Comment camoufler les imperfections sur une peau abimée ?

Photo d’une femme ayant des problèmes de peau
Masquer une petite imperfection ou un bouton, facile avec les correcteurs de teint actuels. Mais comment camoufler des affections chroniques ou définitives : flush, couperose, eczéma, vitiligo, psoriasis… Tous les conseils des pros du maquillage correcteur.

Le maquillage correcteur : adapté à la pathologie dermatologique

La cosmétique correctrice existe. Cette division médicale de la beauté est destinée à rendre leur visage à des personnes souffrant de pathologies dermatologiques chroniques (eczéma, psoriasis...) ou victimes de défigurations accidentelles.

Tout est histoire de textures (peut-être un peu plus riches), de couleurs (les mêmes que les produits de maquillage classiques), et surtout de technique. Du vert au beige, en passant par le jaune et le blanc, ici, on maquille pour guérir.

Le maquillage correcteur est un maquillage adapté à la pathologie dermatologique. Il est délicat, complexe, mais néanmoins accessible. Ce maquillage, qui travaille avec les imperfections du visage ou du corps, ne doit jamais ni aggraver la pathologie, ni augmenter les reliefs de la peau, ni donner un effet "masque". Il doit rester le plus naturel possible.

Loin de toute futilité, la beauté est au contraire une nécessité pour les patients en période post-traumatique. Elle permet de commencer le nécessaire travail sur soi, la reconstruction de son identité. L'atelier maquillage fait d'ailleurs partie de la rééducation dans certains centres hospitaliers. Chez des patients en difficulté, les médecins l'envisagent même avant de débuter la rééducation fonctionnelle. Pour les remotiver et limiter la prise d'antidépresseurs. Si la confrontation avec sa propre image est difficile, voire pénible au début, elle devient un besoin pour les patients.

A l'hôpital, le maquillage rassure. Dehors, il permet d'affronter le regard de la famille. Les femmes comme les hommes sont demandeurs. Pour certains, l'expérience est temporaire, dans l'attente de la chirurgie réparatrice. Pour d'autres, cet apprentissage est un bagage pour le quotidien.

En France, 250 esthéticiennes collaborent avec les hôpitaux, cliniques, services sociaux, maisons d'arrêt, maisons de retraite... Des personnels paramédicaux s'y intéressent aussi. Comme Marie, infirmière dans un centre de rééducation fonctionnelle, à Nancy. « Ma rencontre avec un maquilleur professionnel de théâtre a été décisive. Après un an de formation dans une école d'esthétique, j'ai créé l'atelier de maquillage. »

Un service gratuit à l'hôpital, quand il existe. Il s'agit d'une continuité dans les soins. L'initiation commence très tôt, en phase de cicatrisation. Quand les patients quittent le centre, ils savent comment se maquiller, quelles couleurs utiliser, comment adapter leur maquillage à la saison ou à l'évolution des lésions.

Dans l'immense nuancier de couleurs, on joue constamment de son pinceau. « On ne peut pas toujours maquiller toutes les peaux. Ce que l'on peut faire, en revanche, c'est mettre en valeur d'autres parties du visage, celles qui ne sont pas touchées : les yeux, la bouche, les mains... par exemple. Le but est de détourner le regard des autres sur une partie du visage ou du corps qui n'est pas abîmée. »

Quels produits ?

Maquillage

Les correcteurs de base, vert et jaune, ont pour but de "neutraliser" leur couleur complémentaire : vert pour les rougeurs, jaune pour les zones bleutées.

Ils sont présentés sous forme de crème compacte pour les surfaces étendues, de sticks pour les petites zones, ou encore de crayons pour les petites lésions. Les correcteurs de teint sont présentés sous forme de crème fluide ou de compacts plus couvrants. Choisissez toujours la teinte la plus proche de votre carnation naturelle (faites des essais sur la peau saine, entre le pouce et l'index).

Appliquez le produit du centre vers l'extérieur du visage, en très petites quantités, pour éviter de former des "paquets" colorés. Dans tous les cas, il est indispensable de travailler les textures, de les chauffer avant de les appliquer. Le résultat n'en sera que plus naturel.

