Gérer ses complexes en été
Seins trop menus, rondeurs mal placées, blancheur maladive, en été, certains de nos complexes physiques apparaissent au grand jour. À l'épreuve du maillot et du regard des autres, certains de nos défauts peuvent en effet nous gêner davantage.
Être invité chez des amis à côtoyer des gens aux codes sociaux différents peut aussi nous mettre mal à l'aise, révéler une ancienne timidité, pire, un complexe d'infériorité. Mais l'inverse est aussi vrai. Les vacances d'été sont aussi propices à l'amour. Et celui-ci peut quelquefois nous guérir de nos complexes.
Mais que signifie "avoir des complexes" ? C'est un sentiment de dévalorisation, de honte de soi, que l’on lie à une cause précise : son physique, ses compétences intellectuelles, son manque de culture, ses origines sociales. Et cette représentation négative s'accompagne d'une constante insatisfaction personnelle. Une vraie complexée l'est toute l'année. "L'objet" sur lequel elle se focalise varie (son nez, son intelligence...) et évolue suivant les époques et les diktats qui leur correspondent.
Les diktats de la société : première cause de nos complexes
Le poids est devenu l'étalon or de notre pouvoir de séduction et de notre aptitude à être heureux. Les femmes sont censées paraître jeunes, dynamiques, avoir une peau ferme, un teint hâlé, une silhouette élancée, de longues jambes, une poitrine prononcée... Pour les hommes, les normes sont moins strictes. Néanmoins, on les préfère athlétiques, plutôt musclés, le ventre plat…
Et cela commence tôt. Dès leurs premières récréations, les enfants sont confrontés aux "canons de la beauté". Les "gros" sont stigmatisés. Dès 6 ans, la moitié des filles sont insatisfaites de leur corps.
À 9 ans, la moitié d'entre elles veulent être plus minces (contre un quart des garçons), et un tiers d'entre elles surveillent leur alimentation. Mais la société ne se contente pas de nous dire comment paraître : elle nous dit aussi comment nous comporter. Au travail comme dans un dîner il faut être intéressant, cultivé... Elle nous dit aussi que pour être quelqu'un il faut avoir de l'argent. "En avoir ou pas" permet de placer l'individu dans une catégorie de la population clairement identifiée.
De nouveaux complexes apparaissent, comme celui du "nombre d'amis". Se faire des amis, montrer qu'on en a, est la marque d'une certaine reconnaissance sociale. Avec les réseaux sociaux, on peut même compter dans ses relations les amis des autres, et leur popularité.
Je me sers de mon complexe pour rebondir
Ce n'est pas toujours notre nez qui est trop gros ou nos seins trop petits, ni parce que nous sommes idiotes que nous ne pouvons pas suivre une conversation. On éprouve un sentiment global de malaise, de honte, dont on ignore l'origine. Et, pour le rendre vivable, on l'accroche à une "bonne" raison plus aisée à cerner : il est plus facile de se focaliser sur un problème physique que de se poser des questions plus profondes sur soi.
Affronter son complexe, c’est s'attaquer à un rapport à soi ancien et devenu réflexe. Autant dire que la tâche n'est pas facile, car il faut réaliser un travail de décodage en profondeur. Mais c'est important, car les complexes sont toxiques. Ils nous empêchent d'entreprendre ou d'affronter les difficultés.
Je reste lucide sur mes imperfections
Essayer de vaincre ses complexes, c'est faire des choix. On peut tenter de les supprimer, par exemple en faisant un régime pour perdre des rondeurs, du sport pour se muscler, des lectures pour se cultiver... On peut aussi modifier un défaut physique en passant par la chirurgie.
Mais avant, il faut être sûr que votre défaut physique ne cache pas autre chose. L'acte chirurgical peut, certes, faire disparaître l'objet du complexe, mais cela ne veut pas dire que la personne ne sera plus complexée.
À lire également : Chirurgie esthétique : comment être sûr de son choix ?
Je prend conscience que personne n’est parfait
Nous fantasmons les réactions des autres. Or, discuter, écouter permet de prendre conscience que personne n'est parfait autour de vous, y compris les modèles auxquels vous vous référez. Apprenez à repérer les défauts des autres. Choisissez une personne, dont vous enviez le parcours et le physique.
Posez-lui des questions sur ses échecs, ou profitez d'être sur la plage pour recenser ses imperfections physiques. Sans dénigrer vos amis, c'est une façon de constater que personne n'est parfait.
Je me lance des défis pour vaincre mes complexes
Nos complexes nous amènent à abandonner le terrain sur lequel nous n'avons aucune chance. Vous ne vous sentez pas très belle ? Vous cultivez l’humour. Vous vous sentez idiote ? Vous êtes gentille et attentive aux autres.
Certes, le fait de compenser permet de moins souffrir de ses complexes, mais cela les entretient aussi ! Profitez des vacances pour oser des comportements inhabituels. Avant d'agir, prenez le temps de vous visualiser en train de réussir, cela facilitera votre passage à l'action.
Vous êtes complexée par vos rondeurs. Profitez des vacances pour sympathiser avec votre corps. Rendez-vous compte chaque jour de tout ce que vous pouvez faire avec : nager, marcher, danser, rire. Cultivez votre charme. Regardez le comportement des femmes "bien dans leur peau" et imitez-les ! Affrontez vos peurs en faisant l'opposé de ce qu'elles vous font redouter. Par exemple, porter un bikini plutôt qu'un maillot une pièce.
Je me laisse aimer
L'amour est le meilleur des médicaments. II peut vraiment nous guérir de nos complexes. En vivant ses sensations intensément, on est moins préoccupé par l'image que l'on renvoie. Amoureuse, on se sent en sécurité, puissante et séduisante. La beauté devient alors l'expression de ce que l'on a accumulé en soi comme amour et regards positifs.
En couple ou célibataire, il est temps d'allumer ou d'entretenir la flamme. Montrez votre désir et acceptez celui de l'autre afin de résister à toute tentation de revenir vers vos complexes.
Comment aider les enfants à décomplexer ?
- Elevez votre enfant dans le respect de son corps et des signaux qu'il lui donne : manger quand on a faim, se reposer quand on est fatigué... cette attention renforce le sentiment d'identité.
- Encouragez-le à faire du sport, du chant, du théâtre... Il sera à l'aise avec son corps et développera ses compétences sociales.
- Montrez l'exemple.
- Empêchez autant que possible les critiques sur le physique entre frères et sœurs, ou des camarades.
- Apprenez-lui la tolérance.
- Aidez-le à développer un esprit critique sur les diktats du paraître.
- Prenez au sérieux un enfant qui se focalise sur ses dents mal rangées, ses boutons, un défaut physique (oreilles décollées...).
- Maniez l'humour (mais pas la moquerie) qui permet un regard décalé sur soi.
- Passer du temps avec son enfant, avoir des gestes de tendresse participent aussi à l'estime de soi. Il a besoin de votre amour et de marques d'intérêts pour se construire et acquérir confiance en lui
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