Maigrir avec les protéines : bonne ou mauvaise idée ?

Femme sportive boisson protéiné-après entraînement
Les protéines en sachets, quel succès ! Près d’une candidate à la minceur sur quatre opte pour cette formule. Simple effet de mode ou révolution dans le monde des régimes ? Nos explications complètes sur le régime protéinique.

Le régime protéines, ce n'est pas vraiment une nouveauté. Il avait déjà vu le jour aux États- Unis dans les années soixante. Mais l'engouement pour ce type de diète avait été brutalement stoppé en 1977, en raison de la survenue de nombreux décès par arrêt cardiaque. On avait pu montrer par la suite que la plupart des personnes décédées avaient des antécédents cardiaques, et qu'elles avaient suivi une diète protéique pure, en utilisant des protéines de mauvaise qualité nutritionnelle.

Depuis, elles ont été notamment au niveau de leur composition en acides aminés essentiels. On est loin des protéines de la première génération ! Surtout, on les utilise en général dans un régime moins strict que la diète protéique pure : le régime protéines "à la française" préserve les structures de repas, et permet notamment de consommer des légumes verts à volonté. C'est moins frustrant. Ces nouvelles protéines, on peut désormais les acheter dans des boutiques spécialisées, ou par correspondance. Elles connaissent un grand succès chez nous depuis les années 2000.

Le marché français des protéines minceur est le plus développé d'Europe, il progresserait de près de 30 % par an. Pas vraiment étonnant : si l'on suit parfaitement la "méthode" et les menus conseillés, ça marche : on maigrit, tout en se sentant en forme.

Mode d'emploi du régime protéine

Régime protéines : en savoir plus

Ça marche parce que :

  • Le niveau calorique très bas permet d'obtenir une perte de poids rapide.
  • L'apport suffisant de protéines permet de préserver la masse maigre "noble" (organes, muscles). Nos besoins habituels sont estimés à 60 et 81 g par jour pour l'adulte, mais sont plus élevés (90 à 120 g par jour) dans tout régime hypocalorique.

La (quasi) absence de glucides provoque la formation de corps cétoniques, qui atténuent la sensation de faim.

Ses indications majeures : la diète protéique pure est utilisée pour des patients très obèses qui doivent maigrir de manière urgente (exemple : avant une intervention lorsque l'obésité constitue un risque opératoire, ou s'il existe un problème de santé grave qui est une complication directe de l'obésité).

Le régime protéines peut être considéré comme un régime hypocalorique classique lorsqu'il est correct, ce qui n'est pas ment conçu et pas trop strict... forcément toujours le cas.

Protéines : Quelle est leur origine ?

Dans l'alimentation habituelle, les protéines sont fournies à la fois par des aliments d'origine animale (essentiellement les viandes, poissons, œufs, produits laitiers) ou d'origine végétale (surtout les produits céréaliers, légumineuses et légumes).

Actuellement, dans notre alimentation, 60 à 70 % des protéines sont d'origine animale même si la tendance change grâce à la montée de produits végans.

Les protéines que l'on utilise dans les produits diététiques proviennent principalement du lait : les transformateurs de lait savent parfaitement isoler les protéines pour en obtenir d'excellente qualité. On peut aussi utiliser des protéines de soja, d'œuf, de légumineuses.

À noter : que la viande et le poisson apportent en plus des nutriments précieux : du fer héminique (donc très bien assimilé, et qui permet de lutter contre les risques d'anémie), du zinc (qui intervient dans les processus de défense de l'organisme), du magnésium pour le bon fonctionnement du système nerveux), et des Vitamines du groupe B (nécessaires aux processus métaboliques de l'organisme).

À quoi servent-elles ?

Elles permettent la synthèse et le renouvellement des cellules. Celles d'origine animale apportent, dans des proportions optimales, tous les acides aminés essentiels qui doivent obligatoirement être fournis par l'alimentation (l'organisme ne peut pas, en effet, les fabriquer).

Pour cette raison, il est souhaitable que les protéines animales représentent au moins 50 % des protéines totales de l'alimentation.

