Fatigue, malaise, faiblesse passagère... et si l'on accusait la petite tension ? Ce ne serait pas la première fois, et nombre de patientes fatiguées s'entendent souvent dire par leur médecin : « Ce n'est rien, juste une petite baisse de tension » ! Alors, la petite tension, coupable de tous les maux ?
La pression artérielle, c'est quoi au juste ?
La tension, ou plus précisément la pression artérielle, est le reflet de l'activité du cœur et des artères. Le médecin la mesure quand le patient est au repos à l'aide d'un tensiomètre (le brassard gonflable) et d'un stéthoscope.
Il obtient alors deux résultats : la pression systolique ou maxima (quand le cœur se contracte) comprise en moyenne entre 10 et 12, et la pression diastolique ou minima (quand le cœur se relâche) dont la valeur moyenne se situe entre 6 et 7.
Cependant, ces valeurs moyennes souffrent de nombreuses exceptions, en particulier parmi les femmes. Nombre de jeunes filles de 20 ans ont une pression systolique naturellement plus basse, comprise entre 9 et 10, et sont en pleine forme.
De plus, la pression artérielle est en perpétuelle variation ! Elle augmente lors d'un effort physique même modéré, en cas de stress, d'agressivité. Au contraire, elle diminue dans les moments de calme et de plaisir, pendant la digestion et encore davantage lors d'un profond sommeil. Ces "hypotensions" quotidiennes sont tout à fait normales.
Enfin, des petites baisses de tension ne provoquent ni malaises, ni fatigue ni aucun autre symptôme particulier. Seules des pressions systoliques beaucoup plus basses provoquent des malaises, des vertiges et une fatigue extrême.
Ce que peut cacher une petite tension
Face à une pression artérielle légèrement plus basse que la moyenne (donc entre 9 et 10), le médecin cherchera néanmoins à savoir si elle résulte du fonctionnement normal de l'organisme, ou si elle est le reflet d'un dysfonctionnement.
Ainsi, certaines anémies (ferriprives), fréquentes chez les femmes ayant des règles abondantes, entraînent des baisses de tension. Il en va de même des diarrhées causées par les gastroentérites ou les turistas. En effet, la perte de liquide diminue la pression artérielle.
De nombreux autres facteurs, allant du surmenage à l'hémorragie interne, peuvent faire baisser la tension. Dans tous ces cas, le médecin cherchera avant tout à soigner la maladie qui en est à l'origine. Une fois le trouble corrigé, la pression artérielle reprendra sa valeur normale.
Un signe de longévité
Si aucune pathologie n'est décelée, la tension basse est alors jugée comme étant naturelle. Ce n'est pas elle qui cause la fatigue. Inutile donc de chercher à la faire remonter ! Les médecins prescrivent parfois des médicaments pour stimuler la tension. Ceux-ci surtout pour intérêt de rassurer les patients.
De surcroît, une tension naturellement basse est plutôt signe... de bonne santé et même de longévité ! En effet, elle protège le système cardiovasculaire. C'est au contraire l'hypertension qui s'avère dangereuse provoquant à long terme des complications cérébro-vasculaires, cardiaques ou rénales bien connues.
De plus, la pression artérielle a tendance à augmenter avec l'âge. Ainsi, les jeunes qui ont une tension légèrement plus basse ne seront que peu ou pas concernés par l'hypertension vingt ou trente ans plus tard.
Les cas à risques
Ainsi, les petites tensions sont plutôt à envier, sauf... si elles s'accompagnent d'une hypotension orthostatique ! Cette appellation compliquée désigne une baisse ponctuelle de la pression artérielle lors du passage brusque de la posture assise ou couchée à la position debout. Cette hypotension brutale peut entraîner des malaises, des vertiges, voire une perte de connaissance.
L'hypotension orthostatique doit absolument être soignée, car elle peut occasionner des blessures en cas d'évanouissement. De plus, elle semble causer une dégradation plus rapide des capacités cérébrales au cours du vieillissement.
Le diagnostic s'effectue en mesurant la pression artérielle du patient en position assise puis debout. Un écart de plus de deux points entre les deux mesures révèle une hypotension orthostatique.
Cette dernière peut être causée par certains médicaments (par exemple, antidépresseurs, antihypertenseurs...).
Dans ce cas, un ajustement du traitement est nécessaire. L'hypotension orthostatique survient aussi en présence de grosses varices aux jambes. Leur retrait chirurgical ou le port de bas de contention supprime ce risque.
Enfin, l'hypotension orthostatique est présente dans la maladie de Parkinson et dans certaines formes de diabètes. Dans ces cas-là seulement, les médecins chercheront à augmenter la tension au moyen de la midodrine, un médicament hypertenseur au dosage délicat. Excepté ces situations particulières, ne touchez surtout pas aux tensions qui sont légèrement basses, elles constituent une chance !
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