Un médicament adapté
Pourquoi le médecin vous a-t-il prescrit des comprimés et des gélules alors que vous auriez mille fois préféré un sirop au goût onctueux pour calmer votre mal de gorge ? Et pourtant, ce n'est ni une erreur ni un oubli de sa part, mais un choix adapté à votre problème.
Car la forme pharmaceutique d'un médicament (comprimé, poudre à dissoudre ou injection, sirop...) a également son importance.
Tout dépend d'abord du principe actif, qui se prêtera ou non à telle ou telle forme. Par exemple, les personnes diabétiques doivent se faire des piqûres parce que l'insuline est une substance qui, si elle était ingérée, serait immédiatement dégradée par les enzymes du tube digestif.
Une fois la forme choisie, les chimistes des laboratoires pharmaceutiques doivent rendre le médicament efficace pour agir au bon moment et là où il faut. Il sera alors conçu pour intervenir vite ou à plus long terme, pour être libéré dans l'estomac ou seulement dans le côlon, pour circuler localement ou bien dans tout l'organisme.
Gélule ou comprimé effervescent ?
Gélule, comprimé classique ou effervescent, certains principes actifs se déclinent sous plusieurs formes. L'avantage de la gélule réside dans sa coque en cellulose, qui protège nos papilles de l'éventuel mauvais goût du produit, mais surtout nos muqueuses d'un principe actif trop agressif.
Toutefois, le comprimé reste la forme la plus courante : près de la moitié des médicaments est administrée ainsi. Ne négligez pas l'indication l'à prendre avec un grand verre d'eau sur la notice : le liquide (eau ou jus de fruit) a un rôle important dans la dissolution du médicament et son acheminement vers l'estomac.
Quant à la version effervescente, sa rapidité d'action est un atout. Tandis que gélules et comprimés doivent d'abord être délités dans l'estomac pour passer dans le sang, les formules effervescentes se transforment dans un verre d'eau en solution liquide, directement absorbable.
Voie express : les formes "lyoc"
Encore plus rapides sont les comprimés à faire fondre sous la langue : ils passent directement dans le sang en profitant des nombreuses veines sublinguales. Sous cette forme "lyoc", on trouve notamment des traitements anti-douleurs ou contre l'angine de poitrine.
Autre mode qui contourne le système digestif : le suppositoire. Privilégié pour les enfants, il est utilisé plus rarement chez les adultes. Pourtant, il agit rapidement, en s'écoulant directement dans le sang via le système très vascularisé de l'ampoule rectale, et évite les désagréments liés au passage dans le tube digestif (nausées, brûlures d'estomac, interactions médicamenteuses)
Piqûre en intraveineuse : en cas d'urgence !
Le passage direct du médicament dans le sang est aussi utilisé en cas de traitements d'urgence : le médecin urgentiste optera plutôt pour une injection dans une veine, dans une artère, voire dans le cœur en cas d'arrêt cardiaque. Des méthodes extrêmes que seul un praticien confirmé peut effectuer !
Matin, midi ou soir ?
Outre la forme pharmaceutique, la façon de prendre les médicaments est importante. Le mieux étant, bien sûr, de suivre les instructions du médecin sur l'ordonnance. Certains médicaments, stimulants, seront pris le matin ; d'autres, sédatifs, plutôt le soir.
Excepté ces cas, il faut généralement maintenir, le temps du traitement, une concentration cons- tante du principe actif dans le sang. Or, les médicaments sont éliminés en permanence, notamment par le foie. Pour cette raison, les prises doivent être renouvelées régulièrement : une, deux ou trois fois par jour, selon le temps qu'ils restent dans l'organisme.
Enfin, respecter les heures de prise est important pour éviter les creux et les pics de concentration du produit dans le sang. L'indication "pendant" ou "en dehors des repas doit également être respectée.
Si de nombreux médicaments sont plus efficaces pris à jeun, d'autres doivent être accompagnés de nourriture car ils peuvent être néfastes s'ils arrivent sur une muqueuse stomacale non protégée par des aliments. C'est le cas de la plupart des anti-inflammatoires, par exemple.
Respecter la durée du traitement
Outre la fréquence des prises, la durée du traitement est à prendre en compte. Son respect est crucial, notamment pour les antibiotiques. Même si leur effet se fait souvent sentir dès le troisième ou le quatrième jour, il ne faut pas pour autant les arrêter si le médecin les a prescrits pour une semaine !
En effet, en stoppant le traitement prématurément, le risque est de favoriser la résistance des germes qui subsistent dans l'organisme. Acclimatés à l'antibiotique qu'ils ont affronté, ils peuvent procéder à une mutation génétique et, sous cette nouvelle forme, y être définitivement insensibles. Il est donc important d'aller au bout du traitement pour éradiquer tous les germes pathogènes.
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