Pendant ces longues semaines aux conditions climatiques difficiles, les germes s'en prennent avec une rare vigueur à nos muqueuses respiratoires.
Alors, que faire si une fièvre survient, si une douleur se réveille, si des éternuements se succèdent ? Quels médicaments prendre (ou surtout ne pas prendre) si la gorge est irritée ? Tout dépend en réalité des premiers symptômes et de leur gravité...
En cas de fièvre
Une forte poussée de température (en général accompagnée de frissons, d'une fatigue et de quelques courbatures) : il y a fort à parier que vous soyez victimes d'une infection.
Ce que vous pouvez faire : prendre un comprimé de paracétamol ou d'aspirine. Boire suffisamment pour éviter de vous déshydrater. Si votre température ne dépasse pas 38,5° et si vous ne souffrez d'aucun autre trouble particulier, il est probable que ce traitement fera céder la fièvre au bout de 24 à 36 heures. Une grande partie des infections O.R.L. sont provoquées par des rhinovirus qui n'engendrent -à part un simple rhume - que très rarement une poussée de température. Prenez garde à une fièvre qui persiste. Elle est souvent le signe d'une contamination assez sévère : par une surinfection bactérienne ou par la présence d'un virus particulièrement "actif" !
Maux de gorge
Vous pouvez calmer ces douleurs en utilisant certains produits contenant des anti-inflammatoires, anesthésiques et des antibactériens (pastilles, pulvérisateurs...). Toutefois, si la fièvre ne cède pas et si votre gorge vous gêne de plus en plus, un avis médical est indispensable. Peut-être s'agit-il d'un début d'angine qui nécessitera la prescription d'antibiotiques.
Perte de la voix, toux
Le larynx est touché. En fonction de l'importance de ces symptômes et de votre température, l'avis d'un médecin peut être plus ou moins urgent. Pour atténuer l'inflammation laryngée et en particulier des cordes vocales, il existe des comprimés ou sirops apaisants. Le praticien peut vous prescrire des anti-inflammatoires et, quelquefois, des antibiotiques.
Nez qui coule
Signe en général d'une rhinite. Tant que ces écoulements sont propres et clairs, et que vous n'avez pratiquement pas de température, il n'y a pas lieu de prendre des antibiotiques. Il s'agit d'un simple rhume, qui se manifeste parfois également par quelques maux de gorge. L'agent responsable est en général un rhinovirus. En une semaine, tout devrait rentrer dans l'ordre.
Une consultation est indispensable si la fièvre persiste, si vous vous sentez fatigués ou si d'autres signes se manifestent : maux de tête, troubles digestifs (vomissements, constipation, diarrhée...). Enfin, ne négligez pas des douleurs dans les joues ou le front, à la racine du nez ou aux angles internes des yeux. Elles peuvent être des manifestations de sinusite.
Fatigue intense
Lorsqu'elle est intense et qu'elle s'accompagne de courbatures, il y a de fortes chances qu'il s'agisse d'une grippe. Si cette fatigue est réellement invalidante, il est préférable que votre médecin vous examine. L'origine de vos troubles peut être multiple : cela peut correspondre à un simple surmenage ou à un début d'hépatite...
Douleur dans l'oreille
Sans doute s'agit-il d'une otite. C'est en tout cas une des premières causes à envisager, surtout si vous "traînez" un rhume depuis quelques jours. L'otite moyenne qui fait suite à une rhinopharyngite est plus particulièrement fréquente chez les enfants.
En plus de la douleur locale, vous pouvez souffrir d'une baisse de l'audition ou de bourdonnements d'oreille. La fièvre n'est pas constante. Vous pouvez prendre les médicaments habituels qui vous soulageront (antalgiques, anti-inflammatoires). Mettre des gouttes dans l'oreille avant d'aller consulter votre médecin ? Non ! Cela peut même être dangereux. Car imaginez que le tympan se soit percé sans que vous vous en soyez aperçus (cela peut arriver !), les gouttes iront directement se loger dans l'oreille moyenne et abîmer les éléments les plus précieux de votre oreille.
L'avis d'un médecin est donc indispensable. A l'aide d'un otoscope, il examinera le tympan. Le traitement d'une otite moyenne aiguë nécessite en général des antibiotiques.
