Rapports sexuels : quelles différences entre hommes et femmes ?

Sexualité Homme Femme
L’harmonie et la complicité amoureuse d’un couple passe par une sexualité heureuse et épanouissante. Mieux se connaître pour mieux s’aimer, et mieux découvrir le corps de l’autre pour mieux le comblera. Questions-réponses sur le « fonctionnement sexuel » au féminin et au masculin.

Quelles sont les différences et les ressemblances entre leurs organes sexuels ?

Il est plus exact de parler de complémentarité ! En effet, la nature est ainsi et bien faite que l'homme et la femme sont tous deux dotés d'organes génitaux qui "vont bien ensemble".

En revanche, il est évident - et ce, à l'œil nu !-  que l'homme et la femme ne sont pas "faits pareil" : il n'y a aucune ressemblance physiologique.

Les organes sexuels externes jouent un rôle prépondérant dans le plaisir, et les organes internes sont davantage liés à la reproduction. Et cela est valable pour les femmes et pour les hommes.

Ainsi, si l'on peut mettre en parallèle le vagin et le pénis qui sont les organes du plaisir, la femme a, en plus de son partenaire, le clitoris et les petites lèvres, également directement liés à l'accès au plaisir. Côté interne, on peut aussi comparer les ovaires, qui contiennent les ovules, avec les testicules qui, eux, abritent les spermatozoïdes ; et les trompes de Fallope s'apparentent aux canaux déférents et à l'urètre qui véhiculent les substances reproductrices.

Quelles sont leurs zones érogènes ?

Si l'on part du principe que tout le corps est susceptible d'érotisation, les zones érogènes féminines et masculines sont forcément les mêmes !

Cependant, hommes et femmes ont des zones érogènes dites primaires : les parties génitales, participant directement au processus d'excitation et pouvant conduire à l'orgasme. Quant aux zones érogènes dites secondaires, les femmes semblent être plus "gâtées" que leurs compagnons, car elles ont plus de régions très innervées, donc plus réceptives. Ainsi, leurs seins, et plus précisément le mamelon, très riche en terminaisons nerveuses et fibreuses, sont plus "excitables" que les seins des hommes.

Sinon, on retrouve, chez elle et lui, la face interne des cuisses, le bas du dos, mais aussi les oreilles, la nuque... Faut-il rappeler que ces zones érogènes ne le sont que si elles sont stimulées par des gestes tendres, complices et habiles. Rien de plus "anti-érotique" que des caresses brutales, maladroites ou impatientes. Méfiez-vous, car le désir est fragile et peut retomber très vite ! Avis à tous les pressés !

Différences Hommes Femmes
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L'accès au plaisir est-il le même pour elle et lui ?

Presque. Pour tous deux, il se décompose en plusieurs phases.

Pour elle

La première phase, celle du désir, est, bien sûr, déclenchée par des stimulations physiques (caresses) et psycho-affectives (ambiance intime, proximité de l'homme qu'elle aime, sa vue, son contact, son parfum). Mais la montée de son "appétit sexuel" est également sous la dépendance d'hormones qui régulent le désir et de neuro-transmetteurs, des messages sensoriels, qui passent par le cerveau.

La deuxième phase est celle de l'excitation : les zones érogènes sont mises en éveil, congestionnées, sous les caresses : le vagin se lubrifie, se rétrécit à l'entrée et s'élargit en profondeur, s'apprêtant à "insérer" le pénis ; le clitoris se durcit et les petites lèvres grandissent. Autant de manifestations physiques qui durent plusieurs minutes jusqu'au plateau, avant d'atteindre le seuil pré-orgastique,

La troisième phase est la plus brève, mais aussi la plus intense : c'est l'orgasme, Celui-ci serait dû à une série de contractions des muscles de toute la région génitale, mais en réalité les descriptions personnelles de chaque femme montrent à quel point l'orgasme est une notion subjective. A chacune d'évaluer l'intensité de son plaisir.

Pour lui

La première phase commence par l'excitation, qui, comme chez la femme, est liée au désir et répond à une série de stimulations Le pénis s’allonge, se durcit sous l'effet du sang qui remplit en très peu de temps ses tissus caverneux et spongieux : c'est l'érection.

