Le soutien-gorge : entre confort et beauté
Le soutien-gorge, c'est un peu l'envers du décor, l'accessoire qui ne se voit pas. Enfin pas directement. Car sous le pull-over, il habille la poitrine et met la silhouette en valeur. Article intime par excellence, si les femmes l'aiment séducteur, elles ne veulent plus d'un carcan. Le soutien-gorge se doit d'être confortable avant tout.
Mais dans l'univers complexe de la lingerie-corseterie, rien n'est simple. D'une part, parce qu'une poitrine de femme n'entre dans aucun standard. D'autre part, parce qu'il existe une contradiction résidant dans l'offre même de soutiens-gorge. En effet, si celle-ci est phénoménale, les femmes ont du mal à trouver un soutien-gorge à leur poitrine. La recherche d'un bon modèle tient du casse-tête. Et mène, après des essayages sans fin, plus souvent à l'achat de raison qu'au coup de cœur !
Êtes-vous sûre de votre taille ?
« Depuis l'adolescence, je portais une taille qui ne me convenait pas, jusqu'au jour où une vendeuse m'a détournée de mon 85 B, qui me cisaillait le buste, pour un 90 A. Quel soulagement et quelle révélation ! »
Cela paraît incroyable, mais plus de la moitié des Françaises (60 %) ne portent pas la bonne taille de soutien-gorge. Et cela même si elles pensent la porter. Et sur ces 60 %, la moitié encore ne porte pas la bonne forme de soutien-gorge. Lorsqu’une femme prend du poids, elle n'a pas non plus le réflexe de changer de taille.
D'où l'intérêt d'un meilleur conseil en matière de dessous. Or, là aussi, les femmes n'en font pas une priorité. En effet, la majorité des achats de lingerie sont effectués en super et hypermarchés. Sans conseil ni essayage préalable.
Les femmes ne réalisent pas la complexité d'un soutien- gorge. Ce n'est pas seulement un produit esthétique, mais c'est avant tout technique.
Dans ce contexte, c'est aux marques de travailler pour nos bustes. Parce que les femmes font aujourd'hui plus de sport, elles réclament plus de confort et de maintien. Également parce que les tailles de bonnets augmentent : les classiques 85 B sont dépassés par les 90 C !
Si la mode est au moulé et au sans couture, le soutiens-gorge avec coutures horizontales, verticales et croisées, offre un bien meilleur maintien. Pour le tissu, une maille moins élastique, voire rigide, au niveau des bonnets et des bretelles, est de loin préférable pour les moyennes et fortes poitrines. De même, un dos fin, très joli par ailleurs, devrait occuper une largeur minimum pour être efficace (40 mm au lieu du 19 mm standard)
Soutien-gorge : testez-le !
- À l'essayage, bougez, faites des mouvements amples. Le soutien-gorge doit rester en place. Quand vous tenez le bon modèle, un conseil, achetez-en plusieurs !
- Une bonne armature est à bouts arrondis : elle ne blesse pas ni ne perce le tissu. Pratiques, les armatures amovibles, qui se retirent d'un clic de la main pour laver en machine.
- Après une chirurgie esthétique, il est recommandé de porter un soutien-gorge sans armature pendant 15 jours à 3 semaines. La peau à cet endroit est très réactive après une opération. Il faut éviter de la blesser. Le mieux, c'est de porter du coton (pas de synthétique à cause du risque d'irritation), avec une large bande sous les seins. Et, de préférence, avec ouverture sur le devant, pour ne pas avoir à effectuer de mouvement qui tire sur la peau et la cicatrice.
- Vos bretelles glissent des épaules : soit le tour de dos est trop grand, soit l'implantation des bretelles est trop proche des aisselles. Inutile de les resserrer, vous risquez de creuser vos épaules.
- Si vous faites un 85 C et que l'on vous propose un 90 B, ce n'est pas pour vous vendre un article à tout prix... Quand on passe au tour de dos supérieur, les bonnets augmentent aussi en proportion.
- Pendant les règles, préférez un soutien-gorge "évolutif" qui s'adapte au changement de volume. Ou bien prévoyez un soutien-gorge tout simplement plus grand.
- Ne vous forcez pas à porter un article qui ne vous va pas. Même si vous le trouvez "craquant". Il existe des dizaines de modèles.
- Quand le soutien-gorge est usé et détendu, changez-le.
85 B ou 35 A ?
Les tailles 85, 90, 95... correspondent au tour de dos en centimètres. On le mesure depuis le dessous des seins.
Les mesures A, B, C... inventées dans les années Trente par le corsetier Warner, correspondent à la profondeur des bonnets. Pour obtenir cette profondeur de bonnet, il faut faire la différence entre votre tour de dos et votre tour de poitrine, mesuré à hauteur de la pointe des seins.
Exemple : Tour de dos : 82 cm, et tour de poitrine : 100 cm. 100-82 = 18 cm. Votre profondeur de bonnets correspond à un C.
Cette valeur est établie à partir d'un tableau d'équivalences, connu des professionnels de lingerie-corseterie.
