Le pouvoir de guérir est en soi : le pouvoir du cerveau sur la maladie

Illustration de petits médecins étudiant le cerveau
Tous les malades ont envie de guérir. Mais certains s’en sortent mieux que d’autres. Pourquoi ? Ils sauraient se servir de leur esprit pour aider le médecin à les soigner. Explications.

Quand le psychisme agit sur notre corps

Au début des années soixante une danseuse étoile à l'Opéra de Paris, fut victime d'un horrible accident. Au moment où elle entrait en scène, son costume s'enflamma et elle fut atrocement brûlée. De l'avis général des médecins, la gravité de ses lésions ne lui laissait que peu de chances de survie... Mais la danseuse étoile était dotée d'une énergie peu commune qui lui permit de guérir.

Les médecins et le personnel soignant de l'hôpital, où elle avait été admise dans le service des grands brûlés, furent impressionnés par cette jeune femme dont la volonté contribua, avec plusieurs interventions chirurgicales, à lui rendre une autonomie satisfaisante.

Qu'est-ce qui fait que certaines personnes sont dotées de cette force de guérir, de cette volonté de s'en sortir ?

Peut-on, en quelque sorte, aider les médecins à nous guérir en nous préparant mentalement à affronter notre maladie ? Non seulement cette force existe, mais elle est en chacun de nous. Notre psychisme agit aussi sur notre corps, et c'est cette action qu'il faut apprendre à utiliser positivement, pour notre bien.

Attention : Cette action du psychisme ne ressort pas de la "magie" et elle ne constitue en aucun cas une alternative aux traitements médicaux, chirurgicaux et médicamenteux. C'est, au contraire, pour accompagner ces traitements et les renforcer, qu'elle doit être mise en œuvre.

Connaître la maladie pour mieux l'affronter

On doit d'abord déterminer si l'on a vraiment envie de guérir. La question peut surprendre et même choquer. Comment ne pas avoir envie de guérir quand on est malade ! Bien sûr, en cas de maladie majeure, comme le cancer, tout le monde a envie de guérir.

Mais il existe d'autres affections moins dramatiques qui, nous conférant un statut social nouveau, nous font exister par rapport à nos proches. On s'occupe de nous, on nous demande comment nous allons, et parfois, nous trouvons cela agréable. Telle cette femme qui confia un jour à son médecin : "Il n'y a que lorsque je suis déprimée que mon mari s'occupe de moi".

Une fois déterminée notre volonté de guérir, il faut apprendre à parler de la maladie. La parole permet d'évacuer l'angoisse que nous avons en nous, d'en prendre conscience et de l'affronter en la connaissant. Il ne faut pas ruminer seul son inquiétude. Le médecin est l'interlocuteur privilégié pour se confier. S'il est disponible, il va permettre à son patient d'exprimer ce qu'il ressent avec ses mots à lui, pas seulement ceux de la médecine qui sont souvent difficiles à comprendre.

Ce dialogue avec le médecin va nous faire comprendre la maladie et nous préparer à la lutte qui va s'engager entre elle et nous : "Je sais ce que j'ai et je ne l'accepte pas !"

Comprendre sa maladie, se l'imaginer, est une étape importante. L'inquiétude et la dépression, qui ne vont pas dans le sens de la guérison, résultent souvent de l'ignorance de notre mal. Celui-ci devient mystérieux et nous avons tendance à interpréter négativement les moindres signes que va produire notre organisme.

Le psychisme influence le corps

Une fois que l'on a décidé de guérir et compris notre maladie, il faut apprendre à se servir de son esprit (notre psychisme) pour aider le médecin à nous soigner. Car notre psychisme agit sur notre corps de la même manière que notre corps agit sur notre psychisme. Nous pouvons tous constater l'influence de notre corps sur notre psychisme, par exemple, quand nous sommes fatigués ou malades, notre moral s'en ressent et nous "voyons les choses en noir".

Il est moins facile de prendre conscience de l'influence de notre psychisme sur notre corps.

Un test permet de la constater : Asseyez-vous sur une chaise, fermez les yeux et imaginez que vous montez quatre à quatre des escaliers. Si votre concentration est bonne, si vous arrivez à vous représenter la situation, si vous n'êtes pas distrait par des bruits extérieurs, vous pourrez constater que les pulsations de votre cœur vont augmenter, comme si vous couriez réellement... voilà un effet de votre psychisme (votre imagination) sur votre corps.

Des techniques de motivation à la guérison sont, depuis quelques années, développées dans des hôpitaux. Témoin, celle du service de cancérologie infantile de l'hôpital de Genève, en Suisse : régulièrement, on fait dessiner aux enfants hospitalisés, sur de grandes feuilles de papier, les "mauvaises cellules" de leur sang. Ils se concentrent sur les cellules qu'ils ont dessinées puis, avec des crayons de couleur, ils les détruisent en les recouvrant de graffitis. Cette action symbolique leur permet de se motiver en vue de la guérison et de se libérer de leur angoisse...

Les techniques de visualisation de la maladie ont toutes des effets positifs sur son évolution et même sur sa disparition.

Se concentrer sur sa volonté de guérir vite

On peut apprendre à utiliser son psychisme comme une valeur ajoutée aux traitements médicaux pour guérir. Pour s'initier à cette pratique, le mieux est de s'adresser à un praticien reconnu par le corps médical pour éviter les charlatans. Il existe, en milieu hospitalier, des groupes de paroles pour aider les patients à entreprendre ce type de démarche.

Par exemple à Paris une structure accueille des femmes atteintes de cancer du sein. Si l'on veut commencer, chez soi, on peut s'entraîner cinq minutes par jour en se concentrant sur sa volonté de guérir et sur le fait que la force de l'esprit peut nous aider à y parvenir.

Seul, les yeux fermés, il faut répéter cet exercice tous les jours. Ce travail est destiné à faciliter et à accompagner l'action du médecin, pas à la remplacer. Établir un dialogue confiant avec lui fait partie du traitement. Encore faut-il trouver le bon médecin, celui qui établira cette relation avec vous.

Quand un placebo trompe le cerveau

À  Vancouver (Canada), une équipe de chercheurs canadiens de l'université de Colombie britannique a réussi à observer concrètement, au moyen d'un scanner (PET scan), ce qui se passe dans le cerveau d'un patient affecté par la maladie de Parkinson quand on lui fait croire qu'on lui administre un médicament puissant tout en lui donnant une substance inactive (de l'eau salée en l'occurrence).

Ils ont pu constater, dans certains cas, que le cerveau libérait autant de dopamine que s'il prenait un médicament actif. En clair, le malade, convaincu d'être soigné, a reproduit inconsciemment l'action du médicament.

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