Pourquoi certaines femmes rêvent d’être maigres ?

Envie D'être Maigre
Certes, beaucoup de mannequins sont filiformes et les jeunes femmes ont souvent envie de leur ressembler. Mais cette fascination de la minceur parfois extrême révèle des vrais besoins d’exister.

Une fascination pour la maigreur... ?

L’anorexie mentale est une maladie grave qui préoccupe les nutritionnistes et relève du psychiatre ou du psychologue.

Mais toutes les femmes maigres ne sont pas anorexiques. Paul Mireau, sociologue de l'alimentation, voit ainsi apparaître depuis quelques années des jeunes femmes qu'il qualifie de « petites anorexiques ». Parce qu'elles n'ont pas un comportement pathologique, mais une fascination pour la maigreur qui dépasse la simple envie d'être mince pour se conformer à l'idéal esthétique de notre société.

Selon ce spécialiste, l'envie d'être maigre correspond davantage à un besoin d'exister. Et à des tendances et des comportements dont nous n'avons pas toujours conscience.

L’envie d’être maigre pour prouver qu'on est performante

À l'époque où le corps était considéré comme une machine, il fallait le nourrir et lui apporter beaucoup de calories pour lui permettre de bien travailler.

Depuis que le travail est de moins en moins manuel, la performance a changé de sens.

Aujourd'hui, « il faut aller vite, être performant, se débarrasser d'un "surpoids' synonyme d'inertie », observe Paul Mireau. Les rondeurs sont associées au plaisir de vivre, la minceur à l'efficacité sociale et professionnelle. On ne se nourrit plus pour vivre et travailler, mais pour s'inscrire dans notre époque et dans son idéal.

« La graisse, c'est dégoûtant », dit Carla, 28 ans, qui ne fait pas de différence entre le gras de la viande et les rondeurs éventuelles du corps humain.

Le terme de "dégraisser" a d'ailleurs pris un sens éloquent depuis la fin des années 1970 : quand on dégraisse dans une entreprise, on licencie au nom de l'efficacité et de la rentabilité.

Ces discours nous influencent, et les femmes y sont particulièrement sensibles. D'autant que leurs parents ne cessent de les pousser dans la performance scolaire, sportive et sociale.

Pour être autonome

Quand elles vivent encore avec leurs parents, les jeunes femmes prennent souvent leurs repas dehors et, quand elles mangent à la maison, elles le font en "décalé". Refuser le repas préparé par maman, c'est afficher et affirmer son autonomie. « Je lui dis que je n'ai pas envie de manger ce qu'elle prépare parce que ça fait grossir, mais la vérité, c'est que je n'ai plus envie d'être traitée comme une enfant », avoue Adèle, 23 ans, une sylphide qui se nourrit de fruits, de légumes et de laitages.

Elles sont nombreuses, les jeunes femmes qui commencent à prendre leur envol en refusant de s'asseoir à la table familiale. II n'y a pas de quoi s'alarmer, la plupart du temps c'est une période transitoire par laquelle elles ont besoin de passer...

Être maigre pour être conforme

« Pour plaire, il faut que je sois mince » Louisa, 18 ans, comme beaucoup de jeunes femmes, n'en démord pas. Pour atteindre leur objectif, ces femmes font attention à ce qu'elles mangent.

Or, quand elles quittent la maison pour faire des études ou parce qu'elles ont trouvé un travail, plus personne n'est là pour leur rappeler qu'elles doivent manger.

Elles n'ont pas appris à cuisiner et, de toute façon, elles n'ont plus aucune raison de se mettre à table puisqu'elles vivent seules et font souvent la journée continue. Conséquence : elles se nourrissent vite et sur le pouce, préférant souvent boire de l'eau et des boissons gazeuses light pour couper la faim, plutôt que manger un sandwich. « L'idéal de minceur conduit à refuser l'aliment qui ferait grossir », constate Paul Mireau.

Elles simplifient à l'extrême leurs repas et préfèrent manger vite quand elles ont faim et pas nécessairement quand c'est l'heure. Et parfois, quand elles sont seules et sans amis, elles oublient purement et simplement de se nourrir.

