Comment garder ses reins en bonne santé ?

Santé Des Reins
Leur fonctionnement dépend beaucoup de la quantité d’eau que nous buvons et de ce que nous mangeons. Conseils de prévention.

L’importance des reins

Les reins sont des organes vitaux chargés de multiples fonctions. Ils filtrent les déchets transportés par le sang et les éliminent dans les urines ; ils supervisent la quantité d'eau nécessaire à l'organisme ; ils produisent aussi des hormones contrôlant certaines fonctions comme la pression artérielle. Autant de raisons pour être attentif à leur bon fonctionnement, d'autant plus que certaines altérations peuvent passer inaperçues.

En France, plus de deux millions de personnes présentent une insuffisance rénale plus ou moins grave. Et on estime à 20 000 au moins le nombre de nouveaux cas de lithiase urinaire formation de calculs - observés chaque année.

Boire avant d'avoir soif

Il faut boire 1 à 1,5 litre d'eau chaque jour pour maintenir l'équilibre hydrique chez une personne sédentaire et vivant sous un climat tempéré.

En deçà, le travail des reins est gêné pour l'élimination des déchets, les urines sont plus foncées. Mieux vaut donc boire davantage.

Une règle d'or : toujours boire avant d'avoir soif. Le cerveau met en effet un certain temps à transmettre l'alerte quand l'organisme manque d'eau. Pour être certain de ne pas nuire à vos reins, commencez la journée en buvant un grand verre d'eau : les activités métaboliques du corps font perdre de l'eau, tout comme la chaleur du lit.

Au petit déjeuner, la boisson doit être abondante et prise dans un grand bol plutôt que dans une tasse. Ensuite, il faut boire tout au long de la journée, avant, pendant et après les repas.

Mêmes conseils pour les personnes sujettes aux calculs rénaux, qui doivent absorber au minimum deux litres de liquide au quotidien. Cela évite une concentration trop forte en sels minéraux dans les urines, facteur favorisant l'apparition de calculs.

Boire Eau Fraiche Mincir
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Le sel : est-ce mauvais pour les reins

Consommé en excès, le sel perturbe l'équilibre hydrique de notre corps. On doit alors boire en même temps, sous peine d'être victime d'une soif intense dans les heures suivantes. La "dose" idéale tourne autour de 8 g/ 24 h... soit la moitié de ce que certains consomment !

« Ce n'est pas très important tant que tout va bien, souligne Eric Maltet, néphrologue. Mais cette surveillance doit devenir stricte en cas d'hypertension artérielle, car celle-ci est dangereuse non seulement pour les artères, mais également pour les reins. »

En endommageant leurs vaisseaux sanguins, elle les empêche de débarrasser le sang de ses déchets. Or, l'hypertension artérielle est la cause de l'insuffisance rénale chez environ 10 % des nouveaux patients.

Nos conseils : évitez de verser la salière sur les aliments, d'abuser des condiments comme le ketchup et la moutarde, ainsi que des aliments très salés comme les charcuteries.

Par ailleurs, « il n'y a aucun intérêt à utiliser des diurétiques qui peuvent entraîner un déséquilibre des sels minéraux dans le corps, insiste Eric Maltet. Ni de consommer à outrance des diurétiques naturels tels que le thé ou le café, au risque de fatiguer les reins, voire de favoriser la survenue de calculs. »

Manger bien pour éviter les calculs

Il arrive que des substances minérales, comme le calcium, normalement présentes et dissoutes dans l'urine, se transforment en "cristaux", devenant constitutifs de calculs urinaires.

Ces éventuels processus de cristallisation vont dépendre de divers facteurs comme l'excès ou l'insuffisance de boissons hydriques, d'aliments carnés ou végétaux, de produits salés... avec pour conséquence des urines trop alcalines ou trop acides. Ceci explique toute l'importance de la nutrition pour éviter la survenue de calculs.

Parmi ces derniers, on en distingue deux types : les calculs calciques (80 % des cas), avec surtout ceux d'oxalate de calcium, et les calculs uratiques, avec ceux de divers urates. Les premiers sont favorisés par des urines trop alcalines et les seconds par des urines trop acides.

Lorsqu'ils restent de petite taille, les calculs peuvent s'engager dans les voies urinaires en provoquant généralement de vives douleurs : ce sont les coliques néphrétiques.

Les plus gros, susceptibles d'atteindre la taille d'un petit œuf, risquent quant à eux de bloquer l'écoulement de l'urine ou d'abîmer le rein.

