Impatiences : quand les jambes souffrent

Impatiences Jambes Sans Repos
Près d’une personne sur dix est concernée. Que faire contre ce syndrome d’origine neurologique qui provoque souvent des nuits sans repos ?

C'est toujours la même plainte. « Je n'ai pas eu une bonne nuit de sommeil depuis au moins quinze ans ! » raconte Sylviane, 54 ans. Les médecins spécialistes du sommeil connaissent bien le syndrome des jambes sans repos.

La majorité des patients dort mal et pour près de la moitié, c'est même la plainte numéro un !

Qu'est-ce que c'est ?

Les "impatiences" sont le symptôme le plus connu. Ces sensations désagréables parcourent les jambes et se manifestent au repos, en particulier la nuit.

Dès que l'on bouge, elles disparaissent totalement ou en partie. La plupart des patients ont aussi des mouvements involontaires des jambes, de faible amplitude mais fréquents parfois, c'est juste le gros orteil qui se contracte, parfois les muscles... Ces mouvements déclenchent des micro-éveils de quelques secondes, qui retentissent sur la qualité du sommeil.

Une carence en fer

Il ne s'agit pas d'un problème circulatoire. Les jambes sans repos ont une origine neurologique : la dopamine, un neurotransmetteur, agirait sur la régulation des mouvements involontaires des jambes. Des études ont montré que les symptômes s'améliorent lorsqu'elle est stimulée. Cela ne signifie pas toutefois que la dopamine soit forcément impliquée dans cette affection.

Autre élément à prendre en compte le fer. En effet, une carence en ce minéral est retrouvée chez de nombreux patients. Chez les femmes enceintes, pour qui le risque de carence en fer est connu, ce syndrome est également plus fréquent. D'où la prescription quasi systématique par le médecin d'un bilan biologique destiné à évaluer le métabolisme du fer, lors de la première consultation.

Manque De Fer
© istock

Plusieurs traitements possibles

  • Une supplémentation en fer, pendant trois mois. Elle peut se faire par voie orale, injection ou perfusion (si le fer est mal absorbé par l'organisme). Mais elle ne corrige pas toutes les impatiences.
  • La lévodopa, traitement précurseur de la dopamine utilisé dans la maladie de Parkinson, ou bien les agonistes dopaminergiques (dont le ropinirol). Ils sont utilisés uniquement pour les personnes très gênées au quotidien.
  • Les antidépresseurs peuvent être employés dans les formes modérées. Ils ne traitent pas les impatiences, mais permettent de mieux dormir.

Les opiacés ont un effet antalgique. Ils peuvent être prescrits dans les formes sévères et ponctuellement. Mais aucune étude ne prouve qu'ils sont réellement efficaces, tout comme les anticonvulsivants.

Favoriser le sommeil

Marcher, faire de l'exercice physique le matin, du vélo dans la journée, prendre des bains chauds le soir, se faire masser... tout est bon pour parvenir à dormir (même placer une vessie de glace au niveau de la plante des pieds). À chacun de trouver ce qui est le plus adapté à sa personnalité. Penser aussi à supprimer les facteurs aggravants (café, tabac...).

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