D'autre part, les testicules se rapprochent du bassin et les canaux déférents se raccourcissent,

La deuxième phase, en plateau, est celle où l'excitation atteint son maximum : la taille du pénis, du gland et des testicules augmente.

Quant à l'orgasme, c'est, comme pour la femme, la phase la plus courte : les contractions s'enchaînent. En général, l'éjaculation survient en même temps, libérant le sperme.

La troisième phase c'est la résolution, caractéristique masculine, qui débute juste après l'orgasme.

Vivent-ils la "première fois" de la même façon ?

Une fois de plus, il s'agit d'un vécu intime, propre à chaque histoire. Mais cette étape semble aussi "marquante" psychologiquement pour le garçon que pour la jeune fille.

Chez le garçon, on rencontre surtout la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas "y arriver". Il est fréquent de voir des jeunes gens incapables d'avoir une érection, parce qu'ils sont "bloqués", que leur angoisse dépasse leur désir. Un seul conseil s'impose : calmez-vous, et tout ira bien.

Chez la jeune fille, on retrouve aussi cette angoisse, doublée de la peur d'avoir mal. Peur aussi de franchir une étape, de passer le cap qui la rendra "différente". Physiquement, l'intensité de la douleur ainsi que les saignements à la rupture de l'hymen dépendent de chacune, de la façon dont elle le vit et dont son partenaire s'y prend ! Selon un sondage auquel ont répondu 10.600 filles de 13 à 25 ans, 37 % qualifient leurs premiers rapports d'agréables et 23 % de "douloureux".

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Les hommes ont-ils plus "besoin" de faire l'amour que les femmes ?

A première vue, oui. Les hommes dissocient l'amour du sexe. Difficile de généraliser, mais il semblerait que chez l'homme, le désir soit plus "mécanique" que chez la femme, plus "cérébrale", pour qui la sensibilité et l'amour sont primordiaux.

De plus, les hommes connaissent des érections systématiques, comme celles du matin. Et là, le sentiment amoureux n'a rien à voir ! C'est pourquoi on rencontre des hommes qui peuvent faire l'amour avec des femmes pour lesquelles ils ne ressentent "rien" si ce n'est un besoin d'assouvir leur instinct sexuel. Les femmes, en revanche, ont besoin d'un climat affectif, de tendresse et d'amour pour avoir une relation sexuelle satisfaisante. Ainsi, une femme qui connaît une période d'abstinence assez longue est relativement moins frustrée physiquement qu'un homme.

Mais ne confondons pas : cela ne veut pas dire que les hommes n'ont pas besoin de tendresse, d'attention et de plaisir !

La ménopause et l'andropause ont-elles des effets comparables sur la sexualité ?

Les hommes sont davantage épargnés que les femmes par les effets néfastes du vieillissement sur la sexualité. A tel point qu'à 70 ans, 73 % des femmes n'ont plus du tout d'activité sexuelle contre seulement 32 % d'hommes.

Mais même si l'andropause est plus "diffuse" que la ménopause, elle aussi se manifeste par des modifications physiques qui interviennent dans leur vie sexuelle. Ainsi, le taux de testostérone baisse, même si les sécrétions hormonales se poursuivent.

Et cette diminution va de pair avec une baisse de la libido. De même, les contractions moins nombreuses et moins intenses rendent le plaisir plus aléatoire.

D'autre part, les érections se font plus rares et plus difficiles à maintenir. L'éjaculation n'est plus aussi systématique et elle est plus lente à venir ; le volume de l'éjaculat est moindre. Enfin, la période réfractaire s'allonge, pouvant durer plusieurs semaines.

Mais pour retarder tous ces effets au maximum, sachez, messieurs, que la sexualité, cela s'entretient ! Si vous avez une sexualité régulière et active tout au long de votre vie d'homme, vous aurez plus de chances de profiter de votre vitalité au-delà de 70 ans !

Pour les femmes, outre le bouleversement psychologique que représente la ménopause, des changements physiques interviennent, rendant leur sexualité plus difficile à vivre.

