Antalgiques : quels médicaments prendre contre la douleur et quels risques ?

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Les médicaments antidouleur sont des incontournables dans nos pharmacies. À tel point qu’on a souvent tendance à les banaliser. Erreur ! Tous les antalgiques ne se valent pas. Ce qu’il faut savoir pour choisir celui qui vous convient le mieux.

Choisir l'antalgique adapté : une décision à ne pas prendre à la légère

Mal à la tête, aux dents, au ventre... nous avons tous le réflexe antalgique. Vous êtes une adepte de l'aspirine ? Vous ne prenez que du paracétamol ? Vous avez certes vos raisons personnelles, mais sont-elles vraiment objectives ? Car en matière d'antidouleur, il n'existe pas de solution universelle qui marche à tous les coups. On peut cependant orienter son choix en fonction du type de douleur et des précautions qu'imposent les médicaments.

C'est quoi un antalgique finalement ?

Les antalgiques, également connus sous le terme d'analgésiques, jouent un rôle assez important dans la gestion de la douleur, qu'elle soit aiguë ou chronique. Ces médicaments, qui peuvent être administrés par diverses voies telles que orale, veineuse, sous-cutanée, transdermique, ou intramusculaire, sont conçus pour atténuer ou supprimer la douleur sans pour autant traiter sa cause sous-jacente.

Comment agit-il contre la douleur ?

Un antalgique est un médicament qui intervient directement au niveau du système nerveux pour interrompre ou diminuer le circuit de la douleur, permettant ainsi de réduire la sensation douloureuse sans agir sur l'origine de cette dernière.

La douleur, étant un signal d'alerte de l'organisme en réponse à une agression (comme une coupure ou une brûlure) ou un dysfonctionnement (tel qu'une inflammation), varie selon le ressenti individuel. Les antalgiques fonctionnent en bloquant la transmission de ce signal de douleur à différents niveaux : au niveau des nerfs de la zone affectée, de la moelle épinière, ou directement dans le cerveau.

Classification des antalgiques

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi une classification des antalgiques en trois paliers, selon leur puissance et leur capacité à diminuer, voire stopper la douleur :

  • Palier 1 : Ces médicaments traitent les douleurs légères à modérées et incluent des substances telles que le paracétamol, l'aspirine, et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'ibuprofène. Ils sont souvent disponibles sans ordonnance et sont fréquemment utilisés en automédication.
  • Palier 2 : Regroupe les opioïdes faibles, tels que la codéine, la dihydrocodéine, et le tramadol, destinés au traitement des douleurs modérées à intenses.
  • Palier 3 : Comprend les antalgiques puissants, réservés aux douleurs sévères ou résistantes aux traitements de palier inférieur. Cette catégorie inclut des opioïdes forts comme la morphine, le fentanyl, l’oxycodone, et d'autres, dont l'utilisation est strictement encadrée en raison du risque d’accoutumance et de dépendance.

Mécanisme d'action des antalgiques

Les antalgiques agissent à différents niveaux du système nerveux :

  • Niveau I : Ils interviennent au niveau des nerfs périphériques, traitant ainsi les douleurs légères à modérées.
  • Niveau II : Principalement au niveau de la moelle épinière, ces médicaments sont efficaces pour les douleurs modérées à intenses.
  • Niveau III : Agissant directement au niveau cérébral, ils sont destinés aux douleurs intenses ou réfractaires aux traitements de niveau I et II.

Nous allons dans cet article nous consacrer aux antalgiques de niveau I. 

Les précautions essentielles à respecter lors de la prise de médicaments contre la douleur

Respectez toujours la posologie et n'augmentez jamais les doses sous prétexte que le produit est inefficace. Vous avez pris votre médicament et vous avez toujours mal ? Attendez au moins 4 heures avant d'en reprendre. Toujours pas d'effets ? Testez un autre antalgique ou, encore mieux, allez consulter votre médecin.

Ne tombez surtout pas dans le piège de l'association de médicaments. En consommant plusieurs produits, vous augmentez le risque d'effets secondaires. Evitez aussi de prendre des produits codéinés du type Gelumaline ®, Codoliprane ® ou Prontalgine ® sans avis médical. La codéine est un antalgique puissant mais peut aussi provoquer des troubles désagréables (nausées, constipation, vertiges).