A noter : Beaucoup de nutritionnistes considèrent que la diète protéinée ne constitue pas la méthode amaigrissante la mieux adaptée pour le traitement à long terme de l'obésité.

Comment les utilise-t-on ?

Les protéines diététiques peuvent être employées pour enrichir des aliments diététiques destinés à répondre aux besoins nutritionnels particuliers : convalescents, patients dénutris, sujets en croissance, etc. Elles peuvent aussi être utilisées dans des régimes hypocaloriques en remplacement d'un aliment protéique traditionnel (viande, poisson...).

Peuvent-elles remplacer un aliment protéique comme la viande ou le poisson ?

Choix d’aliments proteinés sains pour le cœur
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Non, s'il s'agit de protéines en poudre "pures" non enrichies en vitamines et minéraux. Car des aliments "classiques" comme la viande variété de nutriments que l'on ne trouve pas dans les poudres de protéines.

A retenir sur le régime protéine

Le régime protéines ne doit jamais être suivi en cas de pathologie cardiaque ou d'insuffisance rénale. Il est de toute façon souhaitable de réaliser un bilan médical avec son médecin avant d'entreprendre tout régime de ce type.

Il ne faut pas en attendre de miracle car la phase la plus délicate à réussir, celle de la stabilisation du poids, demande autant d'efforts (voire plus !) qu'avec un autre régime.

On est souvent tenté de renouveler le régime si l'on n'a pas réussi à se stabiliser. Or, les reprises de poids répétées sont nocives car on se retrouve finalement avec plus de masse grasse qu'au départ, ce qui rend la stabilisation plus difficile... et n'arrange pas la silhouette !

Maigrir grâce aux sachets protéinés : qu’en pensent les spécialistes ?

Prescription de médecin nutritionniste
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Qu’est-ce qui peut nous inciter à avaler de tels mélanges en guise de repas ? Peut-être parce que c'est rapide et facile. En général, la préparation est instantanée : il suffit de diluer la poudre dans du liquide. Mais ne risque-t-on pas d'oublier le plaisir de manger ?

Avec les régimes protéines, on maigrit beaucoup, et vite. Car le régime est très bas en calories (plus bas que dans un régime amaigrissant classique), ce qui est rendu possible par l'apport protéique élevé. Il ne faut pas oublier que la sécurité à court terme d'un régime dépend plus de sa teneur en protéines que de son taux calorique. Et l'on peut supporter des niveaux caloriques aussi faibles en raison de l'apparition de corps cétoniques, qui suppriment la sensation de faim. En effet, les poudres de protéines sont quasiment dépourvues de glucides : l'organisme ne reçoit (presque) plus de glucose pendant la diète protéique.

Or, c'est un nutriment indispensable à son fonctionnement, en particulier à l'activité des muscles. Une fois les réserves de glycogène hépatique et musculaire épuisées, les graisses du tissu adipeux sont mises à contribution.

Par un processus métabolique particulier, elles donnent naissance à des substances, appelées corps cétoniques, qui sont utilisées comme carburant par les muscles, à la place du glucose. Comme ces corps cétoniques ont la propriété de diminuer la sensation de faim (ils peuvent même rendre nauséeux !), on peut suivre le régime sans trop de difficultés... On peut se demands nutritionnistes se montrent si réservés.

Les résultats sont en effet "brillants" à court terme, davantage qu'avec tous les autres types de régimes. Mais les diètes protéinées présentent deux risques essentiels : dénutrition et dépression.

Au bout, la dénutrition ?

Le premier est d'ordre médical : si le régime protéines est trop strict, et poursuivi trop longtemps, cela peut entraîner fatigue, manque de résistance et même dénutrition, en raison des déficits nutritionnels qui se prolongent.

Le second risque concerne la stricte efficacité du régime à long terme. Car la reprise de poids est tout aussi fréquente qu'avec n'importe quel autre régime, et même souvent plus importante. Le poids atteint, surtout s'il est inférieur au poids idéal, est difficile à stabiliser. Pour le maintenir, il faudrait suivre un régime strict à vie, ce qui est bien sûr impossible !