Le type de modèle selon la poitrine
Trois maintiens pour la sportive
Une niche encore sous-exploitée : 70 % des femmes en France pratiquent un sport, mais seulement 50 % utilisent un soutien-gorge sportif.
Ce produit, très technique, doit concilier respirabilité, maintien et liberté de mouvement. Avec des matières respirantes qui absorbent et évacuent l'humidité. Des formes adaptées au sport (couvrantes) qui soutiennent, des coutures extra-plates ou du sans couture, des armatures à l'extérieur et, surtout, des bretelles et un dos larges - 3 agrafages ou un dos nageur - pour supporter le poids des seins. Pratique aussi, l'ouverture zippée sur le devant. En clair, le soutien-gorge doit se faire oublier.
Différents maintiens sont proposés (3 à 4) selon le type d'activité. Depuis les brassières, plus adaptées au fitness, marche à pied, gym douce aux modèles plus techniques pour les sports qui bougent : équitation, judo, jogging, volley-ball...
Pour les petites poitrines
On pense toujours que les petites poitrines sont les mieux loties. Exact pour les tailles, puisque la plupart des marques font du bonnet A, B et C. Pour le confort, c'est moins évident.
Le problème majeur, surtout quand on est grande, c'est de trouver un soutien-gorge à armatures qui ne fasse pas mal.
Pour Sophie, c'est à chaque fois la même chose. « Je suis obligée de rembourrer les armatures avec du coton ». Quant à Jade, qui aime les soutiens-gorge pigeonnants, elle écarte les baleines, les tord, quitte à les déformer, pour les assouplir au maximum. L'entre-deux-bonnets n'est jamais assez long.
Résultat : Les baleines tombent sur la pallie la plus sensible, entre les seins. une solution : faire éventuellement agrandir, par une couturière, l'écart entre les bonnets. Ou choisir des marques qui taillent petit.
Pour les fortes poitrines
Signe des temps ? Les fortes, voire très fortes poitrines sont de plus en plus nombreuses depuis une décennie. Hormis les traditionnelles marques de grand maintien, beaucoup d'autres ont développé des lignes "grandes tailles".
Mais pour les très fortes poitrines (au-delà du 105 D), le maintien devient l'apanage des spécialistes. De nombreuses pathologies sont liées au port d'un mauvais soutien-gorge : maux de tête, douleurs dans le cou, les épaules, le dos, sensation de fourmillement ou d'engourdissement dans les bras, jusqu'à des vertiges, bourdonnements d'oreilles ou éblouissement… Plus la poitrine est forte, plus les composants du soutien- gorge (bretelles, agrafages, matière...) devront être larges et non-stretch.
- Pour le dos : une attache d'au moins 3 agrafes.
- Les bretelles : larges et doublées dans une matière douce pour ne pas blesser les épaules. Pas de fines épaulettes qui ne soutiennent rien et "coupent" les épaules.
- Les bonnets : renforcés dans leur partie basse, avec une large bande de maintien sous les seins.
- Minimiseur : il a été conçu au départ pour les femmes âgées avec une forte poitrine. La forme des bonnets permet une répartition uniforme des seins et le tissu aplatit légèrement la poitrine sans la compresser : on perd ainsi une taille de bonnets.
Pour les futures mamans
La priorité, c'est un bon maintien et un soutien-gorge "évolutif" (les seins prennent environ 2 tailles au cours de la grossesse, entre 3 et 5 mois et entre 6 et 9 mois) dans des tissus doux, absorbants (coton) ou respirants (microfibre).
Avec, bien sûr, des bretelles et un dos larges et variables. Si vous ne tombez pas dans le spécial maternité, optez pour des modèles souples, en matière douce et extensible (mais pas trop), avec un dos et des bretelles larges et doublées.
Quant aux armatures, veillez à ce qu'elles soient rembourrées pour ne pas blesser la poitrine. Pour l'allaitement, vous avez le choix entre un dégrafage par la bretelle (clip), par devant (agrafes) ou sur le côté (zip).
Notre conseil : Si vous achetez ce soutien-gorge entre le 7e et le 8e mois de grossesse, prévoyez une taille supérieure de dos et de bonnets.
Pour les adolescentes
Les armatures sont-elles déconseillées aux poitrines adolescentes ? « Faux débat », disent en chœur les professionnels de la lingerie-corseterie. Pour une poitrine naissante, l'armature est certes inutile. D'ailleurs, les juniors (12-13 ans) ne souhaitent pas porter de soutien-gorge trop sophistiqué. Elles veulent quelque chose de joli mais qui reste discret et naturel.
En revanche, les jeunes filles avec moyenne et forte poitrine ont besoin d'un bon maintien. C'est aujourd'hui un constat : à 15-16 ans, de plus en plus de jeunes filles portent déjà du bonnet C, et les E décollent... S'il existe des tissus assez denses qui offrent un soutien efficace, l'armature reste un meilleur placement.
Mais une chose est sûre, il est important de bien choisir son premier soutien-gorge, l'armature ne doit jamais faire mal. Si elle est gênante, ôtez-la ou changez de soutien-gorge. Mais ne vous évertuez pas à la supporter.
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