Chez les hommes aussi, le maquillage est très demandé. En revanche, il doit être appliqué rapidement : travaillez le correcteur au doigt et appliquez le en alternant tapotage et lissage jusqu'à la racine des cheveux, idem pour le correcteur de teint.

Évitez d'appliquer les deux corrections sur la barbe, sauf si elle est rasée de très près. Avec une petite brosse, brossez les sourcils, ainsi que la racine des cheveux et la naissance de la barbe de façon à effacer toute ligne de démarcation.

Finition

Tout en matifiance avec la poudre. C'est elle qui fixe le maquillage, unifie le teint et matifie la peau. Appliquez d'abord une fine couche de poudre "blanche" translucide, puis une poudre plus claire que la couleur du fond de teint. Les poudres et blushs sont à proscrire sur les peaux squameuses et brûlées.

Uniformiser les contrastes

Maquillage pour les zones bleutées

Corrigez au doigt, en tapotant, les lésions avec le jaune en partant du pourtour vers l'intérieur. Estompez les contours. Appliquez ensuite un correcteur beige, plus clair que le jaune, pour rendre la base invisible, puis le fond de teint. Si la tâche est encore visible, corrigez de nouveau au crayon jaune. Finissez avec le crayon beige.

Maquillage pour les zones hyperpigmentées ou dépigmentées

Si la dépigmentation concerne plus de 50 % du visage (plus de zones claires que foncées), éclaircissez les parties plus foncées à l'aide du jaune. Recouvrez ensuite de beige pâle. A contrario, si la dépigmentation est moins importante, foncez les parties plus claires à l'aide d'un beige.

Appliquez ensuite le correcteur de teint le plus proche de votre carnation naturelle. Si la tâche est toujours visible, pratiquez quelques retouches à l'aide du crayon jaune (si la peau est mate) ou du beige (si elle est plutôt claire).

Estomper le rouge

Pour les peaux à couperose, rosacée, flush, angiomes...

Les crèmes anti-rougeurs contenant des pigments verts estompent en partie les rougeurs. Pour obtenir un camouflage plus efficace, ajoutez un correcteur vert plus riche en pigments que vous appliquerez par tapotage au doigt ou sur un pinceau de rouge à lèvres. Sur les lésions, estompez les contours.

À l'aide de l'éponge, déposez le correcteur de teint par pressions à l'endroit des rougeurs. Lissez les contours et les zones saines. II est important d'associer ces deux techniques : tapotage pour déposer le produit ; lissage pour éviter l'effet masque. En cas de rides et ridules, ôtez le surplus de produit à l'aide d'un bâtonnet ouaté sec.

Lisser les reliefs

Pour les peaux à eczéma, psoriasis, acné...

Le schéma de base : travailler au doigt de préférence et ne jamais employer la technique du lissage pour éviter de décoller les squames.

Avant d'appliquer la correction, la peau doit être parfaitement hydratée avec une crème neutre et non grasse pour éviter l'effet brillant, en massages doux non appuyés, jusqu'à complète pénétration. Après application de la correction de base (verte en général), chauffez le correcteur de teint et appliquez le au doigt ou sur une éponge, par pressions sur le visage.

Si le produit est trop couvrant, humidifiez légèrement l'éponge avec de l'eau thermale pour éviter l'effet masque.

Si votre peau ne peut supporter de correcteur de teint, maquillez-vous avec une crème solaire teintée contenant des écrans minéraux, non grasse et sans parfum.

Brûlures, œdème...

La technique est la même que précédemment. Le but est de jongler avec les différents tons de beige pour un résultat le plus uniforme possible : des beiges clairs pour gonfler les dépressions ; plus foncés pour creuser les reliefs, tout en restant toujours dans des teintes proches de votre carnation naturelle. La Roche-Posay propose un nouveau correcteur avec "lisseurs optiques". Les ombres sont gommées, les reliefs estompés grâce à l'effet photo- réfléchissant de microparticules de magnésium et de silice, et sans effet masque.

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