Pour être aimée

A l'inverse de ce qui précède, beaucoup de jeunes femmes surveillent leur consommation alimentaire ostensiblement au sein de leur famille pour être confortées ou réconfortées, s'assurer qu'elles comptent et que l'on veillera à leur bien-être. Il s'agit d'une "stratégie de pouvoir", évidemment inconsciente, mais d'une très grande efficacité !

« J'ai été obligée de changer complètement notre alimentation », explique ainsi Juliette, 45 ans, mère d'Alice, 18 ans, qui chipotait et grignotait jusqu'à ce que les repas familiaux correspondent davantage à ses goûts : moins de féculents, plus de légumes et de salades, très peu de viande. « Si je ne tiens pas compte de ses envies, elle ne mange pas. Si je prépare des salades pour elle et des pâtes pour le reste de la famille, je passe deux fois plus de temps à faire les courses et la cuisine. Alors, j'ai mis tout le monde au même régime. Le sien. »

Paul Mireau raconte l'histoire d'Agathe, qui mange "léger" : des tomates, des légumes verts cuits à la vapeur, des feuilles de salades auxquelles elle ajoute des herbes aromatiques. Elle adore les agrumes dont elle perçoit l'acidité comme un "détergent" nettoyant l'intérieur de son corps, le débarrassant des lipides accumulés par mégarde.

Bref, Agathe fond. Elle sait que sa maigreur inquiète ses proches, mais cela crée une sorte de compassion qui devient valorisante puisque son entourage la protège, elle dont on chuchote en cachette qu'elle est squelettique.

Maigrir pour paraître plus chic

En gommant ses formes féminines sans pour autant perdre sa féminité, la jeune femme espère accéder à un poste de responsabilité.

Ce qui est chic et distingué aujourd'hui, c'est être capable de maîtriser ses pulsions et se contrôler. « Je déteste passer des heures à table, cela me rappelle mes parents. Je préfère prendre un pot avec mes amis et manger ce que je veux, quand je veux. J'aime bien contrôler ce que je mange sans avoir à rendre des comptes et à me justifier », explique Julia, 29 ans, qui n'a rien contre une "bonne bouffe" de temps en temps, mais ne veut surtout pas prendre l'habitude de faire trois repas par jour.

Avec 45 kilos pour 1,65 mètre, Julia est pourtant loin d'être ronde. Mais, pour elle, être maigre signifie « que j'ai de la volonté. Je peux m'habiller comme je veux, c'est toujours joli et ça tombe bien. Être maigre, c'est quand même plus distingué. »

Pourquoi est-il néfaste pour la santé d'être trop maigre ?

Si une personne est trop maigre, cela peut avoir des effets néfastes sur sa santé. Voici quelques exemples d'effets possibles :

  • Augmentation du risque de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux : l'obésité est un facteur de risque connu pour ces maladies, mais être trop maigre peut également augmenter les chances de développer ces problèmes de santé.
  • Faiblesse musculaire et os fragiles : le corps a besoin d'un certain niveau de graisse et de muscles pour être en bonne santé. Si une personne est trop maigre, elle peut avoir des muscles faibles et des os fragiles, ce qui peut augmenter le risque de chutes et de blessures.
  • Problèmes de santé mentale : perdre du poids de manière saine peut être bénéfique pour la santé mentale, mais être trop maigre peut avoir des effets négatifs sur l'humeur et le bien-être émotionnel.
  • Carences en nutriments : si une personne ne consomme pas suffisamment de calories et de nutriments essentiels, elle peut développer des carences qui peuvent affecter sa santé de manière générale.

Il est important de se rappeler que le poids ne devrait pas être la seule façon de déterminer si une personne est en bonne santé ou non. La santé ne peut pas être jugée uniquement sur la base du poids ou de l'apparence physique. Il est important de se concentrer sur l'adoption de modes de vie sains et de prendre soin de soi, quel que soit son poids. Si vous rencontrez des troubles alimentaires tournez vous vers votre médecin traitant.

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