Allergies au soleil : ce qu’il faut savoir avant de s’exposer

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Démangeaisons, boutons… le soleil provoque parfois des réactions désagréables allergiques. Ce qu’il faut savoir avant de vous exposer !

Enfin les vacances ! Depuis le temps que vous rêvez de plage, de soleil, de farniente... Comme le soleil ne vous pose pas de problèmes, vous vous protégez, sans plus. Le premier jour, vous prenez par négligence votre premier coup de soleil.

Et le deuxième, désagréable surprise, certaines zones de votre corps se couvrent de petits boutons qui démangent.

Consultation chez le médecin : c'est la lucite estivale bénigne, l'allergie solaire des vacances.

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La lucite estivale, la plus connues des allergies au soleil

Il s'agit d'une affection cutanée dont la fréquence ne cesse d'augmenter. Elle atteint surtout les femmes, de plus en plus jeunes (parfois dès l'adolescence), et se traduit par une éruption, des rougeurs et des démangeaisons.

Elle apparaît le deuxième ou le troisième jour des vacances d'été et dure 8 à 10 jours. Elle est déclenchée par une exposition intense et brutale aux rayons ultraviolets (principalement les UVA) sur une peau non photo préparée. Elle épargne le visage et atteint généralement le décolleté et les bras.

Si on n'y prend garde, elle peut se répandre sur l'ensemble des membres au cours des années suivantes.

Comment éviter la lucite estivale ?

Première chose à faire : respectez les règles de base de l'exposition solaire. C'est-à-dire que vous devez bien protéger votre peau et vous exposez vraiment très progressivement et surtout sans excès.

Comment traiter la lucite estivale ?

Une consultation permet de poser le diagnostic. Vous devez éviter le soleil pendant 4 à 5 jours. Sur la plage, évitez les heures les plus chaudes. L'idéal reste le port de vêtements couvrants : chemises et robes d'été à manches longues. Sinon, optez pour des produits solaires très protecteurs : indice supérieur à 50 pour les UVB, et à 15 pour les UVA. Si les démangeaisons sont très fortes, votre médecin peut vous prescrire un traitement à base d'antihistaminiques oraux et de crèmes à la cortisone afin d'accélérer la disparition de l'éruption. Retournez très progressivement au soleil.

Vous avez eu une lucite l'an dernier. Comment prévenir sa réapparition ?

Avant le départ, deux types de traitement peuvent être envisagés, éventuellement en association :

L'exposition très progressive et mesurée aux UV sous contrôle médical, à faibles doses. Ne le faites pas de vous-même. C'est au médecin de vous le conseillez ou non. Un : une exposition non contrôlée aux ultraviolets A dans les cabines esthétiques peut déclencher une lucite estivale bénigne. Deux : l'usage des CIV est limité par le type de peau.

A éviter en cas de phototype clair ou si la peau présente de nombreux grains de beauté.

Faites une cure de bêta-carotène 15 jours avant l'exposition. Attention, cela n'empêche pas les coups de soleil !

Les autobronzants auraient une légère action protectrice.

Bon à savoir :

  • Les produits solaires n'offrent pas une protection contre la lucite estivale. Ils renferment généralement de bons filtres UVB. Mais si vous vous exposez plus longtemps en pensant être protégée, vous allez être, du même coup, surexposer aux UVA, ceux-là même impliqués dans la lucite !
  • La lucite estivale bénigne peut être réactivée même par temps nuageux ou encore derrière une vitre. Attention donc quand vous êtes en voiture.

A savoir enfin : il existe deux autres types d'allergie solaires, qui sont moins fréquentes mais plus ennuyeuses :

  • La lucite polymorphe : elle survient dès le printemps sur toutes les zones exposées et persiste tout au long de l'été. Elle provoque une gêne sévère et doit être prise en charge par un dermatologue.
  • L'urticaire solaire : elle apparaît quelques minutes après l'exposition. Il est difficile de s'en débarrasser... Elle nécessite le recours à un traitement antihistaminique par voie orale.
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Produits solaires parfois coupables d’allergies au soleil

Durant l'été, on utilise généralement davantage de cosmétiques, ne serait-ce que parce que l'on a recours aux produits solaires. Or l'ensemble de ces soins contient souvent un grand nombre de composants, dont certains peuvent se révéler allergisants. Les conservateurs sont particulièrement mis au banc des accusés.

Parmi ces derniers, on retient actuellement de fréquentes allergies à l'euxyl 400 qui entre dans la composition de nombreux cosmétiques, filtres solaires inclus.

Comment les éviter ?

Pour éviter au maximum les réactions cutanées, utilisez des produits hypoallergéniques. Ils sont en principe formulés à base de composants choisis et ont été testés en ce sens. Moins ils renferment de composants, moins ils sont susceptibles de provoquer de réaction. Cependant, même les produits les plus purs ne peuvent vous garantir une absence totale de risque.

