Boule au sein : examens et possibles types de tumeurs

Tumeur Begnine Sein
A la moindre petite boule ou douleur au sein, c’est la panique et nous pensons à un cancer. Si nous avons raison de ne pas négliger ces signes, ils ne sont pas tous annonciateurs de problèmes graves. Nous faisons le point.

Le sein est un organe qui se développe grâce aux hormones. De la naissance à la puberté, il ne se distingue pas, puis, chez la femme, il grossit grâce à des sécrétions hormonales en provenance du cerveau et des ovaires.

A l'intérieur du sein se trouvent des canaux dits "galactophores" qui drainent les sécrétions. Mais aussi des lobules, sortes de petites grappes qui sont situées dans la profondeur du sein et qui produisent le lait après l’accouchement. Celui-ci est acheminé jusqu'à la pointe du sein (mamelon) par les canaux galactophores. Les seins subissent les variations hormonales qui ont lieu au cours du cycle menstruel.

Les estrogènes assurent le développement des canaux galactophores ainsi qu'une augmentation de la perméabilité des petits vaisseaux au niveau des glandes mammaires. La progestérone, autre hormone, a une action complémentaire.

La prolactine sécrétée par l'hypophyse (glande située à la base du cerveau) assure la fabrication du lait. Toutes ces productions ou arrêts de production de ces hormones entraînent des modifications au niveau des seins. C'est pourquoi vous les trouvez plus tendus avant les règles et plus petits après. Un déséquilibre hormonal peut amplifier ces phénomènes.

Ces boules qui inquiètent

La découverte d'une boule dans le sein doit conduire le plus rapidement possible chez un médecin. Ce dernier vous expliquera de quoi il s'agit et vous demandera peut-être de pratiquer des examens complémentaires. La plupart du temps, il s'agit de lésions dites bénignes que l'on classe en trois principales catégories : l'adénofibrome, ou adénome, le kyste et le nodule de mastose.

L'adénofibrome ou adénome

Fréquent chez la jeune femme entre 18 et 40 ans, l'adénome est de forme et de volume variables. Il est indolore, ferme, mobile et bien délimité. Il est constitué de fibres musculaires lisses. L'adénome peut grossir rapidement chez l'adolescente, mais reste toujours bénin et ne doit pas inquiéter.

L'attitude des gynécologues varie face à une telle lésion. Certains souhaitent ne pas y toucher, mais la surveillent régulièrement grâce à la mammographie ou à l'échographie.

D'autres préfèrent l'enlever afin de supprimer une source d'inquiétude et de ne pas passer à côté d'un petit cancer qui se développerait des années plus tard dans la périphérie de ce nodule et dont le diagnostic serait ainsi retardé. Une telle intervention chirurgicale est pratiquement indolore et nécessite vingt-quatre à quarante-huit heures d'hospitalisation.

Le kyste : Il concerne surtout les femmes entre 40 et 50 ans et apparaît parfois de façon brutale. Il peut être douloureux à la palpation ou à la pression. Sa forme et sa constitution sont très variables d'une femme à l'autre. Il est bénin dans 99 cas sur 100. Si vous prenez la pilule, le gynécologue peut vous prescrire une pilule bien équilibrée, type pilule à climat progestatif, en vous demandant de vous revoir trois mois après.

Néanmoins, un kyste doit être surveillé de près, car il ne faut pas laisser de côté le cas où il serait malin.

D'autre part, il peut se transformer. Des examens complémentaires, et notamment l'échographie, voire la résonance magnétique nucléaire (RMN), permettent de savoir s'il s’agit d'un kyste liquidien, dit "transsonore", sans risque ou bien si l'on distingue la présence d’un bourgeon typique d'une certaine forme de cancer.

Dans le premier cas, le liquide est analysé. Si l'échographie et la RMN sont normales, un simple traitement, dit "progestatif", à base de progestérone est prescrit.

Dans le deuxième cas, il faut opérer impérativement afin d'enlever ce bourgeon.

Le nodule de mastose : Il s'agit d'un petit renflement en forme de nœud, d'où son nom. La présence d'une telle lésion peut poser un problème de diagnostic. En effet, la mammographie et l'échographie ne permettent pas toujours d'estimer à coup sûr la bénignité ou la malignité du nodule. C'est pourquoi une intervention chirurgicale est parfois retenue comme la seule solution fiable pour connaître la nature du nodule.

Une palette d'examens

De la simple palpation à l'exérèse (ablation de la tumeur), nous bénéficions aujourd'hui d'une palette d'examens permettant aux spécialistes d'établir, le plus précisément et le plus rapidement possible, un diagnostic afin de rassurer les femmes devant la bénignité d'une lésion du sein ou de prendre une décision si nécessaire.

L'examen clinique

C'est le premier qui doit se pratiquer, si possible en première partie de cycle. Il débute par un interrogatoire précis, un examen comparatif des deux seins et enfin une palpation. La palpation doit être pratiquée deux fois par an par un médecin à partir de la mise en route d'une contraception ou d'une vie sexuelle régulière.

La mammographie

Cet examen utilise les rayons X. De plus en plus fiable grâce aux progrès techniques, il permet de voir et d'étudier toute la glande mammaire ainsi que le mamelon. En l'absence de problèmes particuliers, la première mammographie doit débuter à partir de 40 ans, puis cinq ans après, ensuite trois ans après, et tous les ans à partir de 50 ans. En présence d'une lésion bénigne du sein, la mammographie doit être pratiquée chaque année.

Mammographie Sein
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L'échographie

Aussi importante que la mammographie, l'échographie correspond à l'enregistrement des échos produits par les ultrasons lors de leur passage à travers le sein. Elle permet de localiser très précisément une lésion et, notamment, de reconnaître la nature d'un kyste (solide, liquide, limites nettes, etc.).

La résonance magnétique nucléaire

Elle repose sur l'analyse du comportement des électrons (particules élémentaires ayant la plus petite charge électrique) dans un organisme soumis à un champ magnétique intense. Elle permet d'obtenir des images très précises de l'intérieur du sein sans utiliser de rayons ionisants.

La ponction

Pratiquée au moindre doute, la ponction de cellules de la lésion permet de confirmer la bénignité ou de constater sa malignité. En fonction des résultats, même en cas de lésion bénigne, le spécialiste peut proposer de l'enlever chirurgicalement

Mais si la surveillance d'une lésion bénigne est une bonne prévention pour éviter l'apparition d'un cancer, cela n'est malheureusement pas suffisant dans tous les cas.

C'est pourquoi la recherche est sur la voie de la découverte d'un marqueur biologique qui renseignerait sur le potentiel évolutif des lésions bénignes en tumeurs malignes. Lorsque l'on sait que 10 % des femmes développeront un jour ou l'autre un cancer du sein au cours de leur vie, on mesure l'avancée qu'apporterait l'arrivée d'un tel marqueur.

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