'un simple retard ou d'une anomalie hormonale.
Quelles peuvent en être les causes ?
Des troubles nutritionnels : une maigreur excessive peut effectivement être associée à la puberté et en retarder l'apparition.
Une obésité : fréquente à l'adolescence, elle est rarement liée à un trouble endocrinien mais plutôt à une boulimie compensatrice. Cette obésité peut provoquer un retard de règles. Un choc émotionnel peut aussi être incriminé.
Quand parle-t-on d'aménorrhée ?
Pour une aménorrhée primaire
C'est-à-dire quand la jeune fille n'a jamais eu ses règles - avec absence de développement pubertaire-, il faut chercher la raison pour laquelle la puberté ne s'est pas déclenchée. Dans des cas rarissimes, il peut s'agir d'une anomalie chromosomique, comme le syndrome dit de Turner. Le traitement est hormonal. Plus classiques sont les retards pubertaires simples que l'on retrouve souvent au sein d'une même famille. Il ne faut pas s'inquiéter mais surveiller tous les signes de mise en route de la puberté avant d'entreprendre un quelconque traitement. Parmi les examens que l'on réalise, une simple radiographie du poignet permet dévaluer "l'âge osseux" de l'adolescente.
Dans le cas d'aménorrhée primaire, avec tous les signes d'un développement normal, seins formés, pilosité apparente, il faut chercher une cause mécanique qui peut siéger au niveau de l'utérus ou du vagin.
Pour les aménorrhées secondaires
C'est-à-dire lorsqu'une période de règles normale a précédé l'arrêt, elles sont en majorité transitoires, n'ont aucun caractère de gravité, mais sont simplement consécutives à la mise en route encore anarchique du fonctionnement ovarien cyclique. Si l'aménorrhée se prolonge, il faut rechercher une autre cause, anorexie, problèmes psychologiques, problèmes ovariens, dysfonctionnement endocrinien important...
Un retard peut être dû à un dérèglement de la chaîne hypothalamus-hypophyse- ovaires. En clair, il s'agit d'une perturbation dans les ordres donnés à l'organisme par l'hypothalamus. Il en résulte un retard dans l'ovulation ou, plus rarement, une ovulation avancée.
Les raisons ? Il suffit parfois d'un bonheur, ou d'un chagrin intense, ou encore d'un choc émotionnel pour perturber l'équilibre du cycle. Une cause non exceptionnelle est l'existence d'une tumeur bénigne située dans l'hypophyse, qui provoque, outre une absence ou une irrégularité des règles, un écoulement au niveau du mamelon (galactorrhée).
Mais on trouve également des facteurs de soucis mineurs, comme un changement de travail, un déménagement, un examen, un accident ou même les suites d'un régime alimentaire ou l'arrêt du tabac. Dans une gamme de moindre importance, on peut citer le décalage horaire ou un séjour en altitude. Médicalement, cette absence de règles ne constitue pas un problème et n'entraîne pas de troubles. Tout rentre dans l'ordre lorsque le stress a disparu et que l'équilibre quotidien a été retrouvé.
Quels sont les examens à pratiquer en cas d'aménorrhée ?
Devant toute aménorrhée, le praticien demande la courbe de température matinale qui signale l'absence ou la présence d'une ovulation. A cela s'ajoutent des dosages hormonaux qui permettent la prescription d'un traitement adéquat.
Un traitement médicamenteux peut-il provoquer une absence de règles ?
L'absence de règles peut parfois être consécutive à l'arrêt de la pilule (on peut aussi penser à une grossesse), ou liée à la prise de certains médicaments, notamment les tranquillisants ou neuroleptiques. C'est pourquoi, lorsqu'on va voir un gynécologue pour ce type de problème, il faut lui signaler tous les médicaments que l'on prend.
Que faire devant un retard de règles ?
D'abord, prendre sa température matinale avant même le lever. Si le thermomètre affiche plus de 37°, cela signifie que l'ovulation a eu lieu. Les règles suivront dans les jours qui viennent, à moins qu'il ne s'agisse d'un début de grossesse.
Si la température est inférieure à 36,8°, cela signifie que l'ovulation ne s'est sans doute pas encore produite. En cas de doute, on peut établir soi-même et facilement un diagnostic de grossesse grâce aux tests vendus en pharmacie.