Attention également aux rouges à lèvres et aux vernis à ongles, car certains d entre eux renferment des colorants potentiellement allergisants pour votre épiderme. Il arrive par exemple que des vernis à ongles provoquent des érythèmes au niveau des paupières : Les ongles peu perméables ne sont pas lésés par ces produits, mais la fine peau des paupières y est sensible lorsqu'on se frotte les yeux.

Quant aux produits solaires, les moins allergisants d'entre eux ne contiennent pas de filtres mais des écrans. On a longtemps reproché à ces soins leur aspect plâtreux et blanchâtre peu esthétique. Les efforts de recherche des laboratoires ont cependant permis d'améliorer largement leurs caractères cosmétiques. Tout est affaire de compromis : les produits à base de filtres solaires présentent souvent des qualités cosmétiques remarquables, tandis que les écrans vous assurent plus de sécurité si votre peau est à tendance allergique.

Bon à savoir : En cas d'allergie à un cosmétique, arrêtez immédiatement d'utiliser tout produit suspect. L'application d'une crème antihistaminique permet de réduire rapidement un éventuel œdème.

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Parfums : interdits de plage !

Les furocoumarines ne se rencontrent pas uniquement dans la nature (voir plus bas). Autrefois, elles rentraient assez souvent dans la composition de divers produits pour le corps tels que parfums, savons, eaux de Cologne... Responsables de l'apparition de traces pigmentées durables (surtout au niveau du cou), elles ont été progressivement éliminées de la majeure partie de ces produits.

Comment les éviter ?

Méfiez-vous notamment des imitations de parfums bon marché que vous dénicherez en Asie ou ailleurs. De même, les serviettes rafraîchissantes parfumées au citron que l'on distribue dans les avions contenaient autrefois ce type de produits. En principe, elles en sont aujourd'hui exemptes, mais mieux vaut éviter de les utiliser si vous allez au soleil.

D'une manière générale, par mesure de précaution, évitez de vous exposer au soleil lorsque vous vous êtes parfumé(e). Contrôlez la composition de vos produits de toilette et restez prudente car un grand nombre d'entre eux sont parfumés (crèmes cosmétiques, déodorants, savons...).

Usez d'artifices : appliquez votre parfum sur les doublures de vos vêtements, voire sur vos cheveux.

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Médicaments + soleil - attention danger !

Certains médicaments augmentent la sensibilité de la peau au soleil, et induisent des réactions phototoxiques. Fréquentes, elles peuvent se produire, que notre peau soit sensible ou non au soleil. Cela se traduit par un coup de soleil, dont l'intensité dépend de la dose médicamenteuse et de l'exposition.

Quelles substances sont en cause ?

Elles sont nombreuses. Les plus souvent incriminées :

  • les antibiotiques du groupe des tétracyclines (souvent prescrits contre l'acné) et des quinolones (indiqués en cas d'infections urinaires ou respiratoires),
  • certains anti-infectieux (de la classe des sulfamides),
  • certains anti-inflammatoires (en particulier le piroxicam),
  • l'amiodarone (médicament pour le cœur),
  • certains tranquillisants et antidépresseurs,
  • et les psoralènes (utilisés en puvathérapie) ...

Pour éviter les risques, prévenez votre médecin avant toute prescription avant les vacances.

Bon à savoir : Une autre réaction plus rare peut survenir : la photoallergie. Chez certains, les rayons solaires induisent une modification du médicament en provoquant la formation de substances auxquelles la peau réagit anormalement. Ces réactions surviennent après une période de latence et récidivent toujours, même avec de faibles doses de produits.

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Allergies après un déjeuner sur l'herbe

Scène estivale de weekend champêtre : Vous pique-niquez au bord d’une rivière. Vous vous baignez dans une eau délicieusement fraîche puis vous vous allongez dans l'herbe au soleil.

Après quelques heures apparaissent sur votre peau des traces rouges érythémateuses très délimitées, dont la forme rappelle celle de végétaux.

C'est la dermite des prés ! Certains végétaux contiennent des substances chimiques qui ne font pas bon ménage avec le soleil. C'est le cas de plantes comme les rues, les aquiles ou la bergamote.

Elles renferment des furocoumarines, qui sont activées par les UVA. D'ailleurs, les psoralènes sont des dérivés de ces mêmes furocoumarines, et sont prescrits sous contrôle médical en association avec les UVA dans le traitement d’affections cutanées, notamment le psoriasis.

En milieu humide et sous l'action du soleil, ces furocoumarines provoquent des réactions cutanées. La dermite des prés n’est pas grave mais un traitement à base de pommade antihistaminique est nécessaire pour éviter la persistance d’éventuelles taches pigmentées.

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