Démangeaisons (eczéma, psoriasis, urticaire) : causes et traitements

Démangeaisons
Eczéma, psoriasis, urticaire… ces prurits « dévastateurs » sont souvent vécus comme un enfer. Quelles en sont les causes et comment peut-on les traiter ?

Ces accès de démangeaisons sont souvent mal vécus par les malades

Le prurit se définit comme une sensation déplaisante qui entraîne le besoin - plus ou moins irrépressible - de se gratter. Présent dans de nombreuses maladies organiques :

  • maladies dermatologiques (psoriasis, eczéma, gale…) ;
  • ou générales (maladie de Hodgkin, pathologies hépatiques, endocriniennes...) ;
  • il peut également être provoqué par la prise de certains médicaments.

Se gratter peut être un plaisir douloureux

Son déclenchement est parfois dû à des seules causes psychologiques. Mais la plupart du temps, facteurs organiques et psychologiques sont imbriqués, d'où les fréquentes erreurs de diagnostic. La crainte des dermatologues au sujet du prurit est de passer à côté d'une maladie générale grave.

Lorsqu'on se gratte, sensations de douleur et de volupté s'entremêlent. Le grattage provoque en effet une forme de plaisir parce qu'il supprime provisoirement le prurit. Il donne aussi peut-être à certaines personnes le sentiment d'exister. Mais ne transformons pas les gens qui se grattent en masochistes ! Car si la sensation de jouissance peut exister, la souffrance est réelle.

De plus, les grattages répétés entraînent une transformation de l'épiderme qui devient rouge, squameux et s'épaissit. On dit qu'il se lichénifie. Or, plus la peau est lichénifiée, plus l'envie de se gratter est intense. Dès lors, un cercle infernal s'instaure.

La sensation de douleur peut être importante quand la peau est blessée suite à des grattages répétés, ou lorsque le prurit est dû à une maladie générale comme le diabète. En revanche, la douleur elle-même ne conduit pas au grattage.

Prurit et douleur sont différents. Par exemple, le premier est activé par la chaleur tandis que la seconde est au contraire calmée par cette dernière.

On sait par ailleurs que plus on est déprimé, plus les démangeaisons sont violentes. Une étude scientifique portant sur des malades souffrant de dermatoses prurigineuses comme le psoriasis, la dermatite atopique et l'urticaire chronique, conclut que l'intensité du grattage des patients était en rapport avec leur niveau de dépression.

On extériorise ses sentiments

L'origine de certains prurits n'est ni une dermatose, ni une maladie générale, mais un état psychique particulier, souvent dépressif ces prurits sont appelés fonctionnels ou idiopathiques (sans cause connue). On estime que 10 à 40 % des prurits généralisés sont des prurits d'origine psychogène.

On connaît les liens privilégiés entre la peau et le système nerveux : ils proviennent tous deux du même feuillet embryonnaire, l'ectoderme.

La peau est de surcroît un organe sensoriel très particulier : au cœur de la relation maman-bébé, elle participe pleinement à notre vie relationnelle et sensuelle. Arborer une peau fine, lisse et un teint éclatant constitue d'ailleurs une priorité pour la plupart des femmes, conscientes que leur peau est un élément de séduction à part entière.

Certaines personnes en proie à des sentiments de tristesse, de culpabilité, d'agressivité ou d'anxiété, et parvenant difficilement à exprimer leurs émotions, extériorisent leur mal-être en se "fabriquant" un prurit. Cette somatisation au niveau de la peau témoigne souvent d'une dépression.

Notamment chez les personnes âgées qui peuvent souffrir d'un prurit "sénile", aux causes multiples :

  • maladie générale,
  • manque de vitamines,
  • dessèchement cutané,
  • auxquels s'ajoutent des privations affectives (absence de caresses, de baisers, isolement...).
Psoriasis Coude
© istock

Un problème dont on a souvent honte

Quand les démangeaisons surgissent au travail ou dans la rue, le regard des autres peut être une gêne. Sans parler des conséquences du grattage : celui du cuir chevelu entraîne par exemple des pellicules... Et si on souffre d'un prurit vulvaire ou génital, c'est encore plus dur à vivre.

À l'origine du prurit anal, figurent souvent des causes locales (par exemple infectieuses) et psychologiques.

En cas de prurit vulvaire, certaines femmes tolèrent mal l'aspect inesthétique de la peau lichénifiée. Cette maladie complexante, associée à la crainte de la réaction du partenaire, les conduit parfois à se dérober aux relations sexuelles.

C’est d'abord parce que ces femmes ont des difficultés dans leur vie affective et sexuelle qu'elles souffrent d'un prurit vulvaire. Ainsi, quand les causes psychologiques prédominent, les frustrations dans la vie affective et sexuelle précèdent l'apparition du prurit puisque ce sont ces frustrations qui le déclenchent.

Les différents traitements

Le traitement associe fréquemment plusieurs approches thérapeutiques. En premier lieu, le dermatologue s'efforce de trouver la (les) cause(s) du prurit et de la (les) traiter. Si le prurit est dû aux effets secondaires de médicaments, on suspend bien sûr leur prise. Le traitement local comprend souvent des corticoïdes.

Le dessèchement de la peau conduisant à des démangeaisons, les pains sans savon et les cosmétiques à base de corps gras sont les bienvenus. Pour éviter toute irritation supplémentaire, il est conseillé de porter des vêtements en coton, de couper ses ongles pour éviter toute surinfection, de réduire sa consommation d'excitants (thé, café, alcool) ...

Le traitement général comporte souvent la prise d’anti-histaminiques. Pour les prurits d’origines psychologiques, le dermatologue prescrira si besoin des antidépresseurs. Beaucoup de psychothérapies (psychothérapies de relaxation, psychothérapies psychanalytiques) favorisent un état de bien-être et exercent donc un effet bénéfique sur le prurit.

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