De plus, ce n'est pas parce que l'on fait un régime protéines que l'on va acquérir de bonnes habitudes alimentaires ! Le principal reste à faire après la diète protéinée : ne pas reprendre les kilos perdus !

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Risque de dépression

La reprise de poids, quasiment inévitable après le régime, n'est pas sans conséquence sur le plan psychologique aussi. En effet, le régime protéines est souvent envisagé comme la solution miracle. Lorsque l'on se remet à grossir, on est déçu. On est alors incité à recommencer une autre diète protéinée pour atteindre à nouveau le poids auquel on était parvenu. Au bout de plusieurs tentatives s'installe une "logique d'échec" et un sentiment d'autodépréciation qui, selon certains spécialistes, peut conduire à la dépression.

Les spécialistes des troubles alimentaires, confirment que les risques de reprise pondérale sont élevés à l'arrêt d'une diète protéinée. Notamment parce que le phénomène de cétose disparaît, ce qui augmente fortement l'appétence pour les aliments gras et sucrés. De plus, après avoir fait un excès, on pense souvent que tout est perdu, on abandonne alors ses efforts de stabilisation. Et très souvent, on se retrouve avec un poids supérieur à son poids initial.

Un autre inconvénient : comme on se coupe des aliments habituels, leur réintroduction est plus difficile à gérer. On se retrouve souvent dans un processus de "tout ou rien" vis-à-vis de la nourriture. Cela pourrait expliquer les troubles du comportement alimentaire de type compulsif, fréquemment observés après ce type de régime.

Le régime protéines permet donc bien de perdre du poids... mais cela ne garantit pas que le résultat sera durable ! Car pour rester mince et ne pas regrossir, il faut modifier son alimentation au quotidien. La démarche la plus efficace et la plus logique quandidat(e) à la minceur, ce serait donc de commencer par adopter de bonnes habitudes alimentaires : bien choisir ses aliments judicieux, ne pas sauter de repas, etc.

Ensuite seulement, si l'on en ressent le besoin ou si cela paraît plus facile à suivre, on pourra, sur une courte période, faire un régime protéines plus strict, il peut, dans ce cas, être considéré comme un petit coup d'accélérateur à l'amaigrissement... mais en aucune façon comme un régime miracle !

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Ne confondez pas avec les substituts de repas !

milkshakes proteiné
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Les poudres de protéines sont commercialisées en tant qu’« en-cas hyperprotidiques hypocaloriques, appauvris en glucides et en lipides ». Selon les directives européennes et la réglementation française (arrêté du 4 mai 1998), elles doivent apporter, pour 100 calories totales, au moins 7,5 g de protéines de bonne qualité biologique (le plus souvent, des protéines d'origine lactique).

Par ailleurs, la quantité de glucides et de lipides doit être au minimum égale à 50 % de celle que contiennent les aliments courants correspondants. Aucune adjonction vitaminique ou minérale n'est exigée. On conseille de consommer, en plus des légumes à volonté et, éventuellement des laitages écrémés et des fruits en quantité limitées. Cependant, cela ne permet PAS pour autant de garantir que l'ensemble des besoins nutritionnels sera couvert.

Les substituts de repas diffèrent des poudres de protéines car, toujours selon la réglementation en vigueur, ils apportent non seulement des protéines de bonne qualité (entre 6,25 g et 12,5 g pour 100 calories), mais également des glucides et des lipides (dont des acides gras essentiels) dans des proportions comparables à celles d'un régime bien équilibré.

Leur apport énergétique peut varier entre 200 et 400 calories par repas. Enfin, ils sont additionnés de vitamines et minéraux afin de couvrir au moins 30 % des besoins quotidiens. Ils peuvent donc remplacer totalement un ou plusieurs repas dans la journée.

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11 réactions à "Maigrir avec les protéines : bonne ou mauvaise idée ?"

