Les défis du « non et de la puberté : stratégies pour une parentalité efficace
Cela commence très tôt et c'est normal. Entre 2 et 4 ans, tous les enfants testent les limites de leurs parents. C'est le fameux âge du "non" et de l'opposition systématique, le moment où les parents doivent imposer des règles. Survient en suite une période de répit appelée l'âge de latence. Les enfants ne se sentent en principe plus les maîtres du monde ni les rois de la maison.
Il est alors plus simple de se faire obéir, car leurs pulsions sont en veilleuse jusqu'à la prochaine étape critique : la puberté. Lorsqu'arrive l'adolescence, la deuxième phase d'opposition surgit avec force et il faut être solide pour tenir le choc. C'est important, car céder à leur volonté, c'est leur rendre un mauvais service.
Entre 2 et 4 ans
Il refuse de manger ce que vous lui avez préparé, hurle quand vous le mettez au lit à 20 heures... Elle veut mettre une robe sans manches en plein hiver, exige une friandise juste avant le dîner. Caprices d'enfant roi ? Pas vraiment...
Pourquoi c'est normal qu'il veuille commander à cet âge-là
À sa manière, il vous dit : "Moi aussi, j'existe." Il est dans la toute-puissance et se croit le centre du monde. Dans notre société, tout l'y encourage, à commencer par les publicité qui montrent les enfants choisir les courses et parfois même la voiture familiale.
Si les parents ne filtrent pas et si, en plus, ils n'osent pas dire "non", l'enfant se sent dans son bon droit..
Comment faut-il réagir ?
N'oubliez jamais qu'éduquer un enfant, c'est lui donner des ordres tout en restant à son écoute. Les parents doivent se sentir légitimes d'interdire. Ne pas donner de limites à un enfant, c'est nocif. Parce que, du coup, il pense que tout lui est permis. Quand vous donnez un ordre, ne lui demandez pas ce qu'il en pense.
« On descend à l'arrêt suivant c'est un ordre. », « On descend à l'arrêt suivant, tu veux bien ? », c'est une erreur éducative. Parce que l'enfant va s'engouffrer dans cette brèche d'autorité et dire "non". Il ne s'agit pas de lui demander son avis, mais de l'informer. Il y a des choses qui ne se discutent pas : on se lave, on mange, on se couche. Cela s’appelle l’éducation.
Ne négociez pas tout le temps
Il refuse de manger les haricots verts ? Tant pis pour lui. Il veut des frites à la place ? Pas question. Mais s'il déteste vraiment les haricots, ce n'est pas non plus la peine de lui en donner trop souvent.
Informez-le qu'il risque d'être puni
« Soit tu t'arrêtes dans les 30 secondes, soit tu es puni », et s'il n'obéit toujours pas, punissez-le. À cet âge-là, la punition peut être de l'envoyer dans sa chambre. Cela permet à tout le monde de se calmer et d'éviter les dérapages de violence physique.
À l'adolescence
Il exige de manger dans sa chambre. Elle ne comprend pas que vous lui interdisiez de partir en week-end chez des gens que vous ne connaissez pas... Bref, ils n'admettent pas que vous essayiez de leur imposer quoi que ce soit.
Pourquoi c'est normal qu'il veuille commander à cet âge-là
Il est en train « d’accoucher » de lui-même et est obligé de tout envoyer balader. Il ne veut plus de ses parents ni de limites, il a envie d'être considéré comme un grand, alors qu'il n'est encore qu'un enfant. A sa manière, il vous dit : « J'ai une pensée, une personnalité ».
Comment réagir
Maintenez les limites. Tant qu'il habite chez vous, il doit respecter les règles communes. Il prend ses repas avec vous et pas seul devant la télé. En revanche, il fait ce qu'il veut dans sa chambre, son "espace de liberté".
Les adolescents ne supportent pas d'être contraints dans leur emploi du temps, ils le sont bien assez en cours. Accordez-lui la part de liberté et d'autonomie dont il a besoin. En échange, il s'engage à prendre le repas du soir en famille au moins trois fois par semaine, par exemple.
Reconnaissez-le comme quelqu'un qui grandit
Il a le droit de ne pas être d'accord avec vous, et vous avez le droit de faire preuve d'autorité. Mais il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme. Au moment de passer à table, mieux vaut lui dire : "Tu descends dans un quart d’heure" plutôt que : "Descends tout de suite". » Il a le droit de terminer ce qu'il était en train de faire.
Ne vous dérobez pas devant le confit
Sur le moment, c'est toujours difficile mais le conflit peut être fertile. Il faut maintenir un minimum d'exigence réciproque. Des parents ont le droit de refuser que leur ado aille dormir chez une copine. Jusqu'à 16 ans, plus un adolescent se sent livré à lui-même, plus il risque de faire des bêtises après.
Une fois que vous avez compris que l'éducation sans limites est de la non-assistance à personne en danger, tout va bien. Chacun reste à sa place et la paix peut revenir à la maison.
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