Les bons médicaments
Les anti-inflammatoires
Ils diminuent l'inflammation locale (nez, gorge, oreille) et calment cette sensation désagréable de nez, arrière-nez... congestionné. Ils ont aussi une action antalgique, utile si vous souffrez de la gorge. Ils ont un effet antipyrétique (qui fait tomber la fièvre). Ils se présentent sous la forme de comprimés, suppositoires, piqûres (rarement utilisées). En cas d'infection aiguë, ils sont donnés pendant trois à cinq jours.
Comme ils peuvent engendrer des maux d'estomac, mieux vaut les prendre en milieu de repas. L'aspirine est le plus classique des anti-inflammatoires. Pour certaines affections O.R.L., des médecins préconisent d'autres produits ayant une action anti-inflammatoire beaucoup plus importante que l'aspirine.
À lire également : Une douleur ? N'attendez pas pour vous faire aider
Le paracétamol
Il lutte contre la douleur et la fièvre. Un adulte ne doit pas dépasser la dose de 2 à 3 grammes par 24 heures. Cette posologie est diminuée en cas d'insuffisance rénale. Chez le nourrisson, on donne en général de 20 à 30 mg/kg/24 heures. En cas de forte température, il est parfois recommandé d'alterner aspirine-paracétamol. Ce produit existe en comprimé, comprimé effervescent, suppositoire (utile pour les tout-petits), ou en poudre. Les allergies au paracétamol sont rares. Dans ce cas, il faut interrompre le traitement.
Les décongestionnants par voie orale
Leur rôle est de libérer le nez, l'arrière-nez et l'arrière-gorge. Ces médicaments, contenant souvent un antihistaminique, sont davantage prescrits lorsqu'il existe une composante allergique à la rhinopharyngite, par exemple. Ils risquent d'entraîner une somnolence. Certains d'entre eux ne sont pas recommandés si vous souffrez d'angine de poitrine, d'hyperthyroïdie ou de diabète.
Les antitussifs
Leur but est de stopper, sinon calmer une toux. Ils contiennent donc des substances sédatives plus ou moins fortes, comme de la codéine, ou un antihistaminique. Si vous toussez "gras", le médecin préfère donner un antitussif léger, ou plutôt un muco-fluidifiant pour que vous puissiez éliminer les sécrétions bronchiques (dont vous devez vous défaire puisqu'elles contiennent des germes). Ces produits se présentent sous la forme de comprimés, sirops, suppositoires, gouttes...
Les muco-fluidifiants
Ils sont particulièrement indiqués si une infection touche la majeure partie des voies respiratoires. En cas de toux grasse, ces médicaments fluidifient les sécrétions bronchiques vous permettant de les cracher plus facilement. Le but est de libérer les voies aériennes pour mieux respirer et aussi de déboucher le nez. Ces produits sont également donnés dans certaines otites. Ils existent en granulés, sirops, comprimés, ou ampoules injectables.
Les pulvérisateurs nasaux
Il en existe de toutes les sortes, certains contenant des produits antiallergiques, d'autres des corticoïdes parfois associés à un antibactérien, etc. Certains pulvérisateurs renferment des vasoconstricteurs. En cas de nez bouché, ils sont très efficaces. Certains de ces produits sont interdits au moins de 7 ans et, de toute façon, ne peuvent être employés longtemps au risque de déclencher une irritation locale et d'engendrer au bout du compte une... rhinite !
Les antibiotiques
Ils sont prescrits lorsque vous êtes victimes d'une infection d'origine bactérienne (streptocoque, hemophilus...). Le traitement dure de 6 à 10 jours. Ne l'interrompez pas sans avis médical, car vous en perdriez tout le bénéfice. Le médecin peut en prescrire certains aux femmes enceintes. Attention, ne cédez pas à l'automédication !
Les antibiotiques se présentent en comprimés, gélules ou piqûres. Pour les enfants, ils existent en poudre, en solution (avec souvent un goût fruité) ou encore en piqûre. Ces médicaments sont en général bien supportés, mais certains peuvent être à l'origine de nausées, de maux d'estomac ou d'éruption cutanée. Si vous êtes allergiques à la pénicilline (très souvent utilisée), dites-le à votre médecin qui vous en prescrira un autre.
À lire aussi :
- J'ai mal à la gorge : est-ce une angine ?
- Hiver : on se soigne avec l'aromathérapie !
- Comment éviter la grippe ?
- Comment guérir sa toux ?
- Comment en finir avec les maux de gorge ?
- Nos recettes de tisanes contre le mal de gorge
- Rhumes, otites, angines chez l’enfant : les traiter et les éviter
- Allergies respiratoires chez l'enfant : comment les prévenir ?