  • Je me souviens que mes premières crises de boulimie ont coïncidé avec l’arrêt de ma première diète protéinée. Depuis, j’oscille entre régimes draconiens, diètes protéinées, et périodes sans régime où mes rapports à la nourriture sont très conflictuels.

  • J’en suis déjà à mon cinquième régime protéiné ! Chaque fois, je perds cinq ou six kilos, que je re- prends dans les trois mois qui suivent. En fait, je n’arrive pas à changer quoi que ce soit à mes habitudes et c’est sûrement pour cela que je ne me maintiens pas.

  • J’ai voulu faire durer le régime nettement plus longtemps que prévu et je me suis retrouvée dans un état d’épuisement qui a fait peur à tous mes proches. J’ai mis plusieurs mois à m’en remettre.

  • Avoir faim en permanence, ce n’est pas mon truc ! Les régimes que j’ai tentés auparavant ne marchaient jamais car je ne pensais plus qu’à la nourriture. Au bout de dix jours, je finissais par craquer et tout abandonner. Maintenant, quand je fais une diète protéinée, je ne me rends même plus compte que je suis un régime et je vais jusqu’au bout.

  • J’adore le chocolat, les biscuits et les sucreries. Quand je suis au régime, j’essaie de me limiter, mais un seul carré de chocolat ou un seul biscuit par jour, c’est impossible ! Ça se finit toujours mal. Je préfère carrément ne pas en manger, et je me sens privée en permanence. En utilisant des poudres, j’oublie que les gâteaux existent, et le problème est résolu ! Au moins, pas de crise de boulimie avec les protéines…

  • Tous les jours, je voyais au bureau mes collègues au régime se préparer des plats différents avec de sachets de protéines : du pot-au-feu, du poulet au curry, du couscous, des crèmes au chocolat, des milkshakes à la framboise, etc.
    Alors, avant l’été, quand j’ai voulu perdre quelques kilos, je m’y suis mise aussi. Et cela a été plutôt décevant. Le pire a été l’expérience des « lasagnes à la bolognaise ». J’avais pourtant parfaitement suivi le mode d’emploi et j’ai obtenu une espèce de mélange liquide, rougeâtre, au vague goût de tomate…

  • Bien sûr, ces petits sachets de poudre, ce n’est pas donné ! Mais finalement, si j’ai suivi le régime jusqu’au bout, c’est parce que j’avais dépensé une grosse somme pour acheter des protéines pour trois semaines, et que je voulais « rentabiliser » mon achat !

  • Quand je rentre chez moi, il est tard et je n’ai pas le temps de me mettre à cuisiner. Alors les sachets, ça me convient tout à fait.

  • Mon problème, c’est que je suis incapable de préparer un vrai repas. Et un régime classique où l’on doit faire de la cuisine, prévoir des menus, ça me dépasse ! Les poudres, au moins, c’est simple !

  • J’ai accouché en février dernier et je considère que le régime protéines a été ma bouée de sauvetage. Durant ma grossesse, j’avais pris 18 kg. Trois mois après l’accouchement, il me restait toujours 12 kg de trop. « J’étais découragée car j’avais déjà eu l’occasion de suivre des régimes, et je me souvenais du temps qu’il me fallait pour perdre deux ou trois kilos seulement !
    Un jour, je suis tombée sur un reportage présentant les diètes protéinées et j’ai vu là la solution à mon problème. Je suis allée dans une boutique spécialisée et j’en ai acheté pour quatre semaines. J’ai suivi à la lettre les instructions et j’ai réussi à perdre 13 kg ! Depuis, j’en ai repris quatre, c’est vrai, mais je n’en serais pas là sans les protéines.

  • Dans mon travail (infirmière), on ne peut pas se permettre d’être fatiguée. Jusque-là, j’essayais de me mettre au régime en sautant des repas, ou en les remplaçant par deux ou trois biscuits. Et bien sûr ; au bout d’une semaine, j’étais épuisée. Avec les protéines, pour la première fois, j’ai pu tenir trois semaines en me sentant bien.

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