La carence en œstrogènes est responsable d'une atrophie du vagin, d'une sécheresse des muqueuses et d'une absence de lubrification : autant d'obstacles à l'épanouissement sexuel du couple, car ils rendent les rapports désagréables, voire douloureux pour la femme, qui préfère alors trop souvent s'abstenir. Heureusement, des traitements hormonaux de substitution permettent de pallier ces carences : les femmes ménopausées retrouvent alors une vie sexuelle heureuse, grâce à un climat de tendresse et de complicité.

Y a-t-il des couples '"sexuellement incompatibles" ?

Malheureusement, oui ! Dans certains cas –rares- il y a incompatibilité anatomique : par exemple, quand le pénis de l'homme est trop petit ou trop étroit, et que sa femme souffre d'une béance vaginale (le vagin est détendu et large), après de multiples grossesses. Il n'y a alors aucun frottement ni contact au moment de la pénétration, et ni l’un ni l'autre ne peuvent ressentir de plaisir.

D'autre part, il existe des incompatibilités purement sexuelles, davantage liées à un problème d'excitabilité. Ainsi, si votre mari est du matin et vous du soir, vous pouvez connaître des relations dont la qualité laisse à désirer. On rencontre aussi ce genre de problèmes au sein des couples qui n'aiment pas les mêmes choses, les mêmes caresses…

Dans ces derniers cas, des efforts partagés et le dialogue permettent de régler ces discordances ou au moins d'améliorer les relations.

Peut-on avoir plusieurs rapports successifs ?

Pas de problème physique particulier pour les femmes, sauf extrême fatigue. En revanche, pour les hommes, c'est plus compliqué. En effet, après l'éjaculation, la phase de résolution réfractaire est un passage obligé. Et inutile d'essayer de stimuler votre compagnon pour recommencer aussitôt : cela lui est physiologiquement impossible. Un peu de patience donc ! Il suffit d'attendre que cette phase, plus ou moins longue selon les tempéraments, l'envie et l'âge, soit terminée.

Cela dit, il est vrai que nombreux sont les hommes qui s'endorment aussitôt l'acte sexuel accompli, alors que leurs compagnes souhaiteraient à ce moment-là se faire câliner davantage… Là encore, c'est une question de nature !

Rapport Sexuel Homme Femme
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Peut-on parler de « frigidité masculine » ?

La frigidité étant l'incapacité à éprouver du plaisir est une spécificité féminine, bien qu’elle existe aussi chez l’homme, elle est beaucoup moins représentée.

Pour l'homme, on parle plus d'impuissance, c'est-à-dire l'impossibilité d'avoir une érection et ce pour de multiples raisons : organiques, psychologiques, ou les deux ensembles.

Chaque partenaire a-t-il obligatoirement un orgasme à chaque rapport ?

Non, rassurez-vous ! Rien de plus "normal" que de ne pas avoir l'impression d'atteindre le septième ciel à chaque fois ! Si cette notion de plaisir, on l'a dit, est complètement subjective, il semble que les hommes soient plus faciles à satisfaire que les femmes : leur accès au plaisir paraît plus stable et plus uniforme, et surtout leur orgasme est visible à l'œil nu, puisqu'il se traduit par l'éjaculation.

Celui des femmes est plus imprévisible et peut-être aussi plus fragile, car plus sensible au contexte. Pour se donner totalement, les femmes ont besoin d'être en confiance.

D'ailleurs, on appelait aussi l'orgasme la "petite mort" tant le corps se relâchait, s'abandonnait et connaissait des sensations indescriptibles. Indescriptible : le mot est lâché ! C'est exactement ce qui caractérise l'orgasme. Alors, à vous de juger !

L'homme aurait-il, lui aussi, un cycle ?

On ne peut pas parler d'équivalent masculin du cycle mensuel de la femme. Même si les hormones mâles connaissent des fluctuations dans le temps, elles sont produites en permanence (comme les spermatozoïdes) à partir de la puberté. On peut donc en conclure que les hommes ont un rythme sexuel plus stable et uniforme que leurs compagnes, qui, elles, sont physiologiquement plus réceptives à certains moments de leur cycle.

Leur libido est régie en grande partie par les influences des hormones : ainsi, les œstrogènes jouent un rôle dans la régulation du désir et leurs modifications l'augmentent en général avant l'ovulation, avant, pendant et après les règles.

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