De façon générale, privilégiez les aliments à haute teneur en vitamine A (abricot, brocoli, melon, citrouille). Cette vitamine favorise le bon fonctionnement du système urinaire et aide à prévenir la formation de tous les types de calculs. Par exemple, une portion de 125 grammes de carottes fournit le double de la quantité recommandée chaque jour, soit 1,5 milligramme.

Cette vitamine favorise le bon fonctionnement du système urinaire et aide à prévenir la formation de tous les types de calculs.

Vitamines A
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À lire également : Vitamines E, C et A : comment ne pas en manquer ? 

Contre les calculs uriques

Limitez votre consommation de viande ou de volaille : pas plus de 170 g par jour. Ces aliments contiennent certaines substances (purines) qui augmentent la concentration d'acide urique dans l'urine. Idem pour les abats, le gibier, les crevettes, les pétoncles, certains poissons (hareng, maquereau, sardines et anchois).

Evitez de boire de l'alcool, car il favorise l'excrétion d'acide urique dans l'urine.

Contre les calculs calciques

Ne consommez pas de la viande à chaque repas il est établi que l'excès de protéines d'origine carnée augmente la formation urinaire d'oxalate de calcium.

Il ne faut pas supprimer les apports en calcium, contrairement à ce qui était autrefois recommandé. Afin de maintenir son capital osseux, il faut s'assurer des apports d'environ 900 mg par jour chez l'adulte : par exemple, deux yaourts, un quart de litre de lait et 30 grammes de gruyère.

Réduisez seulement la quantité de lait, de yaourt, de fromage et de crème glacée si vous en faites consommation exagérée.

Limitez les eaux minérales à très haute teneur en calcium.

Evitez ou limitez les aliments riches en acide oxalique, comme les asperges, les épinards, le céleri, le fenouil, la rhubarbe, l'oseille, les betteraves, les figues, les cacahuètes, le chocolat, le thé...

Attention aux supplémentations inutiles en vitamines C et D qui, à doses importantes, peuvent entraîner une calcification diffuse du rein, ainsi que la formation de calculs d'oxalate de calcium. Vérifiez avec votre médecin si vous devez absolument prendre de tels suppléments. Si oui, n'excédez pas 3 ou 4 grammes de vitamine C et 10 microgrammes de vitamine D par jour.

Attention à certains médicaments

Certains médicaments peuvent être toxiques pour le rein. Qu'ils agissent de façon aiguë comme les produits de contraste iodés utilisés en radiologie, ou plus insidieusement comme le lithium, utilisé pour traiter des psychoses, ainsi que certains anti-inflammatoires et antibiotiques pris sur le long cours.

Les anti-inflammatoires réduisent la capacité de filtration des reins. Avec le risque, à la clé, de provoquer une insuffisance rénale chronique ou aiguë. S'ils sont indispensables, des précautions sont à prendre chez les personnes présentant une fragilité rénale et chez les seniors : le médecin évitera certaines familles (indoliques ou oxicams) et conseillera des molécules éliminées rapidement par l'organisme ; la dose prescrite sera la plus faible possible, la durée du traitement la plus courte possible l'arrêt du traitement s'imposera au moindre effet indésirable.

Les antibiotiques, surtout les aminosides et la vancomycine, pris à long terme ou en cures trop fréquentes, peuvent s'accumuler dans les reins et les fragiliser. 20 % des insuffisances rénales aiguës sont liées directement à la consommation d'antibiotiques.

Les signes d'alerte

  • Si vos mains, vos pieds et la zone autour des yeux se mettent à gonfler, cela peut être le signe d'une mauvaise élimination. Et toute anomalie des urines doit amener à consulter : apparence trouble, traces de sang, couleur foncée, formation d'un excédent de mousse lors de la miction.
  • Un besoin fréquent d'uriner la nuit ou au contraire une urine moins abondante, des difficultés à uriner sont aussi des signes à ne pas négliger. Ainsi que la perte d'appétit, de poids, ou encore la survenue de démangeaisons persistantes et généralisées.

Les premiers examens à faire

Les maladies rénales étant le plus souvent silencieuses (excepté en cas de calculs), il est important de faire mesurer régulièrement sa pression artérielle. En cas d'hypertension non contrôlée, cela peut accélérer l'évolution d'une maladie du rein sous-jacente. Certaines pathologies peuvent favoriser une insuffisance rénale. On contrôle régulièrement le fonctionnement des reins chez les patients diabétiques, hypertendus...

En cas de doute, on recherche la présence d'albumine ou de sang dans les urines, ainsi qu'un taux anormal d'urée, d'acide urique ou de potassium dans le sang. Simples à réaliser à l'aide de bandelettes, ces examens permettent de faire un bilan de la fonction rénale.

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