De plus, dans près d'un cas sur dix elle est inefficace, car certaines personnes ne peuvent pas la transformer en produit actif. Le monde des antidouleur est moins simple qu'il n'y paraît. D'où l'intérêt d'en connaitre tous les tenants et les aboutissants.

À lire aussi : Le guide des médicaments qui soulagent la migraine

Les médicaments contre la douleur d'utilisations "courantes"

1. Le paracétamol

On le retrouve dans des médicaments comme Doliprane®, Efferalgan® ou Dafalgan®. C'est l'antidouleur le mieux toléré. II agit en 30 à 45 minutes en moyenne (forme comprimés). Les comprimés effervescents assurent un résultat en 15/20 minutes.

Dans quelles situations prendre du paracétamol ?

Quel que soit le type de douleur, le paracétamol est l'antalgique de choix des femmes enceintes, des personnes âgées et des enfants (à des doses spécifiques).

Il est conseillé en première intention pour les douleurs rhumatismales chroniques et convient pour soulager les céphalées et les maux de ventre.

À quelle dose en prendre ?

500 mg à 1 g par prise, à renouveler toutes les 4 heures si besoin, sans dépasser la dose de 3 grammes par jour. Exceptionnellement, il est possible d'aller jusqu'à 4 g/ jour.

Ce n'est pas pour moi si : je souffre de maladie du foie.

2. L'ibuprofène

On le retrouve dans Advil ®, Ergix®, Intralgis®, Nurofen®, Upfen®... II possède des propriétés antalgiques mais aussi anti-inflammatoires. Il agit au bout de 45 à 60 minutes, selon les produits.

Dans quelles situations en prendre ?

C'est l'antalgique de première intention en cas de migraine. Il est aussi recommandé pour calmer les règles très douloureuses et les souffrances d'origine inflammatoire : douleurs dentaires, musculaires, maux de gorge, "poussée" d'arthrose...

À quelle dose prendre de l'ibuprofène ?

200 à 400 mg par prise, à renouveler toutes les 6 heures, sans dépasser 1200 mg/jour. L'ibuprofène se prend de préférence au cours des repas pour éviter les irritations au niveau de l'estomac.

Quand ne faut-il pas en prendre ?

Plusieurs raisons :

  • vous souffrez d'un ulcère gastrique :
  • vous avez l'estomac sensible ;
  • vous avez déjà fait une crise d'asthme déclenchée par l'aspirine ;
  • vous prenez des anticoagulants ou un médicament à base de lithium ;
  • vous suivez un traitement avec anti-inflammatoire ;
  • vous êtes enceinte de plus de trois mois.

3. L'aspirine

Aspro®, aspirine du Rhône®, Aspirine pH8®… l'aspirine est non seulement un antalgique et un anti-inflammatoire, mais elle fluidifie le sang. D'où de nombreuses précautions d'emploi.

Préférez les formes effervescentes, les plus rapides d'action (30 minutes).

Dans quelles situations prendre de l’aspirine ?

L'aspirine soulage bien les courbatures et les syndromes grippaux. Mais ses effets secondaires sur le sang et sur l'estomac, conduisent à la manier avec précautions.

À quelle dose  prendre de l'aspirine ?

500 mg à 1 g par prise, à prendre toutes les 4 heures si besoin, sans dépasser 3 g par jour.

Vous ne devez pas en prendre si...

L'aspirine a les mêmes précautions d'emploi et contre indications que l'ibuprofène (voir plus haut). De plus, elle ne convient pas aux personnes souffrant de goutte ou ayant tendance aux hémorragies. Elle ne doit pas être prise dans les 7 jours qui précèdent une intervention chirurgicale.

Quel médicament pour les enfants ?

En automédication, le paracétamol (Doliprane®, Efferalgan®) est recommandé dans la majorité des cas de douleurs.

La dose ? 15 mg/kg quatre fois par jour, toutes les 4 heures. Les formes sirop sont pratiques, car elles sont graduées en dose-kilo.

Cependant, les suppositoires agissent plus vite. L'ibuprofène (Advil®, Nureflex®) reste, quant à lui, le médicament souverain des maux de tête de l'enfant

L'aspirine n'est plus recommandée par les médecins car elle n'est pas bien tolérée.

À retenir : l'ibuprofène ne doit pas être utilisé en cas de varicelle.

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